Malmenée à Istanbul, la JL Bourg jouera sa place en finale lors du Match 3
Voir un joueur retomber de toute sa hauteur sur sa nuque, perdre connaissance et avaler sa langue peut avoir l’avantage de faire relativiser une défaite sportive. Fort heureusement, il semblerait que Matt Mitchell ait échappé au pire, après une séquence incroyablement angoissante, fauché aux cuisses par JeQuan Lewis et inconscient pendant de longues secondes sur le parquet du Sinan Erdem Dome.
Loin de son obscur cousin revenu en France mardi (10 points à 2/7 et 6 d’évaluation), l’ancien strasbourgeois avait pourtant revêtu ses plus habits (17 points à 5/11, 6 rebonds et 2 passes décisives) avant son effrayante chute. Impossible d’être contenu physiquement par tous ses vis-à-vis, le musculeux ailier américain a incarné la suprématie athlétique du Besiktas. Avec même le soupçon de réussite qu’il fallait : son sourire interloqué suggéra qu’il n’avait pas véritablement cherché la planche sur le tir à 3-points offrant le plus grand écart du match aux Stambouliotes (73-58, 34e minute)… Mais sa sortie coupa les ailes du Besiktas et ressembla finalement à une vraie opportunité manquée pour les Bressans : qu’aurait-il pu se passer si Zaccharie Risacher avait mieux gérer cette interception d’Hugo Benitez à 140 secondes du buzzer, alors que le score était de 73-67 ?
Benitez et Risacher en symboles des difficultés burgiennes
Peu importe, au vu du piètre contenu de sa prestation après la pause, la JL Bourg ne méritait pas de sweeper les Black Eagles, quand bien même peut-on lui trouver des circonstances atténuantes comme un arbitrage pas toujours très équilibré. Jusqu’à la 21e minute (32-39), et ce tir lointain d’Isiaha Mike qui ressort après un temps de flottement, tout allait pourtant si bien pour la Jeu : loin d’être flamboyante, elle répondait présent dans le combat et l’intensité défensive pour contrarier le Sinan Erdem Dome à la mi-temps (32-36). Mais tout s’est subitement déréglé : le Besiktas qui se met à régner sous les panneaux, accumulant les secondes chances (18 rebonds offensifs !), un contrôle qui s’étiole (17 ballons perdues), un jeu offensif famélique par rapport à la fluidité de mardi (seulement 8 passes décisives, et 21 balles perdues). De quoi donner naissance à un 2-15 dévastateur (47-41, 25e minute).
Et puis, il y a eu tous ceux qui ont perdu leurs moyens soit face à l’ambiance, soit face à l’enjeu, soit face à un tel niveau de compétition, soit tout en même temps… Des postes 3 transparents, entre un Jeremy Morgan qui traverse sa semaine la plus délicate de la saison et un Zaccharie Risacher transparent (4 points à 2/6 et -4 d’évaluation), des intérieurs dominés et surtout un Hugo Benitez proche de la catastrophe, auteur de sa plus mauvaise prestation en carrière (6 balles perdues en 18 minutes, record en pro). Loin du meneur gestionnaire qu’il a toujours été, le Catalan a échoué à franchir la ligne médiane sur 3 de ses 5 premières remontées de balle… Alors bien sûr, la JL Bourg possédait un filet de sécurité. Mais celui-ci s’est consumé en 20 minutes dans le volcan stambouliote. Et maintenant, place au vertige : après un derby contre Dijon qui ne risque pas d’être d’être très séduisant dimanche soir, la JL Bourg jouera le match le plus important de son histoire mercredi (à 19h30), avec une place en finale de Coupe d’Europe à la clef. Espérons que les Bressans aient pris l’habitude : après tout, ce ne sera que la troisième fois en huit jours…
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