Luka Rupnik, meilleur passeur de Pro B : l’international slovène qui se plait à Poitiers
Depuis ses 18 ans, Luka Rupnik (1,86 m, 30 ans) fait régulièrement partie de l’une des meilleures équipes du monde : la Slovénie. Trois EuroBasket à son compteur et une olympiade à son compteur. Sous le maillot de sa sélection, il a toujours fait souffler les plus grands, Goran Dragic puis Luka Doncic. Donc pas forcément le genre de joueur que l’on s’attend à voir en Pro B, encore moins chez un promu…
Pourtant, l’été dernier, le Poitiers Basket 86 a surpris la sphère du basket français en s’offrant les services de l’international slovène début août. « La vie vous donne parfois des choses inattendues », sourit le joueur. « Je dois bien admettre que je ne connaissais rien à la Pro B avant d’arriver mais c’est le coach qui m’a convaincu de venir ici. » En l’occurrence, Andy Thornton-Jones, qui a ramené le PB86 en LNB après une campagne de playoffs conclue par une finale perdue contre Loon-Plage. « Le recrutement a été long et difficile », retrace le technicien. « Le meneur était la dernière pièce et on a mis beaucoup de temps pour trouver celui qu’on voulait. Il a fallu convaincre Luka : au début, il trouvait cela bizarre de rejoindre un promu mais on lui a expliqué que tout était possible dans ce championnat. C’est un compétiteur : il aime jouer et je pense que le challenge de venir en France lui plaisait. Au final, il ne regrette pas son choix et nous non plus ! »
« C’est un maestro ! »
Pour cause, le MVP de la Coupe de Belgique 2020 a été le premier étranger à prolonger son contrat en Pro B, avant même la 33e journée. Alors qu’il indiquait dès le mois de mars espérer « passer quelques années supplémentaires à Poitiers », l’ancien meneur de l’Olimpija Ljubljana a donné son accord pour rester jusqu’en 2025. « Puisque le coach et le GM sont venus me voir pour me dire qu’ils voulaient que je continue, ça veut dire que j’ai de bonnes qualités et que je performe à la hauteur de leurs attentes », souligne-t-il. « Je n’ai pas trop réfléchi car ma famille se plait ici, le club me traite bien. Tout le monde m’a accueilli les bras ouverts. Le PB86 a le potentiel pour se stabiliser en Pro B et éventuellement s’attaquer un jour à la Betclic ÉLITE Ils se sont bien structurés, s’améliorent tous les jours. C’est toujours bien de rester quelque part, les bonnes équipes misent toujours sur la stabilité. Je pense que la saison prochaine sera encore meilleure ! »
« Cet été, j’espère que ce sera l’heure du payback pour Batum »
Luka Rupnik
D’autant plus que celle-ci était déjà particulièrement convaincante, pour un promu. Lorsque les Pictaviens affichaient un bilan de 5 défaites en 5 matchs, nul doute que tout le monde aurait signé pour se retrouver aux portes des playoffs à la 34e journée, certes sans leur destin entre les mains depuis leur défaite rageante contre l’Élan Béarnais vendredi dernier (78-80). Mais si le PB86 finit hors du Top 8, Luka Rupnik n’aura pas grand chose à se reprocher, de loin le meilleur passeur du championnat (12,2 points à 34%, 2,7 rebonds et 6,7 passes décisives). « C’est un maestro », souligne Andy Thornton-Jones. « C’est un vrai meneur, un floor général. Il a une connaissance de jeu et une qualité de passe qui permet de mettre tous ses coéquipiers en confiance. »
Ensuite, Luka Rupnik retrouvera, peut-être, les lumières de la grande scène, avec l’équipe de Slovénie, qui devra gagner son billet pour Paris 2024 lors d’un TQO particulièrement relevé (Grèce, Croatie, République dominicaine, etc). « On a le meilleur joueur du monde avec Luka Doncic donc je pense qu’on va se qualifier », glisse-t-il, avant de rigoler. « Et après, j’espère que ce sera l’heure du payback (vengeance) pour Nicolas Batum et la France ! » Tout un programme, bien loin du déplacement à Évreux qui attend le PB86 vendredi..
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