« Un paquet de joueurs sacrément à côté de la plaque » : le trop faible casting étranger de Saint-Quentin
La statistique est aussi rare que criante. À Strasbourg, 59% des points de Saint-Quentin sont venus d’un trio de Français de moins de 23 ans : 15 pour Melvin Ajinça, 14 pour Lucas Boucaud et 10 pour Mathis Dossou-Yovo. Soit 39 unités sur 66 au total pour trois jeunes tricolores, pas vraiment aidés au Rhénus par une escouade d’étrangers loin d’être au niveau requis d’un match de Betclic ÉLITE. « Je ne suis pas déçu de l’ensemble des joueurs puisqu’il y en a qui se sont battus, qui ont joué le basket qu’on a envie de faire », souffle Julien Mahé, le technicien axonais. « Mais on en a aussi un paquet qui sont sacrément à côté de la plaque. Quand c’est comme ça, l’équipe est déséquilibrée. Nous, on joue à dix et on a besoin que chacun soit à son meilleur niveau. Ce mardi, on n’était pas trop dans ce cas-là. »
Le seul club de Betclic ÉLITE sans joueur étranger à 10 points de moyenne
Si trois joueurs ont cumulé 39 points, cela veut dire que les sept autres se contentés de 27 unités en cumulé. Natif de Strasbourg, ancien poussin de Rosheim, William Pfister a eu du mal à se montrer dans sa ville d’origine (5 rebonds et 2 balles perdues en 21 minutes). Mais le cas du capitaine picard n’est pas le plus inquiétant, lui qui était attendu comme un joueur de complément et qui, en outre, fut le seul, avec Mathis Dossou-Yovo, à finir avec un +/- positif au Rhénus (+2). Si Saint-Quentin veut se maintenir, c’est surtout de son casting étranger que viendra la bascule. Et à ce jeu-là, Julien Mahé est loin du compte, lui dont le cinq de départ est pourtant constitué à 100% de NJFL.
Auteur de son match référence trois jours plus tôt à Nanterre (15 points et 11 passes décisives), le rookie Tyger Campbell est reparti dans son inconstance (6 points à 3/8, 2 passes décisives et 2 balles perdues en 14 minutes), multipliant les choix douteux à la mène. Héros du match du titre en Pro B contre Angers, Loic Schwartz peine à se hisser au niveau attendu (2 points à 1/5 et 2 balles perdues en 21 minutes au Rhénus) et n’a pas encore dépassé la barre des 6 points en Betclic ÉLITE. Auteurs d’un zéro pointé à Maurice-Thorez samedi, Nate Johnson (7 points à 2/5 et 3 rebonds en 19 minutes) et Dominik Olejniczak (4 points à 2/4 et 5 rebonds en 18 minutes) ont brisé la disette mais ce ne fut pas non plus une révolution. Will Rayman (8 points à 3/7 et 3 rebonds en 19 minutes) est certainement le joueur le plus doué du lot, l’un des plus combatifs aussi, mais doit être capable de s’imposer comme un vrai leader s’il veut convaincre le Maccabi Tel-Aviv, qui le prête au SQBB, de réellement faire appel à lui. Enfin, le faible temps de jeu de M.J. Walker (0 point et 3 fautes en 9 minutes) dit tout de son manque de productivité (4,8 d’évaluation).
« Certaines prestations posent problème »
Ces constatations chiffrés se retrouvent aussi dans les statistiques globales : derrière l’irréprochable Mathis Dossou-Yovo (15,3 points à 53%), le seul à véritablement incarner une menace offensive dans le secteur intérieur, aucun autre joueur n’émarge au-dessus des 10 points de moyenne (9,3 pour son dauphin, Nate Johnson). Ce qui fait de Saint-Quentin le seul club de Betclic ÉLITE dans ce cas-là et commence à devenir problématique pour l’avenir, même si cela peut aisément s’expliquer par des finances étriquées (18e budget et 17e masse salariale de Betclic ÉLITE)… « On a fait beaucoup de paris sur les joueurs étrangers », explique Julien Mahé, en cherchant les mots justes. « Mais depuis quelques matchs, certaines prestations posent problème puisqu’elles déséquilibrent l’ensemble de l’équipe. Quand on revient à 59-55, on rentre dans les rotations et on reprend la foudre avec un 14-0, c’est ennuyeux. Je ne promets jamais de temps de jeu quand je recrute un joueur : par contre, je donne un rôle qui doit être respecté du mieux possible. Ce soir (mardi), il y a quelques temps de jeu qui vous donnent une indication sur le fait que certains rôles ne sont pas respectés. On a une équipe jeune et on ne peut pas non plus demander l’impossible à certains. Dans ces conditions-là, gagner en Betclic ÉLITE est compliqué. La comparaison avec les joueurs d’en face est criante. » Ce qui pourrait pousser l’entraîneur picard à procéder à des ajustements d’effectif au cours des prochains jours…
Pas la panique non plus
Quatre victoires et une honnête 14e place, nul doute que Saint-Quentin aurait signé à l’avance pour un tel bilan après dix journées. Mais les trois dernières semaines laissent un vrai goût d’inachevé au SQBB, battu lors de ses quatre dernières sorties. « S’il faut s’inquiéter ? Non », répond Lucas Boucaud. « On va continuer à travailler. On est une jeune équipe et on va rebondir. Ce n’est pas une situation d’alerte, il va juste falloir se réveiller et arrêter la série. » De quoi rappeler le parcours du promu blésois l’année dernière, qui avait bâti son maintien sur une entame tonitruante (4v-0d) puis… des changements de joueurs au cœur de l’hiver, notamment l’arrivée de Robert Johnson. « Je ne pense pas que quelque chose se soit cassé », renchérit Julien Mahé. « Le groupe vit bien, les garçons sont à l’écoute. Mais c’est logique qu’un manque de confiance s’installe avec les défaites. »
La vraie frustration du moment à Saint-Quentin provient surtout de la triste copie proposée mardi sur le parquet du Rhénus (66-78), loin du combat livré samedi à Nanterre. « C’est une prestation bien trop faible pour espérer gagner un match de Betclic ÉLITE », reconnaît aisément Julien Mahé. « Il y a beaucoup de déséquilibres offensifs et défensifs. Quand on tire à 42%, à 6/22 à trois points, qu’on rate la moitié de nos lancers-francs (10/19), qu’on fait 15 balles perdues pour 9 passes décisives, c’est bien faiblard quand même. Il n’y a pas grand chose de respecté pour faire un bon match, c’est très loin du compte. » Samedi, c’est face à une équipe tout aussi revancharde, la JL Bourg, défaite pour la première fois de la saison lors de deux matchs consécutifs (contre Roanne et à Panevezys), que les Axonais tenteront de mettre fin à leur première période compliquée de la saison.
À Strasbourg,
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