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Valériane Ayayi raconte l’après-JO : « C’était difficile de passer à autre chose » 

Équipe de France – L'équipe de France féminine retrouve les parquets ce jeudi 7 novembre, pour les qualifications à l'EuroBasket 2025 contre Israël. Nommée capitaine des Bleues, Valériane Ayayi nous parle de l'après-JO et de ce nouveau cycle qui débute pour l'équipe nationale.
Valériane Ayayi raconte l’après-JO : « C’était difficile de passer à autre chose » 

Valériane Ayayi lors des JO de Paris 2024

Crédit photo : FIBA

Valériane Ayayi (1,86 m, 30 ans) épouse un nouveau rôle en équipe de France, celui de capitaine, pour cette campagne de qualification à l’EuroBasket 2025. La Bordelaise succède à sa meilleure amie, Sarah Michel-Boury, qui a pris sa retraite après la finale des Jeux olympiques de Paris, le 11 août dernier. Moins de trois mois après ce match perdu d’un point contre les États-Unis, les Bleues, toujours coachées par Jean-Aimé Toupane, se sont retrouvées à Caen afin d’affronter Israël. Avant le match, la néo-capitaine des Bleues nous raconte l’après-JO et cette nouvelle ère qui débute :

Ça fait maintenant un peu plus de deux mois que les JO de Paris sont terminés. Cela a été un objectif de plusieurs années, vous avez effectué une grosse préparation qui vous a permis d’atteindre cette finale olympique. Comment s’est passé l’après-compétition ?

« Ça a été un mélange de fierté par rapport au résultat. Donc une belle médaille d’argent, mais en même temps un petit peu de tristesse, de frustration d’être passées si proche d’écrire l’histoire. On avait une longue préparation, on savait où on voulait aller et on a justement eu de la réussite pour atteindre cette finale, et oui, ça ne passe pas loin… Après, ça pousse aussi à se dire, voilà on sait qu’il ne manque pas grand-chose, mais qu’il faudra en faire un petit peu plus si on veut aller chercher la médaille d’or olympique. »

Vous avez parlé de frustration, selon vous, qu’est-ce qu’il a manqué pour décrocher la victoire ?

« Pas grand-chose, peut-être un petit peu d’expérience. Je pense qu’on aurait pu plier le match à plusieurs reprises. Après, en face de nous, on a quand même la meilleure équipe mondiale. Donc évidemment que la moindre erreur est sanctionnée. Il n’a pas manqué grand-chose, on perd d’un point. On a tout de même réussi à les inquiéter. Maintenant, il faut arriver à trouver les ressources et les réponses pour que dans le futur, on arrive à tuer ces matchs quand il le faut. »

Malgré la défaite, c’était quand même une double finale historique contre Team USA pour le basket français. Qu’est-ce que cela a apporté au basket français, selon vous ?

« Je pense que si on avait osé rêver d’une finale France vs États-Unis, on nous aurait dit que c’était impossible. Des Jeux olympiques à domicile et une double confrontation face à la meilleure nation de basket mondiale. Voilà, c’était un petit peu le rêve. Même si ça reste deux défaites, je pense qu’on a quand même procuré énormément d’émotions, de joie et de fierté chez les Français. Et ça, pour nous, c’est quand même une petite victoire. Le basket français a dépassé son nombre de licenciés aussi dans la foulée, donc petit à petit ce sport rentre dans les têtes et dans le cœur des Français. »

La reprise avec Prague : « C’est compliqué de retrouver une motivation pour se lever et repartir au travail »

Qu’est-ce que vous avez fait après les JO ? Est-ce que vous avez eu besoin de couper court avec le basket ?

« Alors après, il y a eu plusieurs cas. Il y a eu des filles qui ont dû reprendre très vite avec leur club. Moi personnellement, j’avais négocié un petit peu plus de repos avec mon club. Donc j’ai eu le droit à un mois de repos après les Jeux. J’ai pris le temps de rentrer chez moi déjà pour retrouver mes proches, pour retrouver ma fille, et puis derrière, je suis partie un petit peu en vacances pour couper, mais très vite, il a fallu se remettre dans une préparation pour enchaîner avec mon club à Prague. »

Valériane Ayayi très touchée après la défaite d’un point en finale olympique (photo : FIBA)

Justement avec Prague, là vous avez entamé votre troisième saison, comment ça s’est passée la reprise ?

« La reprise n’a pas été facile. Sur le plan physique, du coup, ça a été puisque, dans la foulée, je n’avais pas perdu de condition physique. Cependant, il est vrai que mentalement, c’était plus compliqué. On s’est préparé pendant deux à trois ans pour ces Jeux olympiques. Et puis finalement, en deux semaines, le tournoi était terminé. C’est difficile de faire cette transition et de passer à autre chose. C’est également compliqué de retrouver une motivation pour se lever et repartir au travail. On parle de Los Angeles, mais 4 ans, c’est long. Il faut arriver à trouver des objectifs à court et moyen terme pour rebondir. Une fois que la saison commence, on est dans le flot de la compétition où on a deux matchs par semaine, où les entraînements s’enchaînent, les déplacements aussi et finalement tout passe très vite. »

« Je pense que sur ces fenêtres, on a la chance de pouvoir se concentrer sur nous et sur ce que l’équipe de France doit produire »

Vous avez retrouvé le groupe France ce lundi, en vue des phases de qualifications pour l’Euro 2025. Comment se passe la reprise ?

« C’est une reprise qui est plutôt agréable. Malgré tout on a pas mal d’absentes par rapport au groupe de l’été dernier. Entre Sarah Michel et Alexia Chéry, qui ont soit pris leur retraite soit fait une pause pour raisons personnelles et puis après on a les filles qui ont été blessées et qui n’ont pas pu rejoindre le groupe. Donc ça nous permet aussi d’accueillir de nouvelles joueuses, c’est cool. Ça amène de la fraîcheur et de la nouveauté. C’est une très bonne ambiance, les filles ont envie de travailler et surtout il y a une qualification à aller chercher. »

Et justement, comment vous allez entamer cette phase de qualification ?

« On s’est vite remis au travail. Jean-Aimé Toupane a aussi donné ses objectifs qui sont d’aller chercher deux victoires, parce qu’on n’est toujours pas qualifié pour l’EuroBasket 2025. Cependant, je pense que sur ces fenêtres, on a la chance de pouvoir se concentrer sur nous et sur ce que l’équipe de France doit produire. Donc, il va falloir qu’on puisse avancer, on n’a pas beaucoup de temps. On sait très bien qu’on ne pourra pas jouer un basket collectif. Mais on va se concentrer sur les petits détails pour justement pouvoir aller chercher ces victoires. »

Et d’un point de vue personnel, quel est votre rôle au sein de ce nouveau groupe ?

« Mon rôle ne change pas forcément puisque j’avais déjà un rôle derrière Sarah Michel, qui était déjà assez axé sur le leadership. Mais elle est partie donc il va y avoir des changements sur les responsabilités. C’est Jean-Aimé Toupane qui me l’annoncera en temps voulu. J’ai le rôle de grande sœur, celle qui est la plus expérimentée en termes de sélection (151, NDLR), qui doit apporter son expérience et la partager avec les nouvelles. Mais je pense que c’est plus le rôle des joueuses comme Marième Badiane, Leïla Lacan ou encore Janelle Salün qui vont devoir justement prendre un petit peu plus de responsabilités. »

Vous êtes en équipe de France A depuis 2013 mais vous n’avez pas encore remporté de médaille d’or avec l’équipe de France. Quels sont vos objectifs pour cette deuxième partie de votre carrière internationale ?

« Les objectifs c’est d’aller chercher des médailles d’or, un titre européen et voir ce qu’il se passe sur la mondiale. Et puis repartir sur les JO de Los Angeles, où là aussi cette équipe de France aura de grandes ambitions. »

Récemment, Dominique Malonga a donné beaucoup de visibilité au basket féminin avec son dunk. Beaucoup de joueuses françaises arrivent en équipe de France. Qu’est-ce que vous pensez de cette nouvelle vague ?

« Oui, le dunk, c’était cool. Ce n’est pas la première fois que je vois Dominique dunker, évidemment. C’est bien qu’elle ait pu être la première Française à le faire sur un match officiel. Les nouvelles générations arrivent c’est de plus en plus athlétique et de plus en plus fort donc c’est bien que Dominique ait pu ouvrir la voie. Je pense qu’il y en aura probablement d’autres, en tout cas je l’espère. C’est toujours agréable d’avoir ce spectacle-là dans le basket féminin. »

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