Strasbourg évite la crise en étouffant Saint-Quentin
Le cri de rage, les deux poings serrés, de Léopold Cavalière en regagnant son banc après sa claquette à la 35e minute (73-55) avait tout du soulagement. De la libération, presque, après 48 heures passées sous haute pression suite à la débâcle de dimanche contre Dijon (64-81). En s’inclinant à domicile contre le promu axonais, la SIG aurait basculé dans une position quasiment intenable, lestée d’un nouveau statut de relégable, comme l’an dernier à la même époque. Mais au prix d’un bel effort au tout début du quatrième quart-temps, via un 14-0 en quatre minutes (de 59-55 à 73-55), les Alsaciens ont éteint le début d’incendie qui menaçait le Rhénus en disposant de Saint-Quentin (78-66, score final).
« Si Monaco était venu ici, on aurait fait la même chose »
« Quand il n’y a que deux jours entre les matchs, on réfléchit moins et peut-être que ça nous fait du bien », sourit Léopold Cavaliere, en grande souffrance avec son genou mais capitaine exemplaire (10 points à 4/10, 9 rebonds et 2 passes décisives), à l’image de son équipe, irréprochable dans l’engagement ce mardi. Cela n’a pas toujours (ou presque jamais ?) été beau mais cela aura au moins eu le mérite de l’efficacité. Avec plusieurs moments clés : une entame en mode défouloir, déjà (24-11, 12e minute), dans le large sillage creusé par Nysier Brooks (9 de ses 11 points dans le premier quart-temps). « Cette entame, ce n’est pas à cause de Saint-Quentin, c’est nous », insiste Massimo Cancellieri. « On vient de perdre un match de 20 points à la maison, c’est normal que nous soyons agressif. Nous leur sommes tombés dessus. Si Monaco était venu ici, on aurait fait la même chose. » Et puis, après plusieurs trous d’airs qui ont permis au SQBB de revenir, un peu par miracle, jusqu’à -4 (59-55, 31e minute), cette fameuse série salvatrice du début du quatrième. « Quand ils creusent cet écart, c’est dû à leur talent : ils ont mis des gros tirs », salue Julien Mahé.
Le tout avec une constante, autant dans les bons et les mauvais moments : le combat. « On a su rassurer et c’est passé par l’envie plutôt que par le côté technico-tactique », relève Léopold Cavalière. « Je suis fier des gars, c’est quelque chose qui me plait beaucoup. Le coach a su éveiller ce côté fierté en nous, se dire qu’on va stopper le mec d’en face, qu’il est chez nous, qu’il ne va pas nous marquer dessus. Il faut le saluer pour ça et avancer avec cette base-là en y ajoutant progressivement des détails. »
La prestation « bien trop faible » de Saint-Quentin
Après, pour se refaire la cerise, la SIG est aussi certainement tombée sur l’adversaire idéal. Toujours dans le coup jusque-là cette saison, le SQBB a livré sa prestation la plus insipide de l’automne, oubliant tous ses principes de jeu. « Défensivement, on est dans le mal, on laisse trop de paniers faciles, on ne respecte pas forcément les consignes, on a du mal à trouver de la confiance offensivement et de la continuité dans le jeu », énumère Lucas Boucaud, l’une des rares satisfactions picardes de la soirée (14 points à 6/10 et 5 passes décisives). « Il nous a manqué tellement de choses que ce n’est pas facile à expliquer », ajoute Julien Mahé. « C’est une prestation bien trop faible pour espérer gagner un match de Betclic ÉLITE. » Surtout avec un casting étranger aussi décevant : sur les 66 points du SQBB, près de 60% en ont été marqués par un jeune trio français (39 unités cumulées pour Melvin Ajinça, Lucas Boucaud et Mathis Dossou-Yovo). « Un paquet de joueurs sont à côté de la plaque », regrette l’entraîneur picard, confronté à la première passe délicate de son équipe en Betclic ÉLITE, désormais défaite lors de quatre sorties d’affilée. Mais pour Saint-Quentin, c’était prévisible de vivre de tels moments cette saison. Ce mardi, l’urgence était du côté de la SIG.
À Strasbourg,
Commentaires