Sekou Doumbouya et Roanne : un premier entraînement « surprenant » et une décision en fin de semaine
Pratiquement un an après son dernier match officiel (5 minutes de jeu contre les Indiana Mad Ants en G-League le 25 mars 2023), le Rhénus sera-t-il l’endroit où Sekou Doumbouya (2,03 m, 23 ans) renouera avec sa carrière de basketteur professionnel le samedi 2 mars ? Ce n’est pas acté, loin de là.
Pas de signature, ni de mise à l’essai
Si le 15e choix de la Draft 2019 se trouve bien à Roanne actuellement, il n’a pas signé de contrat avec la Chorale. Pour l’instant, il est simple partenaire d’entraînement, grâce à l’entremise de Comsport, redevenu son agence, trois ans et demi après leur rupture. « J’ai eu un coup de fil de Bouna Ndiaye qui m’a indiqué que Sekou était en forme, qu’il s’entraînait en Espagne », explique Jean-Denys Choulet. « Il m’a dit : « Prends-le avec toi, tu peux en faire quelque chose. » C’était un clin d’œil suite à ce qui s’est passé avec Clint Capela qui est un peu allé en NBA à cause de moi car je l’ai mis sur le terrain. J’ai répondu que je ne pouvais pas prendre un joueur juste comme ça et il m’a demandé de le prendre 4-5 jours à l’entraînement, sans que ce soit une période d’essai, afin de voir ce que j’en pensais. »
Une requête acceptée puisque l’ancien diamant de Poitiers est arrivé dans la Loire lundi, où il passera, a minima, la semaine. Avec l’idée sous-jacente, bien sûr, d’étirer la collaboration jusqu’au milieu du printemps, si la situation convient à tout le monde. « Mais il n’y a rien d’acté », répète Jean-Denys Choulet. « Il n’a rien signé du tout, il n’est pas en période d’essai, il participe simplement aux entraînements jusqu’à la fin de la semaine pour se jauger et voir comment on pourrait fonctionner si jamais. On prendra une décision à l’issue de la semaine. »
« On s’est demandé comment ce gars-là n’avait pas de boulot »
Espoir déchu du basket français, Sekou Doumbouya a perdu le fil de son ascension dès son arrivée aux Pistons en 2019. « Oui, j’ai fait des erreurs, mais ça n’a pas été facile non plus d’être livré à moi-même à 18 ans en NBA », expliquait-il l’année dernière à L’Équipe. Disparu des radars de l’Association après deux premières saisons décevantes à Detroit, il a dû emprunter des chemins de traverse : des crochets par la G-League, un trade vers Brooklyn, un autre à Houston, une dernière main tendue par les Lakers, où il disputera ses deux derniers matchs NBA en novembre 2021, une grave blessure au pied puis une vaine relance en G-League avec Delaware, malgré le titre au bout (3,4 points à 41% et 2,1 rebonds en 21 rencontres).
Cette saison, sa future destination ressemble un peu à l’arlésienne du basket français. D’abord sparring-partner à Monaco, l’ancien limougeaud a été successivement annoncé à Maroussi, Gran Canaria, Boulogne-Levallois (où les négociations ont justement achoppé sur l’idée d’une mise à l’essai) et Palencia, sans signer un seul contrat. Une attente interminable avant de connaître l’identité du club qui pourrait abriter l’une des dernières chances de relancer sa carrière… Alors qu’il était hors de forme lors de la préparation de la Roca Team, les derniers échos indiquaient un Doumbouya affûté (avec 15 kilos en moins sur la balance) grâce à d’intenses semaines à Dallas et assagi. Des indiscrétions confirmées par les premières 48 heures passées par Jean-Denys Choulet en sa compagnie. « Il a fait mardi un entraînement que j’ai trouvé surprenant. Avec mon assistant Loïc (Bard), on se demandait comment ce gars-là, avec une telle qualité d’entraînement, n’a pas de boulot. Sur le terrain et en dehors, il a eu un comportement exemplaire pour l’instant. Il a l’air d’avoir les pieds sur terre aujourd’hui. »
Le volte-face d’Erik McCree
Alors que Jalen Jones va devoir observer entre six et huit semaines d’indisponibilité après sa rupture du tendon extenseur du pouce droit, Jean-Denys Choulet s’est mis en quête d’un huitième ailier-fort cette saison après Maxime Roos, Lewis Sullivan, Anthony Tsegakele, E.J. Anosike, Nuni Omot, Théo Pierre-Justin et Jalen Jones.
Une invraisemblable malchance qui continue sur le marché des transferts. Le technicien ligérien croyait avoir bouclé la signature de son nouvel intérieur, Erik McCree, vu à Gravelines-Dunkerque entre 2019 et 2021. Performant avec le BCM (14,6 points et 6,2 rebonds en 30 matchs de Betclic ÉLITE), le Floridien avait démarré la saison au sein du lucratif championnat taïwanais (27,1 points et 10 rebonds en 9 rencontres). Jeudi soir, il avait ainsi donné son feu vert à Jean-Denys Choulet.
« On était d’accord sur tout », retrace le technicien double champion de France. « Il m’avait simplement demandé d’arriver lundi plutôt que dimanche. J’espérais recevoir son contrat vendredi après-midi, je ne l’avais toujours pas soir. J’ai appelé l’agent qui m’a m’assuré que tout était bon, que le joueur voudrait que le contrat soit signé par le président avan, ce qu’on a fait. Samedi après-midi, vu que ça commençait à me gonfler, j’ai directement contacté le joueur qui m’a avoué qu’il ne prendrait pas le boulot après avoir discuté avec sa famille… » Soit un nouvel épisode de la malédiction des postes 4 roannais. En attendant le terme de la semaine d’entraînement de Sekou Doumbouya, Jean-Denys Choulet a suspendu ses recherches.
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