Tom Digbeu : « Maintenant, je sais ce que c’est que d’être professionnel dans le basket »

Invité à l’Adidas Eurocamp 2023 qui a eu lieu du 9 au 11 juin dernier à Trévise, Tom Digbeu (1,96 m, 21 ans) est revenu sur son parcours ainsi que sur son évolution sur et en dehors des parquets. Passé par le centre de formation du FC Barcelone, l’Alicantin a eu énormément de mal à trouver une équipe où s’imposer. Avant de rejoindre la Pro B et l’Alliance Sport Alsace où il a enfin pu, librement, exprimer son potentiel, ce dernier a enchaîné les expériences mitigées entre 2020 et 2022. Il a connu le championnat lituanien sous les couleurs de Prienai, la ligue australienne avec les Brisbane Bullets ainsi qu’un passage éphémère en G-League avec la franchise affiliée aux Pistons de Détroit. Mais, depuis son arrivée en Pro B, c’est la révélation. Meilleur scoreur de l’ASA en 2022-2023, Tom Digbeu semble avoir enfin trouvé un rythme convaincant, de la confiance et c’est bien ce qu’il lui manquait :

« Cette saison a été celle qui s’est le mieux passée pour moi, a-t-il assuré au micro de Skweek. L’ASA m’a énormément aidé pour me montrer, me développer et aider l’équipe au maximum. Je pense qu’il n’y avait eu aucun club, jusqu’à aujourd’hui, où je me sentais comme chez moi. Et je pense que c’est quelque chose de vraiment important pour pouvoir bien jouer. Après la blessure rentre aussi en compte. Dès que je suis arrivé en Pro B, j’ai tout de suite vu le changement. Je devais descendre d’un échelon pour me relancer et retrouver mon niveau d’avant blessure. J’ai pris la bonne décision. »

Arrivé en deuxième division française fin novembre 2022 dans l’espoir de rebondir et reprendre sa progression, l’ailier a sorti une grosse saison avec l’ASA où il a terminé meilleur scoreur de son équipe avec 16,4 points de moyenne. Néanmoins, bien que ses qualités physiques se soient développées sur cette période, c’est au niveau mental que tout a basculé :

« La différence entre le moi d’il y a cinq ans et celui de maintenant ? La maturité. Maintenant, je sais ce que c’est que d’être professionnel dans le basket. Il y a cinq ans, je ne savais pas du tout ce que cela signifiait. Après, au niveau du jeu, avec l’âge, on s’améliore et on continue de travailler pour rester au niveau. »

En quête de constance à l’extérieur

Conscient de son niveau offensif, Tom Digbeu reste lucide quant à ses défauts. Tournant à 30,2% derrière l’arc, il veut améliorer son tir à 3-points pour franchir un nouveau cap.

« Il faut que je sois davantage constant au niveau du shoot. Si j’arrive à le devenir, je sens que ça va vraiment changer mon jeu. Il faut que j’arrive à reproduire la même mécanique. Je pense que la mienne est bonne, surtout à 2-points. Mais, à 3-points, il faut que je me concentre davantage sur mes jambes, sur le fait de répéter le même mouvement. Défensivement parlant, je pense que j’ai le bon niveau. Ce n’est pas la première chose que je dois améliorer. »

La constance, c’est ce que le Franco-Espagnol, qui aspire à jouer pour la Roja un jour, cherche. Car il est capable d’énormes cartons, preuve en est, le 10 mars dernier face à Denain (110-113), l’ailier a réalisé le plus gros carton de sa carrière avec 47 points inscrits, à 81,3% de réussite dont un joli 5/6 derrière l’arc. Une performance exceptionnelle qui l’a mis sous le feu des projecteurs :

« J’avais la sensation de pouvoir shooter les yeux fermés. C’est sorti naturellement. Dès la première action, j’ai senti que ce match allait se dérouler de cette façon. C’était magique. Je pense aussi que cela m’a beaucoup aidé mentalement. Cela m’a permis de me rappeler ce dont je suis réellement capable. »