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Mais où est passé Pacôme Dadiet ?

Désireux de quitter le Paris Basketball pour l'équipe allemande du Ratiopharm Ulm, Pacôme Dadiet est empêtré dans une situation administrative délicate. Étant donné que le club de la capitale refuse de le libérer, le prospect NBA ne peut pas encore jouer pour le moment. Une procédure de conciliation reste en cours.
Mais où est passé Pacôme Dadiet ?
Crédit photo : FIBA

Répondons de suite à la question posée en titre : Pacôme Dadiet (2,00 m, 17 ans) est en Allemagne. À Ulm, plus précisément. Pourtant, il n’est pas encore près de disputer son premier match sous les couleurs du Ratiopharm. Non pas en raison d’un souci de santé, ni d’un choix sportif du coach Anton Gavel… Non, le problème est bien plus épineux que cela. Et pour cause, « Pacôme est toujours un joueur du Paris Basketball », expose Mathias Priez, directeur des opérations du club de la capitale.

Le joueur voulait quitter Paris

Pur produit de Charenton, l’ancien pensionnaire du Pôle France a véritablement explosé la saison dernière avec Paris. Dans le Top 10 des meilleurs marqueurs du championnat U21 alors qu’il n’avait que 16 ans (17,3 points à 43%, 5,2 rebonds et 1,7 passe décisive), il a également pointé le bout de son nez sur la scène professionnelle (7 points en 8 minutes à Rouen en Coupe de France), tout en étant élu dans le cinq idéal de l’EuroLeague juniors et All-Star du camp Basketball Without Borders. De quoi en faire un prospect NBA légitime. Toutefois, après une seule année sur place, le joueur a demandé cet été à quitter Paris.

Pacôme Dadiet lors de sa première apparition avec les pros de Paris, lors d’un match amical contre Milan en septembre 2021 (photo : Lilian Bordron)

Un souhait de résiliation de contrat émanant de plusieurs mois de turbulences à tous les niveaux. « D’un point de vue administratif, logistique et sportif, les parents de Pacôme n’ont pas eu une expérience géniale avec le Paris Basketball », avance Jim Michel-Gabriel, l’avocat du joueur. Hors basket, de nombreux exemples sont mis en exergue pour justifier cet agacement, comme ces coups de téléphone du jeune ailier à 2 heures du matin pour demander à son père de venir le chercher sur le parking de la Halle Carpentier pour le ramener chez lui après un déplacement ou toutes ces fois où le lycée l’aurait noté absent alors qu’il était à l’entraînement des pros, supposément en raison d’un manque de communication avec l’institution scolaire. « Nous estimons qu’il y a une faute et que le contrat n’a pas été respecté par Paris au niveau de ses obligations », poursuit Michel-Gabriel. Le joueur aurait même été « extrêmement frustré de faire le banc à la fois chez les Espoirs et les pros », lui qui n’a disputé que 22 rencontres avec les U21, à 32 minutes de moyenne tout de même. « Je ne rentrerai pas dans ces éléments-là », répond Mathias Priez. « Mais tout le monde peut constater le travail de formation fait par le Paris Basketball avec les jeunes joueurs. »

Un dossier insoluble pour le moment

Le souhait de quitter le club fut formalisé lors d’une réunion avec David Kahn, le président parisien. « Même s’il était extrêmement sollicité, Pacôme a toutefois donné sa priorité à Paris pour voir ce qu’ils allaient faire avec lui », rembobine Jim Michel-Gabriel. « Mais en août, il n’y avait encore aucune perspective, rien de concret mis en place. » De plus, le départ de Jean-Christophe Prat, très apprécié du joueur, a aussi pesé dans la balance. Parallèlement, le Ratiopharm Ulm, nouvelle pépinière en vogue du basket continental, a su le séduire. « Ulm a notamment donné des garanties pour qu’il puisse passer son bac en toute sérénité, une quiétude que Pacôme n’avait pas à Paris », ajoute son avocat. Mais, presque trois mois après les prémisses des négociations de la rupture de contrat, le dossier est au point mort. « Nous avons appris tardivement qu’il y avait une volonté de départ mais Pacôme Dadiet est toujours sous contrat », insiste Mathias Priez. « Il était naturellement un joueur important pour nous. Il a été convoqué pour la reprise de l’entraînement mais il ne s’est pas présenté. À l’heure actuelle, il est un joueur du Paris Basketball pour qui nous n’avons aucune nouvelle, nous ne savons même pas où il est. »

Ici en mai 2022, Pacôme Dadiet a disputé 9 matchs professionnels avec Paris (photo : Lilian Bordron)

Alors que le médaillé de bronze mondial U17 avait paraphé un contrat aspirant jusqu’en 2024, les deux parties n’ont pas su trouver un accord pour mettre un terme à leur engagement. Par conséquent, le camp Dadiet a sollicité la commission de conciliation de la FFBB, qui a décidé des indemnités à verser à Paris pour compenser la rupture anticipée. Ce montant englobait ainsi le remboursement des frais de formation, des frais de scolarité, des frais annexes et des salaires perçus (500 euros par mois en l’occurrence). Sauf que le club a repoussé la proposition. « Nous restons bloqués administrativement », regrette Jim Michel-Gabriel. « On souhaitait d’abord trouver un accord avec Paris car un gamin de 17 ans ne veut pas avoir un contentieux. Ensuite, il y a eu beaucoup de sagesse de la part de la commission qui a trouvé un chiffre qui aurait dû contenter tout le monde. C’est assez surprenant que le club refuse. » Du côté de Paris, sans vouloir entrer « dans la confidentialité des discussions », on argue que la conciliation est toujours en cours.

« Extrêmement dur à vivre pour Pacôme »

De fait, difficile de prédire quand le jeune frère du Toulousain Maxence Dadiet pourra redevenir un basketteur à part entière. Dans le cadre d’un transfert international, le Ratiopharm Ulm doit adresser une demande à Paris, qui sera ensuite arbitrée par la FFBB et la FIBA. « Tout dépendra de la bonne volonté des parties », souffle Jim Michel-Gabriel, lui aussi incapable d’estimer la date du dénouement. « Nous sommes fin octobre, les discussions sont entamées depuis le début de l’été… » Et si la situation tendait à s’enliser durablement, pourrait-il alors opter pour un improbable retournement de situation en regagnant le XIIIe arrondissement ? « Il n’y a pas d’impasse de notre côté », assure Mathias Priez. « C’est une question pour lui. S’il venait répondre demain à ses obligations de joueur sous contrat, il n’y a aucune raison pour qu’il ne fasse pas pleinement partie de l’équipe. »

Ce n’est, bien sûr, pas parti pour. Pacôme Dadiet disposant d’un accord sur la base d’un contrat pluriannuel avec Ulm, il s’entraîne seul dans le Bade-Wurtemberg, en attendant l’heure de la libération. Une situation probablement incroyablement frustrante pour un adolescent, même s’il en est indirectement à l’origine avec sa volonté de partir, dans la mesure où il se retrouve privé de sa passion pour d’obscures considérations financières et administratives. « C’est extrêmement dur à vivre pour Pacôme », acquiesce Jim Michel-Gabriel. « C’est surtout pénalisant car il s’agit d’une saison charnière pour lui. Il a besoin de sérénité. » Soit tout ce qui lui manque en ce moment…

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