Nick Calathes brise le rêve monégasque : la Roca Team s’arrête aux portes du Final Four
Mike James observant la joie des Stambouliotes.
Un bruit répétitif, agaçant, irritant. Alors que Donatas Motiejunas a eu le courage de venir assumer l’échec en zone mixte, le plafond goutte progressivement à côté de lui. Vestige du passage du Fenerbahçe Istanbul au même endroit 15 minutes plus tôt, où les Stambouliotes sont venus arroser Nick Calathes et Sarunas Jasikevicius en pleine interview. « Désolé pour le bordel, les gars », lançait Nigel Hayes-Davis en quittant les lieux
Et la douche traditionnelle pour Nick Calathes, l’homme qui a fini par faire payer à l’AS Monaco ses choix défensifs… pic.twitter.com/yBcgjsX8oo
— Alexandre Lacoste (@Alex__Lacoste) May 8, 2024
Okobo n’a pas été le héros
« On ne voit pas ça que quand on gagne des titres ?! », a-t-on d’ailleurs entendu dans les entrailles de l’enceinte monégasque. Théoriquement si, ou alors quand on écrit l’histoire… Or, le Fenerbahçe Istanbul est devenue la toute première équipe de l’histoire à s’adjuger un Match 5 à l’extérieur, après 20 tentatives infructueuses des visiteurs auparavant. À jamais les premiers, de la mauvaise façon pour la Roca Team… De quoi laisser un Mike James pratiquement hagard dans les couloirs interminables de Gaston-Médecin, le regard perdu, le pas aussi lent que las.
L’ancien joueur des Brooklyn Nets ressassait-il les deux ballons de la victoire qui ne sont jamais arrivés entre ses mains, lui le meilleur marqueur de l’histoire de l’EuroLeague ? Deux possessions avec potentiellement un ticket pour Berlin au bout, phagocytées par le seul Élie Okobo. D’abord en fin de temps règlementaire, pour un step back à 3-points devant Scottie Wilbekin (70-70). Puis au terme de la prolongation, avec une tentative de drive avortée par une balle perdue suite à la bonne défense de Nick Calathes (79-80). Deux choix douteux du même homme, désireux d’être le héros. « Tout le monde a l’air plus intelligent après le match mais c’est difficile de prendre la bonne décision pendant », évacue Sasa Obradovic, magnanime.
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C'est quoi cette fin de match ? 🥵
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L’improbable 2/2 de Calathes
C’est pourtant bien ce que l’on attend en plein money-time d’un Match 5 d’une série de playoffs d’EuroLeague. Dire que ces rencontres là se jouent sur des détails est le plus grand poncif possible mais voilà ce que cela signifie, aussi… « Le Fenerbahçe a été plus calme à la fin, ils ont trouvé les joueurs ouverts et c’est la raison de leur victoire », soupire Donatas Motiejunas. Ou plutôt pourra-t-on dire qu’ils ont trouvé l’homme ouvert toute la soirée : Nick Calathes, vraiment pas le meilleur shooteur du continent, le joueur que Monaco voulait voir tirer de loin, plutôt qu’un Scottie Wilbekin ou un Tarik Biberovic. Le meneur grec avait arrosé toute la soirée, à 1/8 de loin avant les dernières secondes de la prolongation. Puis un 2/2 dans la toute dernière minute, à partir de 77-74, pour venir anéantir les immenses ambitions européennes de l’AS Monaco. « C’est l’un des plus grands », pouvait applaudir son coéquipier Amine Noua. « Venir mettre ces deux tirs là, wow… Ce sont deux des plus grands shoots de sa carrière. C’est une telle légende ! »
Une saison déjà ratée ?
Outre la gestion hasardeuse du money-time, il y aurait tant de choses à redire sur la prestation de l’AS Monaco : cette première mi-temps qui aurait dû être conclue avec un plus gros écart tant l’équipe de Sasa Obradovic semblait au-dessus (40-35), ces rebonds offensifs échappés, les pertes de balle, les options défensives, le manque de rotations qui a pu coûter cher à la fin avec trois joueurs cloués au banc toute la soirée (Strazel, Cornelie, Jaiteh, et 10 minutes pour le duo Ouattara – Hall)… Mais la réalité comptable est implacable : l’AS Monaco a reculé dans la hiérarchie européenne, une première depuis son arrivée sur la scène continentale via la BCL en 2016. Troisième de l’EuroLeague l’an dernier pour sa découverte du Final Four, la Roca Team est revenue à son rang de 2022, avec cette fois une élimination qui ressemble à une vraie déception, contrairement à l’apocalypse du Pirée à l’époque. Un constat d’échec qui s’applique aussi à l’intégralité de la saison monégasque : l’ASM était là pour tout rafler, rêvant d’un improbable quadruplé, elle n’a finalement encore rien gagné. « On n’a pas pris beaucoup d’équipes au sérieux et j’ai l’impression que c’est le karma : ça nous revient dans la figure », pestait Donatas Motiejunas. « On n’a pas rempli un seul objectif pour l’instant cette saison. »
Et la fin du championnat de France ressemble déjà à une option perdante-perdante pour l’AS Monaco. L’opération remobilisation de l’équipe autour de cet objectif, moindre que la conquête européenne, sera hautement périlleuse. Et en cas d’échec, la saison de l’AS Monaco sera un fiasco absolu. En cas de titre en Betclic ÉLITE, elle ne sera pas forcément sauvée, juste décevante. Après trois années marquées par la continuité, un tout nouveau cycle risque de s’ouvrir cet été avec un large renouvellement à prévoir. C’est fou comme un seul point au bout d’une prolongation peut faire toute la différence (79-80, score final). Mais c’est aussi là que se jouent les grandes conquêtes…
À Monaco,
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