Une Leaders Cup à la saveur particulière pour Wilfried Yeguete : « Gagner en France, c’est de plus en plus dur »
Leaders Cup - Champion de France avec Le Mans en 2018, Wilfried Yeguete a regoûté à la saveur d'un titre avec le MSB en remportant la Leaders Cup 2025. Après quelques années difficiles, l'intérieur savoure ce trophée, d'autant que la concurrence se veut de plus en plus féroce dans l'Hexagone.
Wilfried Yeguete, le poing serré : une image récurrente durant la Leaders Cup 2025 !
Crédit photo : Julie Dumélié
« Oh my god ». Même plus d’une demi-heure après la victoire contre l’AS Monaco en finale de la Leaders Cup 2025, Wilfried Yeguete n’en revenait toujours pas. Presque sept ans après son titre de champion de France avec Le Mans en 2018, le natif de Pessac a de nouveau gagné un trophée avec le MSB. Passé par des moments difficiles depuis sa première aventure dans la Sarthe (2016-2019), notamment une année blanche après le titre d’EuroCup avec Monaco pour une blessure au genou, Wilfried Yeguete savourait grandement ce succès à la Leaders Cup. Un trophée qui s’est, en plus, souvent refusé à lui.
Ramené en conférence de presse à la demande générale des journalistes présents à Caen, en plus du MVP du week-end Trevor Hudgins, Will Yeguete est revenu sur le week-end historique du Mans à la Leaders Cup 2025.
“This is all we GOT? This is all we NEED! “
Who would have thought? 👀❓
What a week end, what an accomplishment!!
To GOD goes the glory!!!
I’m so proud of my guys!!Qui l’eu cru…
2025 Leaderscup Champ!
🙏🏾🏀🧡📸#CantComplain#MerciMonDieu#ThankYouLord#GoMSB pic.twitter.com/kaAq9dZBzg
— Will Yeguete 🌍💭🧠 (@Will15Yeguete) February 19, 2025
Will, quels ont été les éléments clés pour vaincre cette équipe de Monaco en finale de la Leaders Cup 2025 ?
On savait qu’il fallait qu’on coure, qu’on obtienne des paniers faciles en transition, ils n’étaient pas prêts à ce qu’on commence comme ça. Cela nous a nous a vraiment mis en confiance pour le match.
Au début du week-end, est-ce que tu aurais pu espérer battre une nouvelle fois Cholet, gagner dans les dernières secondes contre Saint-Quentin avant enfin de créer l’exploit contre Monaco…
Honnêtement, j’y ai toujours cru. On était en confiance, en jouant avec nos qualités. On a réussi à jouer malgré nos problèmes de fautes, Williams à jouer poste 5, on s’est adaptés. On était en confiance, avec des joueurs talentueux, donc sur un match, tout est possible. Quand tu as un trophée en plus, tu as de la motivation supplémentaire, tu ressens moins la fatigue. À l’image du match contre Monaco, où l’on n’a pas abdiqué même quand ils sont revenus…
Quel a été le rôle de votre entraîneur Guillaume Vizade dans ce week-end ?
C’est notre coach, il y a cru dès le début (rires). Il nous a dit de prendre les matchs les uns après les autres et de jouer avec nos qualités : pousser le ballon, se passer la balle, défendre, être présent au rebond. Quand on joue comme ça, on est difficile à battre. Avec la confiance, le talent ressort. Guillaume a réussi à nous mettre en valeur et en confiance tout au long du week-end. On s’est dit qu’on avait une chance. On a joué avec le coeur, ensemble. On a montré qu’on peut rivaliser avec les meilleurs sur ce genre de week-end.
Avec ce titre, est-ce que tu as lavé la frustration des déceptions à la Leaders Cup en 2018 et 2020 ?
J’avais perdu en 2018 contre Monaco avec Le Mans. En 2020, j’avais cette fois perdu avec Monaco contre Dijon sur une dernière action où j’étais impliqué. Cela m’est toujours resté un peu en travers de la gorge. Je voulais vraiment me donner les chances de pouvoir gagner ce trophée un jour. Pour moi, ce week-end, c’était une opportunité qui n’allait pas forcément se reproduire dans le futur. Ça me fait chaud au coeur d’avoir gagné ce trophée-là.
Est-ce que tu peux nous parler de ton travail de l’ombre sur le terrain : ton activité en défense, au rebond…
J’essaie juste d’aider mon équipe à gagner. Mon activité défensive, mes rebonds, ce sont des choses que je peux apporter tout le temps, contrairement à la réussite aux tirs. On a des joueurs qui peuvent apporter des points, moi j’apporte ce côté défensif et leadership.
Tu as vécu une saison blanche après le titre avec Monaco en EuroCup à l’été 2021. Cela fait quoi de regagner à nouveau ?
Le Mans est un club spécial, qui arrive à trouver le moyen de gagner, de se mettre en position de jouer une finale et ramener un trophée. Gagner ce trophée, c’est fou, parce que c’est de plus en plus dur de gagner en France avec les grosses équipes d’EuroLeague qu’il y a. Les gens ne donnent pas trop de chances aux autres clubs que Paris, Monaco ou l’ASVEL. C’est la beauté de ce week-end. Cela montre sur un match, tout est possible. J’espère qu’on pourra surprendre des équipes en playoffs en mai.
À Caen.
Wilfried Yeguete : le grand-père de Trevor Hudgins, le dépositaire du jeu de Guillaume Vizade
Guillaume Vizade (entraîneur du MSB) : « Quand on a construit cet effectif, on voulait mettre en évidence la mobilité, la technicité de nos joueurs intérieurs, notamment à travers le sujet de la passe. C’est pour ça que Wilfried et Tashawn Thomas ont été associés et qu’ils allaient être comme des deuxièmes créateurs de jeu. Wilfried a tout de suite endossé ce rôle, il y prend beaucoup de plaisir. Et je pense que petit à petit, ça a redébloqué certaines habilités chez lui. Un geste dans lequel il est très efficace, notamment ses petits floaters dans la zone intermédiaire qui lui permettent de compenser le manque de centimètres parfois. »
« Et puis après, il y a l’autre côté du terrain, où sa science de la défense des pick and roll fait qu’il varie les intentions, il tasse les angles. On a fait une défense que lui n’avait jamais fait de sa vie, c’est-à-dire beaucoup de stick-under (passer dessous l’écran porteur) et ensuite avoir une volonté de stopper les intentions adverses. Et là-dessus, Wilfried a été magnifique. »
Trevor Hudgins (meneur du MSB) : « Wilfried fait qu’on reste un groupe uni, à travers son leadership avec les jeunes joueurs, dont moi. Je l’appelle grand-père à chaque fois car il est vieux (rires). Nous avons besoin de son leadership, spécialement dans les moments durs. Il prend souvent la voix et se bat à chaque match. Donc je veux rendre hommage à Wilfried Yeguete, notre « grand-père » (rires). »
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