L’interminable projet de la SIG Arena reboosté par le… handball : objectif Mondial 2029 !
Encore à guichets fermés la semaine dernière contre Bourg, le Rhénus (6 166 places) fait l’objet d’un projet de rénovation depuis 10 ans
29 mai 2015, conférence de presse dans les entrailles du Rhénus. Le mot est lâché pour la première fois par Martial Bellon : « Arena ». Devant les médias, l’ancien président de la SIG Strasbourg présente son projet de nouvelle salle multifonctions à 20 millions d’euros, entièrement financé par des fonds privés. Agrandissement ou construction ? Rien n’est fixé à l’époque. Jusqu’en 2017, où une décision est prise : ce sera une rénovation du Rhénus. Ouverture espérée en 2020.
« Tout est prêt pour commencer »
Presque une décennie s’est écoulée depuis la prise de parole initiale de Martial Bellon, mais rien n’a bougé depuis. Le Rhénus est toujours dans son jus d’antan, certes rénové en 2003, mais où la SIG est de plus en plus à l’étroit (87% de taux de remplissage en 2023/24). Devenu omniprésent, le projet d’arena a longtemps paralysé l’évolution du club alsacien, dépité face à l’accumulation de contre-temps : des problèmes financiers (comme le retrait du Credit Mutuel, qui devait donner son nom à la salle) ou politiques sont venus semer le trouble, sans même parler du Covid. À tel point que l’idée semblait même enterrée.
Trois ans après le dépôt d’un permis de construire, la SIG Strasbourg a pourtant ressorti le dossier des cartons. Dans un entretien accordé à Pokaa, le président Christophe Lasvigne a suggéré que la SIG Arena était désormais en bonne voie. Le projet ? Une salle complètement rénovée, avec une jauge à 8 500 places, ainsi que la construction d’une salle annexe pour les entraînements et d’un second immeuble de 9 000m2, avec restaurant et commerces. Sa capacité de 8 500 sièges en ferait la plus grande enceinte de Betclic ÉLITE, sauf si Orléans venait à retrouver la première division avec son CO’Met de 9 500 places.
Loin des 20 millions de 2015, le coût du projet est désormais estimé à 48 millions d’euros, avec un financement qui serait divisé entre les collectivités locales, les investisseurs privés et un pool d’investisseurs bancaires. « Tout est prêt pour commencer », affirme Christophe Lasvigne, qui espère voir les travaux démarrer en juin 2025.
La pression de la fédération française de handball
Alors, énième espoir déçu ou vrai relance ? Dans sa quête, la SIG pourrait bien avoir trouvé un coup de pouce inattendu avec… le Championnat du monde masculin 2029 de handball. En marge de deux matchs amicaux de l’équipe de France organisés début janvier dans la préfecture bas-rhinoise, le président de la fédération française de handball, Philippe Bana, a annoncé que Strasbourg ferait partie des quatre villes françaises hôtes du Mondial 2029. Avec un prérequis indispensable : la rénovation du Rhénus, et son passage à plus de 8 000 places.
« Pour que le Rhenus soit prêt pour le Mondial 2029, c’est maintenant ou jamais », a exhorté Philippe Bana dans les colonnes des Dernières Nouvelles d’Alsace. Le patron de la FFHB a profité de son séjour à Strasbourg pour échanger avec divers acteurs politiques alsaciens, dont Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA). « On travaille pour trouver des solutions afin que le projet puisse voir le jour et nous avons conscience de l’urgence. » Une urgence qui se marie traditionnellement mal avec des finances serrées et une certaine lenteur administrative. Mais une urgence réelle : le permis de construire expire en juin 2025. Cependant, la SIG n’est maintenant plus toute seule sur le coup…
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