L’Élan Chalon a lâché la Coupe (-21 à Gries-Souffel) : « On ne pouvait pas jouer deux compétitions à la fois avec cette équipe »
Yohan Choupas et l’Élan Chalon ont quitté la Coupe de France la tête basse
Oui, il y a l’excuse des sept points de handicap. Dans les faits, Chalon-sur-Saône a perdu 66-80 sur le parquet de l’Alliance Sport Alsace (66-87 officiellement). Mais quand bien même… La copie livrée par l’équipe bourguignonne pendant les 25 dernières minutes à Gries a été indigne du haut niveau puisque ce ne sont pas les fameux sept points qui ont fait passer l’Élan de 30-30 à 57-83 chez le 9e de Pro B. Plutôt son indigence défensive et sa pauvreté offensive…
« Il n’y avait pas d’énergie, surtout en deuxième mi-temps, je ne sais pas pourquoi », reconnaît l’entraîneur Savo Vucevic. « On avait des joueurs qui n’y arrivaient pas, qui étaient dépassés. Nous avons donné une mauvaise image ce soir, nous n’avons pas été bons, tout simplement. »
« L’ASA était à 120% et nous à 50% »
Alors oui, la Coupe de France n’était pas un objectif prioritaire pour l’équipe chalonnaise, qui avait d’ailleurs choisi de préserver son leader Dusan Ristic, mais l’Élan a pourtant abordé ce match dans les conditions d’une rencontre de championnat : une arrivée dès la veille, un seul Espoir sur la feuille (Yanis Tonnellier, et non-utilisé d’ailleurs). Sauf que ce que l’on a vu sur le parquet du Forest Arena n’était pas de nature à suggérer que Chalon avait réellement envie de gagner… « L’ASA était à 120%, et nous à 50% », reconnait le technicien franco-monténégrin, sans faire mystère que l’enjeu principal se situe loin du Trophée Robert-Busnel pour son équipe. « C’est un autre contexte, mais tout le monde est conscient que notre objectif prioritaire est le championnat. Ça fait mal de perdre aussi largement contre une équipe de Pro B mais je n’attendais pas une énergie exceptionnelle non plus. Je pense qu’on ne pouvait pas jouer deux compétitions à la fois avec cette équipe. Or, il n’y a qu’une seule chose qui compte, c’est le championnat. »
Ragaillardi en Betclic ÉLITE par sa belle victoire contre Le Mans (88-84) et par l’arrivée de Michael Stockton à la mène, l’Élan n’a cependant toujours pas soigné tous ses problèmes. La perspective du match à rejouer contre l’ASVEL reste une épée de Damoclès au-dessus de la tête des Chalonnais, tandis que la ligne arrière reste toujours d’une faiblesse confondante. Parmi les trois joueurs susceptibles de quitter le club, aucun ne s’est particulièrement mis en valeur en Alsace : Jeremiah Hill a scoré dans le vide (11 points à 4/6, plus mauvais +/- de son équipe), Jamel Morris a affiché un niveau aussi douteux que son attitude en première mi-temps (2 points à 1/6, 3 rebonds et 3 passes décisives) et Nemanja Nenadic (en civil face au MSB) a pratiquement tout raté avant le garbage-time (9 points à 3/9).
« Je ne pense pas qu’il y ait le feu »
Soit un flot de défaillances individuelles et collectives, qui n’est pas de nature à rassurer alors que Chalon figure encore dans la zone rouge, « C’est une situation problématique », admet Savo Vucevic. « Ce n’est pas agréable mais tout le monde en connait les raisons : un calendrier extrêmement difficile pour démarrer, une équipe nouvelle et un ou deux matchs à l’extérieur qu’on n’arrive pas à gagner alors qu’on n’est pas loin (défaite au buzzer à Strasbourg lors de la première journée, ndlr). » Sauf que l’ancien entraîneur de la JL Bourg (qu’il retrouve samedi au Colisée) ne cède pas à l’alarmisme. « Je ne pense pas qu’il y ait le feu », réfute-t-il. « Je veux toujours positiver. Michael Stockton va beaucoup nous aider par exemple, comme il l’a déjà fait contre Le Mans. Nous sommes tous dans le même bateau, j’en suis le capitaine et je vais tout faire pour qu’on s’en sorte. Chacun réagit différemment face à la situation : il y en a certains qui baissent la tête, certains qui sont forts quand tout va bien et faibles dans le cas inverse. Je pensais honnêtement qu’on pourrait faire un pas en avant cette saison mais ce n’est que le début du championnat. Ça a été difficile de monter une équipe à l’intersaison. On va essayer de travailler et de continuer à changer ce qu’il faut changer. » Histoire d’éviter, afin de reprendre les mots du coach, « de faire une bêtise » en fin de saison…
Savo Vucevic peut-il être menacé ?
À 67 ans, Savo Vucevic approche inexorablement de la fin de carrière. Mais celle-ci pourrait-elle se retrouver prématurée, par le timing malheureux d’une seconde mise à l’écart, neuf ans après son départ rocambolesque de l’AS Monaco ? Difficile d’imaginer le doyen de la LNB être menacé pour le moment mais son directeur sportif, Julien Espinosa, a clairement laissé entendre, dans les colonnes du JSL, que le coach pourrait faire office de prochain fusible si la situation ne s’améliorait pas après l’arrivée de Michael Stockton.
« Je ne protège personne. Je soutiens et j’accompagne. Je suis là pour apporter aux personnes en place les ressources nécessaires pour qu’elles parviennent à leurs objectifs. Mais, après, il n’y a pas de tabou non plus. J’ai toujours entendu Savo dire qu’il était responsable des résultats, c’est le cas cette année aussi. Tout est possible pourvu que ce soit juste, dans le bon timing et pas dans la panique. Parce que le premier qui panique a perdu. Et on peut dire ce qu’on veut sur Savo mais il ne panique pas. »
Ce qui reste le cas une semaine après, malgré la bouillie de basket livrée à Gries, aussi certes avec une victoire convaincante contre Le Mans entre temps. Du haut de ses 40 ans d’expérience, Savo Vucevic n’a de toute façon pas le profil de l’entraîneur sujet à la pression extérieure. « Si je me sens menacé ? Je ne me sens jamais menacé », répond-il. « Je fais mon job et je reste très motivé. Le coach peut faire beaucoup de choses mais ce n’est pas lui non plus qui va mettre un panier à l’intérieur… »
À Gries,
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