Loïs Grasshoff, facteur X de la finale de la Leaders Cup : « Je n’arrive pas à y croire »
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Loïs Grasshoff a remporté le premier titre de sa jeune carrière professionnelle
5 minutes. C’est le total qu’avait disputé jusqu’ici Loïs Grasshoff (1,99 m, 20 ans) en Betclic ELITE cette saison. L’ailier du Mans a certes signé un contrat professionnel en ce début d’année 2025, mais il n’est pas encore pleinement intégré dans la rotation de l’équipe de Guillaume Vizade. Ou du moins n’était pas. Car à Caen, lors de la Leaders Cup, le Marseillais a eu un impact non négligeable dans le parcours du Mans Sarthe Basket.
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Privé de Noah Penda dans l’aile et Tashawn Thomas à l’intérieur – ce qui a amené David DiLeo à régulièrement jouer 4 -, Le Mans a du responsabiliser son meilleur joueur Espoir, Loïs Grasshoff. En quarts de finale contre Cholet, le staff l’a ainsi utilisé 13 minutes. Concentré, appliqué des deux côtés du parquet, il est certes resté discret mais ses passages sur le terrain n’ont pas entravé la bonne dynamique sarthoise. Au contraire même puisqu’il est ressorti de la rencontre avec un +/- positif (+1). Samedi, en demi-finales contre Saint-Quentin, l’ancien joueur du SMUC a par contre moins joué. Son équipe mal embarquée dans la rencontre, le staff a privilégié les cadres. Mais dimanche en revanche, il a vite ouvert son banc. « Quand on a un petit peu regardé et calculé les temps de jeu, on savait qu’il y aurait peut-être une fenêtre plus importante pour lui paradoxalement », a expliqué Guillaume Vizade après la finale. La fenêtre s’est agrandie quand Abdoulaye Ndoye a commis sa quatrième faute en cours de troisième quart-temps. « Il a fallu garder un petit peu de taille et en plus de ses minutes il a été face à l’un des meilleurs joueurs du monde pendant ces minutes là (Mike James). »
Une séquence a validé ce choix : après avoir poussé Mike James à un tir difficile, finalement raté, en défense, Loïs Grasshoff a planté un 3-points dans le corner pour redonner 12 points d’avance au MSB (62-74). Un panier salvateur puisque son équipe, devant tout le long, ne comptait plus que 6 points d’avance quelques possessions plus tôt (62-68). De quoi pousser Vassilis Spanoulis à prendre son deuxième temps-mort de la deuxième mi-temps, déjà.
Lois Grasshoff.
20 ans.
Ultra précieux en finale.#LeadersCup @MSB_Officiel pic.twitter.com/EByLLDGtPL— Betclic ELITE (@Betclic_ELITE) February 16, 2025
Encore en Nationale 2 il y a deux saisons
Cette action a compté dans la finale. Outre l’aspect comptable, elle semblait symbolique de l’état de confiance du collectif manceau, capable d’hausser son niveau de jeu au point de terrasser l’une des meilleures équipes d’Europe. Pour Loïs Grasshoff, qui ne jouait encore qu’en Nationale 2 masculine (NM2) au SMUC il y a deux saisons, la sensation était forcément « extraordinaire » après le buzzer final. Pas passé par un centre de formation avant sa saison U20, plutôt par les bancs de la fac (licence de biologie), cet ailier athlétique s’était certes fait remarquer sur les réseaux sociaux pour ses dunks ravageurs en U18 ELITE avec Marseille mais aussi par ses performances sportives – au point d’intégrer l’équipe de France U18 de 3×3 -, il a connu une ascension fulgurante.
« Je n’arrive pas à y croire. C’est vrai qu’il y a deux ans, moi j’hésitais entre continuer mes études et le basket, et j’ai fait ce choix là de venir au Mans parce que j’avais envie de continuer à kiffer dans le basket et voir où est-ce que je pouvais aller. En venant ici, je n’aurais jamais cru ça, pouvoir jouer en finale presque 20 minutes contre une des meilleures équipes d’Europe. Gagner en plus, c’est quelque chose d’extraordinaire. Surtout, vu le step, de N2 à Pro A, c’est énorme. Et mettre aussi un shoot, franchement, ce n’est que du plus. Là où j’étais un peu plus crispé avant, sur mon shoot, quand je marque, je libère un peu tout. Je pense que c’est toute la crispation que j’avais un petit peu avant. J’ai tout relâché dans le cri après ce 3-points. Ça donne envie de plus. »
Car forcément, l’enjeu était tel pour lui et son équipe que le jeune homme a ressenti de la pression en avant-match. « Parce que tu ne sais jamais quand est-ce que tu vas rentrer, si tu rentres. Mais une fois que je suis dans le match, que je suis lancé et que je suis sur le terrain, je pense que ce petit stress que je peux avoir, il part par l’amour du jeu. […] Quand on est sur le terrain, on vit le moment présent. C’est quelque chose d’extraordinaire la Leaders Cup dans un beau Palais des sports comme ça. »
Déjà récompensé, au même titre que son petit frère, Bastien, également membre de l’effectif Espoirs, lors d’un match de Coupe de France à Toulon, Loïs Grasshoff est récompensé de ses efforts, de son attitude et de sa concentration, irréprochables. « Il faut toujours se tenir prêt, même pendant le championnat, si jamais le coach a besoin de nous. Aux entraînements, toujours être bien concentré, mettre la bonne intensité, la bonne énergie, la bonne intensité pour que le coach ait confiance pour nous mettre sur le terrain le week-end. »
Ce match, il s’en souviendra probablement à jamais, au point d’avoir conservé un morceau du filet. « Ça va être encadré je pense. À la fin de la saison, on a le droit à un maillot qu’on a porté pendant la saison, je pense que ça sera encadré avec, j’ai récupéré quelques confettis dans ma chaussette, donc ça sera encadré chez moi (sourire). » A côté d’une future armoire à trophées qui s’annonce bien garnie ?
À Caen,
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