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Qui est Bilal Coulibaly, l’autre pépite des Metropolitans 92 ?

Bien sûr, Victor Wembanyama attire toute la lumière parmi les jeunes des Metropolitans 92. Mais un autre 2004 se met de plus en plus valeur au sein du club francilien : Bilal Coulibaly, qui suit une trajectoire fulgurante depuis un an. Présentation de l'un des espoirs les plus intrigants du basket français.
Qui est Bilal Coulibaly, l’autre pépite des Metropolitans 92 ?
Crédit photo : Sébastien Grasset

« Il y a six mois, personne ne le connaissait », s’amusait Philippe Sudre, directeur du centre de formation des Metropolitans 92, en septembre dernier. Drôle de réalité lorsque l’on constate désormais que Bilal Coulibaly est celui que l’on rappelle sur le terrain, à moins de quatre minutes de la fin, pour plier un match de Betclic ÉLITE (83-82 contre Fos). « Et il a été particulièrement important avec son rebond offensif et son lancer-franc qui nous redonne l’avantage (à 70 secondes du buzzer, ndlr) », note Vincent Collet.

Une journée de marathonien à Marseille

À vrai dire, le jeune francilien (18 ans) a vécu une journée de marathonien mercredi, dans la droite lignée de son week-end dijonnais, où il avait disputé 44 minutes en Espoirs samedi (34 points, 9 rebonds et 7 passes décisives) avant d’en jouer 10 le lendemain avec les pros. Cette fois, à Marseille, le natif des Hauts-de-Seine a encore fait mieux : 54 minutes passées sur les lattes du Palais des Sports en l’espace d’une demi-journée ! D’abord avec les U21, où il s’est échiné (37 points à 14/20, 11 rebonds et 2 passes décisives pour 40 d’évaluation en 34 minutes) dans le vide pour offrir une victoire aux Mets (79-80), épatant l’entraîneur adverse Jean-Philippe Besson. « Il est exceptionnel. Il m’a vraiment impressionné en mettant 37 points presque sans les voir, avec une telle sobriété et une efficacité dans le jeu au-dessus du lot. C’est propre, athlétique, adroit, avec une grosse aisance dans le dribble et le drive. Cela fait un moment que je suis dans le circuit Espoirs et il fait partie des super jeunes que j’ai pu voir. On est à fond sur lui et il termine avec 37 points à 14/20 et 11 rebonds, c’est hors-normes, difficilement contrôlable à notre niveau. Il a un don, surtout qu’il a l’air réfléchi, sans aucun geste superflu sur le terrain. Il sait profiter de sa domination. Ça se ressent qu’il ne veut pas briller pour frimer mais simplement pour être efficace. Même dans mon débrief’ d’après-match, j’ai relevé à mes joueurs la chance qu’on avait eu d’affronter quelqu’un de ce niveau-là car parfois, tu les regardes jouer. Là, en l’occurrence, c’était vraiment beau. »  De loin le meilleur marqueur du championnat Espoirs (21,9 points, devant les 20,3 d’Illan Piétrus), le Francilien talonne désormais Mohamed Sidibé à l’évaluation (23,4, contre 23,9).

« J’aime beaucoup ce joueur là, on a la chance d’avoir énormément de talent en France », a dit Rémy Valin après la rencontre (photo : Sébastien Grasset)

Dans la foulée, Bilal Coulibaly a enchaîné en battant son record de temps de jeu en Betclic ÉLITE : 21 minutes et 40 secondes de jeu, dont plus de 12 en seconde période, tout en terminant la rencontre sur le parquet ! « Il a été sérieux, il confirme depuis un moment et c’est une bonne nouvelle », se réjouit Vincent Collet. Toujours aussi sobre et efficient, l’international U18 retranscrit sa justesse sur sa feuille de statistiques : 5 points à 100%, 3 rebonds, 2 interceptions, 1 passe décisive, 1 contre et 0 balle perdue pour 9 d’évaluation. Tout juste faudra-t-il peut-être apprendre à mieux gérer les émotions : auteur d’un 20/25 aux lancers-francs lors de ses deux dernières sorties Espoirs, son poignet qui a flanché face aux sifflets des 6 000 supporters marseillais, affichant un timide 1/4 sur la ligne de réparation, même 1/5 si l’on compte celui à retirer. Mais on peut aussi voir l’affaire depuis le prisme inverse et vanter sa solidité mentale puisqu’après un 0/4, il a su avoir les nerfs suffisamment solides pour rentrer le dernier à l’orée de la dernière minute (80-81). « Il ne dépareille pas à ce niveau », souligne Jean-Philippe Besson. « Il joue comme un pro, il est utilisé en fin de match pour gagner. Ce sont des signes de confiance de la part de Vincent Collet dans sa capacité à être serein. C’est une valeur hyper-intéressante pour eux d’avoir un gamin de ce niveau-là. En ayant joué 35 minutes avant, il met un lancer important, il monte au cercle deux fois : c’est époustouflant (il souffle). Sur sa journée, il y a vraiment peu de déchet. On sent quelqu’un qui joue avec recul et réflexion. »

L’explosion en 2022, jusqu’à devenir un vrai prospect NBA

Et si personne ne connaissait Bilal Coulibaly il y a un an, c’est parce que les Mets ont « pris [leur] temps avec lui », du propre aveu de Philippe Sudre. Engagé dans sa quatrième saison au club, il a été pioché dans le vivier du Levallois SC, où il était une rotation anonyme en U15 en 2018/19 (4,6 points), officiant au poste de meneur de jeu, du haut de ses 182 centimètres de l’époque (alors qu’il tutoie désormais les 2 mètres). Ensuite, son évolution a été jalonnée de contre-coups : une blessure au dos, le Covid, des problèmes de vitamine avec des défaillances en fer… De fait, sur les exercices 2019/20 et 2020/21, il n’a disputé que trois rencontres avec les cadets. « Mais l’an dernier, il a commencé à s’épanouir avec le groupe U18, à en devenir le leader (23,9 points), et il a ensuite pris sa place en Espoirs (11,8 points) », retrace l’ancien responsable vidéo de l’équipe de France. Mieux : en 2022, l’enfant de Courbevoie est subitement devenu l’un des prospects les plus réputés du basket français, se faisant remarquer par sa capacité à jouer et à défendre sur les trois postes extérieurs, accumulant les récompenses individuelles, successivement MVP du tournoi international de Bellegarde-sur-Valserine et MVP de l’Axe Euro Tour, ce fameux match en mondovision face à Bronny James et compagnie mi-août à Nanterre. « C’est un garçon qui travaille tous les jours, qui est à l’écoute, qui est discipliné », énumère Philippe Sudre. « Il a une vraie élégance dans le jeu, tout en étant très efficace. C’est quelqu’un qui doit pouvoir aller au très haut niveau. Son potentiel est très important et le club croit beaucoup en lui. »

Bilal Coulibaly lors d’un match Espoirs à Paris en janvier 2022 (photo : Lilian Bordron)

Alors qu’il commence à être envisagé au premier tour de la Draft NBA par nombre de scouts, Bilal Coulibaly présente « un cocktail unique de taille, de longueur, d’envergure et d’explosivité » selon Jonathan Givony, le spécialiste d’ESPN. Mais pour quelqu’un qui ne tourne pour l’instant qu’à 1,4 point en 9 minutes de moyenne en Betclic ÉLITE, le chemin est encore éminemment long, même s’il a déjà fait plusieurs pas dans la bonne direction. « Il progresse », apprécie Vincent Collet. « Il s’entraîne avec nous depuis le début de la saison. Au début, il était encore tendre. Mais depuis début décembre, ce n’est plus un gamin qui s’entraîne avec les pros, il devient un vrai joueur. Les deux premiers mois, il était sur la retenue, peut-être un peu trop respectueux, mais aujourd’hui on ne voit plus la différence. Et comme il a du talent, il va continuer à grandir. » Particulièrement prometteur lorsqu’on mesure la courbe météorique de son évolution depuis un an. Bilal Coulibaly n’est déjà plus, comme l’année dernière, un Espoir noyé dans la masse. Il n’est déjà plus, comme à l’automne, le joueur que l’on envoie trois minutes par ci ou par là pour meubler une fin de quart-temps en Betclic ÉLITE. Il est vraiment l’autre pépite des Metropolitans 92.

À Marseille,

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