L’incroyable deuxième quart-temps des Bleues : 23-2, record olympique !
Avant les Bleues de Romane Bernies, aucune équipe n’avait encaissé que 2 points en un quart-temps dans toute l’histoire des JO !
En remontant les grands escaliers de Pierre-Mauroy vers le vestiaire à la mi-temps, Gabby Williams a tilté d’un coup sur la feuille de statistiques. « Je leur ai dit : « Les filles, on n’a vraiment encaissé que deux points en dix minutes ?! » Oui, Gabby, les chiffres ne mentent pas : le deuxième quart-temps s’est bien soldé par un invraisemblable 23-2. « Je n’ai rien réalisé du tout sur le coup », poursuit-elle. « Sur le parquet, on prenait possession après possession, on ne s’est rendu compte de rien. Ça vient récompenser tout le travail que l’on fait depuis deux mois. »
9 balles perdues en un quart-temps pour le Canada
Rembobinons : à 57 secondes de la fin du premier quart-temps, quand Nirra Fields part en contre-attaque, le score est alors de 14-18 en faveur des Canadiennes. 9 minutes et 32 secondes plus tard, un lay-up de Bridget Carleton vient alors endiguer un terrible 22-0 infligé par l’équipe de France (36-20, 19e minute). Entre-temps : 11 tirs ratés successivement par les Canadiennes, et 7 balles perdues provoquées. En ajoutant les derniers instants de la première mi-temps, les joueuses de Victor Lapena ont même gaspillé un total ahurissant de 9 possessions sur le seul quart-temps. Quasiment une par minute, incroyable à ce niveau, offrant 16 points aux tricolores ! Et de fait, cela donne même lieu à un record olympique.
Dans toute l’histoire des Jeux Olympiques, tournois masculins et féminins confondus, jamais une équipe n’avait encaissé que 2 points en un quart-temps ! Et même si les matchs se déroulaient en deux périodes jusqu’à Sydney 2000, la performance est marquante : la référence précédente était co-détenue par quatre équipes différentes (3 points concédés par le Brésil contre le Japon en 2004, la Turquie contre la France en 2016 et Porto-Rico contre la Serbie en 2024 chez les femmes ; la Grèce contre l’Australie chez les hommes en 2004). « C’était impressionnant », souffle Dominique Malonga. « Ce deuxième quart-temps montre qu’on peut être une machine à défendre. »
« On s’est vraiment senti fortes ! »
Cela tombe bien, c’est ce que martèle constamment Jean-Aimé Toupane depuis le début de la préparation début juin. « Je le répète depuis deux mois », acquiesce le sélectionneur. « Nous, ce qu’on a envie, c’est de défendre d’abord, avant de penser à l’attaque ! Ce n’est pas la première fois que je vois les filles comme ça, il y a une telle envie dans cette équipe-là. » Ce qui n’a cependant pas été extrêmement visible dans les premières minutes, avec une entame balbutiante. « Si je savais ce qui faisait la différence entre le premier et le deuxième quart-temps, je n’aurais qu’à tourner une clef », s’amuse l’ancien bâtisseur de Clermont-Ferrand. Il aura notamment fallu les entrées conjuguées de plusieurs rotations (Romane Bernies, Leila Lacan, Sarah Michel-Boury), pour venir hausser le ton derrière les taulières Gabby Williams et Marième Badiane. « Au début, on était un petit peu trop loin », reconnait Bernies. « On n’était pas assez agressives sur les lignes de passe, pas assez présentes au rebond offensif. Le coach nous a rappelé encore et encore que la défense était notre identité. Tout passe par là et à chaque fois qu’on défend, on est récompensées ! Dans ce deuxième quart-temps, on s’est vraiment senti fortes ! »
À tel point que cela pourrait donner des idées pour la suite ? Quand on a appris à Leila Lacan que ce fameux deuxième quart-temps marquait un record olympique, la jeune meneuse s’en est d’abord félicitée. Puis elle a souri. « Peut-être qu’au prochain match, on ne fera qu’un point… » Chiche ?
Les chiffres d’un quart-temps historique :
Le Canada à :
- 1/12 aux tirs
- 0/6 à 3-points
- 9 balles perdues
À Villeneuve-d’Ascq,
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