Le maire de Bourg-en-Bresse critique les modèles économiques de Monaco, l’ASVEL et Paris
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Dans une intervention publiée dans L’Équipe, le maire de Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat, a vivement critiqué les dérives qu’il observe dans les modèles économiques des clubs français engagés en EuroLeague, pointant spécifiquement Monaco, l’ASVEL et Paris Basketball.
« Des règles pas respectées »
Jean-François Debat a exprimé ses préoccupations sur ce qu’il perçoit comme des inégalités et un manque de transparence :
- Monaco : Le maire a mis en question l’origine des financements de Fedcom, entreprise dirigée par Aleksej Fedoricsev, propriétaire du club, déjà sous le coup de sanctions en lien avec la situation en Ukraine.
- ASVEL : Il a dénoncé un modèle « sous perfusion », évoquant le partenariat très lucratif avec la plateforme Skweek, liée également à Fedcom. Il a rappelé que l’ASVEL avait été sanctionnée en 2023 pour des irrégularités contractuelles concernant des stars comme Nando De Colo et Joffrey Lauvergne.
- Paris Basketball : Le maire a critiqué le rachat des droits de Hyères-Toulon, permettant à Paris d’accéder directement à la Pro B en 2018. Selon lui, cela remet en question l’équité sportive.
Le rôle des collectivités en question
Jean-François Debat a également soulevé un point essentiel : le rôle des collectivités locales. « Les collectivités financent à hauteur de 40 % les salles et les budgets en moyenne », rappelle-t-il, insistant sur le fait que l’absence de règles équitables pourrait remettre en cause ce soutien.
« Si les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde, nous, collectivités, on se posera la question du soutien des projets. »
Un risque de compétition à deux vitesses
Le maire s’inquiète aussi pour l’avenir du basket français :
- Un modèle irréplicable : Jean-François Debat souligne que les modèles économiques de l’ASVEL et Monaco, soutenus par des actionnaires milliardaires ou des mécènes puissants, ne sont pas accessibles à tous les clubs.
- Une perte d’intérêt des compétitions : Il redoute que le championnat se transforme en une compétition à deux vitesses, avec une majorité d’équipes jouant simplement pour se maintenir.
« Pas de jalousie »
Anticipant les critiques, le maire a réfuté toute accusation d’envie envers ces grandes écuries :
« On va dire que je suis jaloux parce que l’argent ne vient pas chez nous. Ce n’est pas une question de jalousie, mais de respect des règles. »
Une vision pour le basket à dix ans ?
Jean-François Debat conclut en appelant les instances dirigeantes – la LNB et la FFBB – à clarifier leur vision pour le basket professionnel à long terme. Sans cela, le soutien des collectivités, qui reste crucial pour le développement des clubs, pourrait vaciller.
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