Première réussie pour Pierric Poupet : l’ASVEL s’extirpe de la dernière place en battant l’Étoile Rouge !
Avec 23 points, dont 13 dans le dernier quart, Paris Lee a été le grand bonhomme de cette quatrième victoire villeurbannaise
Il faudra certainement un peu de temps à Pierric Poupet pour trouver sa célébration signature, loin d’un Gianmarco Pozzecco qui sautait littéralement dans les bras de ses joueurs, au milieu du huddle villeurbannais. Mais il ne lui en a pas fallu beaucoup pour réaliser ce qui était attendu de lui, du moins sur le court-terme : gagner en EuroLeague (100-91 contre l’Étoile Rouge de Belgrade). La joie n’a peut-être pas été démonstrative que sous la récente ère italienne mais il y avait quelques signes qui ne trompaient pas : un sourire par ci, une étreinte avec Joffrey Lauvergne par là, pas forcément besoin de grossir le trait. Ce qui lui a bien valu de quitter l’Astroballe avec le ballon du match… et une douche gratuite dans le vestiaire.
C’est comme ça qu’on célèbre une première victoire en carrière en Euroleague ! 💦
Bravo coach ! #LDLCASVEL #EveryGameMatters pic.twitter.com/wKfgtOQgti
— LDLC ASVEL (@LDLCASVEL) January 9, 2024
Ndiaye, Yaacov, Dallo : les anciens bannis mis à contribution
Pourtant, l’ancien combo-guard aux 14 matchs d’EuroLeague (avec Roanne en 2007/08) a démarré sa carrière de coach sur la grande scène en tâtonnant : deux challenges gaspillés dès la 8e minute, huit premières minutes sans aucune intensité (16-25, 8e minute). Mais la révolte (27-25, 11e minute) est venue des… jeunes, ceux-là même que Gianmarco Pozzecco refusait obstinément d’utiliser : Mbaye Ndiaye, qui a apporté ses qualités athlétiques (12 d’évaluation en 21 minutes), et Noam Yaacov, agressif au point de doubler son total de points sur la saison dès ses trois premières minutes de jeu (de 5 à 10). « Tout le monde a vu ce qu’ils ont apporté, je n’ai pas spécialement besoin de commenter cela », a évacué le Normand. « Je suis content que beaucoup de garçons aient participé et qu’ils aient montré de belles attitudes. Mais il ne faudra pas s’attendre à ce qu’ils refassent cela lors de tous les matchs. »
Une dernière phrase qui reflète largement le sentiment partagé par toute l’Astroballe ce mardi : c’est bien, mais attendons de voir la suite. L’époque Pozzecco avait elle aussi démarrée par une petite lune de miel, incarnée par un triomphe à Kaunas, avant de progressivement s’assombrir au fil des semaines. Un électrochoc éphémère est un classique des changements de coach, le plus dur étant ensuite de maintenir l’étincelle sur la durée. « C’est l’histoire d’un match », acquiesce Pierric Poupet. « Je ne veux pas en tirer trop de conclusions. On verra d’ici quelques rencontres. Je suis juste très content pour les joueurs et le club car c’est vraiment bien. La performance serait de réitérer cela. Si on est capables de garder cela et de le refaire, alors on pourra en tirer des conclusions, notamment sur les temps de jeu. Là, c’est encore un peu trop tôt. »
Déjà deux fois plus de victoires à l’Astroballe en 2024 qu’en 2023…
L’ancien entraîneur des U18 de Denain pourra cependant se réjouir d’avoir trouvé un terreau fertile pour tenter de cultiver une réussite durable. Les attitudes ont été irréprochables, pour ne pas dire excellentes, l’état d’esprit aussi, avec une cohésion rarement vue jusque-là. Donner sa chance à tout le monde, même à Boris Dallo (lancé dès le deuxième quart-temps, pour un rendement encore timide), aura pu aider de ce point de vue là : puisque John Egbunu a disputé les 56 dernières secondes pour du beurre, les douze joueurs de l’ASVEL (sans Nando De Colo, toujours blessé, et la recrue, DeShaun Thomas, en civil) ont joué, une deuxième cette saison, après… les débuts de Pozzecco contre Bologne (s’il fallait une preuve qu’il ne faut réellement pas en tirer trop de conclusions). Mais pour parler basket, l’ASVEL aura su trouver les solutions face à la zone 1-3-1 proposée par l’Étoile Rouge. Où les jeunes ont amené l’étincelle, mais les vieux briscards ont ensuite assuré les affaires courantes : Charles Kahudi (12 points à 4/6 et 6 rebonds pour 19 d’évaluation) avait ses jambes de 25 ans et l’adresse des grands soirs, Joffrey Lauvergne (17 points à 100%) s’est fait un malin plaisir de rappeler à l’Étoile Rouge qu’il s’est tatoué le logo du Partizan sur le biceps et Paris Lee (23 points à 7/13 et 7 passes décisives) a signé une fin de match magnifique, à la manœuvre d’un money-time parfaitement maîtrisé (de 70-70 à 98-83).
Et même si cela ne devait malheureusement que rester l’histoire d’un match, les conséquences de cette soirée sont déjà concrètes : sortie victorieuse de deux matchs d’affilée pour la première fois depuis janvier 2023, l’ASVEL (4v-16d) a abandonné la dernière place d’EuroLeague, qu’elle occupait depuis plus d’un mois, à l’ALBA Berlin, avec un succès de plus. Une équipe allemande attendue vendredi dans le Rhône… Alors si l’idylle des débuts pouvait encore se prolonger 72 heures, on aura du mal à trouver des réfractaires à l’Astroballe. Surtout au cœur d’un début d’année 2024 où Villeurbanne a déjà obtenu deux fois plus de victoires à domicile en 9 jours qu’en 365 sur l’ensemble de 2023…
À Villeurbanne,
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