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Le dynamiteur, le MVP, le grincheux… Les champions de France Pro B avec le SLUC Nancy présentés par Mérédis Houmounou

Le dynamiteur, le MVP, le grincheux… Les champions de France Pro B avec le SLUC Nancy présentés par Mérédis Houmounou

Sacré champion de France Pro B, le SLUC Nancy retrouvera la première division, cinq ans après. Les Lorrains ont réalisé une fin de saison faste, avec 13 victoires de suite pour finir la saison régulière. Troisième meilleure attaque du championnat (82,2 points / match) et deuxième à l’évaluation (102,3), le SLUC Nancy a profité de l’explosion du Guadeloupéen Stéphane Gombauld pour doubler Saint-Chamond sur la ligne d’arrivée.

Champions de France Pro A avec John Linehan & Co’ en 2011, les Nancéiens semblent miser sur la continuité. Sylvain Lautié sera toujours sur le banc lorrain, alors que Caleb Waker, l’une des pierres angulaires de SLUC, sera également de la partie. Tout comme Clément Frisch, meilleur jeune de Pro B avec Denain après avoir été élu MVP du championnat Espoirs l’an dernier, qui vivra sa première expérience en Betclic ÉLITE.

En attendant le retour de l’élite à Gentilly, le capitaine Mérédis Houmounou ouvre la boîte à souvenirs et présente ses coéquipiers un à un et rend également hommage à son coach. À titre individuel, sa saison a été compliquée à cause de nombreux pépins physiques. « Elle aurait pu être meilleure », valide l’intéressé. « Mais étant Nancéien, j’ai réussi ma mission qui était de ramener le SLUC au plus haut niveau. Je me suis beaucoup sacrifié pour l’équipe mais le collectif a toujours été plus important à mes yeux. »

« Ce n’est pas un très bon mécanicien »

Ludovic Beyhurst « Ludo, c’est le petit grincheux. Il n’aime pas perdre et il n’aime quand on le taquine. Nous, on adore ça. Quand quelqu’un de l’équipe est fâché, on dit « tu fais ton Beyhurst ». Il n’aime pas quand cela ne va pas dans son sens, que ce soit sur ou en dehors du terrain. En plus, ce n’est pas un très bon mécanicien (rires), il a eu pas mal de soucis avec sa voiture ces derniers temps.

Sur le terrain, c’est un energizer : il défend très fort, il pousse la balle. Cela m’a permis à titre personnel de me concentrer sur le poste 2. Son arrivée coïncide avec une période où je me sens mieux. Il a donné un énorme coup de boost. »

Mathis Keita : « C’est le métronome sur le terrain. Il a amené de la fluidité et de l’intelligence dans le jeu. Il a vraiment porté l’équipe toute la saison. Il y a le match contre Lille où il fait son meilleur match de la saison autant au scoring qu’à la passe. Il y a aussi le premier match de la saison où on gagne contre Vichy-Clermont d’un point. Il met le contre à la fin. Et on avait un petit jeu lui et moi : on voulait tous les deux finir meilleur contreur (0,3 contre 0,2 pour Keita). En dehors du terrain, c’est un bon vivant. Il est très bon public, n’importe quelle petite blague le fait rire. Dès qu’il arrive dans un vestiaire, il a la pêche. Il transmet son énergie. »

nancy1654082251.jpegMathis Keita a été le métronome du SLUC Nancy.
(photo : Lilian Bordron)

Siriman Kanouté : « C’est un jeune joueur talentueux et très athlétique. Il n’a pas eu trop l’occasion de jouer. Il a une toute petite voix, très aigüe et quand il crie, cela nous faisait beaucoup rire. En allant à Kayserberg en NM1, il a parfaitement assumé des responsabilités. On était très content pour lui qu’il puisse s’exprimer. »

« Si tu bafouilles, il t’attrape »

Antony Labanca : « C’est un sniper dans tous les sens du terme. Pour les blagues comme pour les 3-points. Si tu bafouilles, il t’attrape. Je l’appelle Laurent Baffie. Tous les jeux de mots et références possibles, il les fait. Mais je ne peux pas trop en citer car on fait des jeux de mots avec les noms des joueurs adverses. L’assistant nous dit « position one, two three » et on répond « viva Algeria ». Ce genre de vannes, il y en a toutes les 15 minutes.

Sur le terrain, Antony est une force tranquille. Il va toujours donner le maximum. Je l’ai vraiment vu évoluer cette année. Il commence à prendre du leadership aussi car c’est mon co-capitaine. On a deux tempéraments opposés mais cela a bien marché. On est très complémentaires. »

Lucas Ugolin : « Lucas est bourré de talent. Athlétiquement, il est déjà fort mais il peut l’être beaucoup plus. Techniquement, il a un touché… C’est quelqu’un de fou, il est libre dans son jeu. Parfois, il est un peu trop fou mais quand ça rentre… Il nous a énormément aidés. Parfois, il faisait un step back à 3-points et boum, ça rentre. Et bis repetita l’action suivante. Après, il peut faire une passe au milieu de cinq joueurs alors que c’est un passeur nul à l’entraînement (sourire). Mais en match, il vous sort de ces passes !

« Lucas, c’était notre diamant »

J’ai essayé de le prendre sous mon aile ces dernières années pour lui apprendre la rigueur du monde professionnel mais c’est un pur talent et il faut qu’on arrive à le transformer en un meilleur basketteur. Il a le QI Basket mais il doit trouver le bon tempo. On l’apprend en jouant et parfois, comme on visait le titre, il était parfois un peu bridé.

nancy1654082491.jpegLucas Ugolin et le SLUC Nancy ont dignement célébré la montée à Gentilly
(photo : SLUC Nancy)

Lucas, c’est la jeunesse. Il met la musique à fond dans ses écouteurs, il rigole tout le temps. Il y a trop de choses à dire sur Lucas. On dirait qu’il est toujours décalé. C’était notre petit, notre diamant. On est souvent tombé sur lui car on voulait qu’il comprenne tout et qu’il aille haut. Il a pris beaucoup et très bien réagi. Il nous a souvent épatés car il fait des choses folles.

Au fur et à mesure de la saison 2020-2021, on le sentait prêt. Avec les blessures qu’on avait, il fallait qu’il joue. Avec Ron Lewis, on discutait au fond du bus et on est allé voir le coach pour que Lucas puisse jouer. François (Peronnet) était assez réticent au début mais on lui dit qu’on s’occupe de combler les manques mais qu’il fallait joue. Contre Vichy l’an dernier, je suis blessé et il met 7,8 points en une minute mais il rate le dernier tir au buzzer. Dans sa tête, ça reste. Il n’a pas continué sur sa dynamique en début de saison car il est revenu blessé de la Coupe du Monde U19 (au poignet et au dos). »

« Ce n’est pas le cliché de l’Américain dans son coin »

Caleb Walker : « Il a fait une saison extraordinaire. C’est un dynamiteur, un pusheur des deux côtés du terrain. Il est très athlétique. En revanche, il est à 2 à l’heure à l’entraînement mais on ne lui en veut pas car en match, il est inarrêtable.

Humainement, il est génial. Ce n’est pas le cliché de l’Américain dans son coin : il est très ouvert et on sent que ça fait longtemps qu’il est en France. Il est assez taquin. Il aime bien poser des énigmes mais elles sont tellement nulles… Il nous avait demandés une pièce sans fenêtre et sans porte. Je ne me souviens plus de la réponse, c’est dire… Il fait aussi des jeux de mots en anglais mais laissez tomber. Vous avez envie de l’insulter à chaque fois mais lui, il est mort de rire.

Il a eu un petit passage de moins bien en cours de saison mais en début de saison, il était stratosphérique. Je me souviens d’ailleurs qu’en début de saison, les équipes adverses disaient qu’elles jouaient contre LeBron James. Il ne ratait rien, il était intense. On en a moins parlé que les autres mais avec sa mentalité et son âge, il n’en a rien à faire. »

David Skara : « C’est la pièce du puzzle qui nous manquait pour pouvoir passer un palier et fluidifier notre jeu. Parfois, on pouvait avoir un jeu peu saccadé et David est quelqu’un de très intelligent sur le terrain. Avant son arrivée, on n’avait pas de vrai poste 4. Il joue simple avec intensité des deux côtés du terrain. Il a un bras roulé bizarre mais ça rentre tout le temps. Dans le vestiaire, c’est un blagueur. Même si on ne dirait pas comme ça. »

nancy1654082550.jpeg David Skara était la pièce du puzzle qui manquait aux Lorrains.
(photo : Lilian Bordron)

Mohamed Sidibé : « C’est un gros bébé. C’est l’une des personnes les plus drôles que je connaisse. Il est tout le temps en train de rigoler ou de sourire. Il met de la joie de vivre. Quand il est parti aux Sables-d’Olonne, cela a créé un petit vide mais quand il est revenu, c’était un bol d’air frais. En début de saison, avec la blessure de Vincent Vent, il a beaucoup joué en Leaders Cup et il était très impressionnant. C’est un joueur cadré et avec de la confiance, qui peut faire beaucoup de choses. Dans un vestiaire, dans un bus, c’est un joueur qu’il faut avoir. C’est un joueur imposant et au sol. Il a une bonne main droite mais sa main gauche est restée au vestiaire. Mais il travaille. »

« Il me fait beaucoup penser à Zachery Peacock »

Stéphane Gombauld : « Dès les matchs de pré-saison, on s’était dit qu’on pouvait faire quelque chose avec un Stéphane à ce niveau. À Blois, il était déjà bon sans être à ce niveau-là. Stéphane a été très fort offensivement toute la saison mais il a surtout évolué défensivement cette année. Ce n’est pas un gros défenseur de un contre un mais on a eu quelques discussions ensemble. Mi-janvier par exemple, je lui ai dit qu’il me faisait beaucoup penser à Zachery Peacock avec Bourg. C’est quelqu’un de très introverti, calme. Il essaie aussi d’être drôle mais il force un peu. Il a progressé mais il reste encore beaucoup de travail. Un talent caché ? Non… mais il était plus fort sans les tresses qu’avec.

Stéphane est quelqu’un de très intelligent. Sur la fin de saison, il a eu un impact défensif très important. C’est son évolution qui m’a vraiment fait plaisir car tous les joueurs ne sont pas forcément ouverts à ce genre de choses, notamment quand tu as l’ambition d’avoir le titre de MVP. Cette récompense individuelle est amplement méritée. On apprend qu’il obtient le titre le matin du match à Blois. Stephane est au shooting en train de faire des lancers-francs. On lui annonce qu’il est MVP et on l’a juste roué de coups (rires). »

nancy1654091250.jpegStéphane Gombauld en compagnie de Thomas Cornely, lui aussi nommé pour le titre de MVP.
(photo : Cédric Lecocq / IS / LNB )

Charles Nkaloulou : « Charles n’a pas beaucoup joué. C’est vraiment un shooteur, il est généreux dans les aides, dans le déploiement de son corps. Il a vraiment été sacrifié cette saison. Il n’a pas été égoïste : il a mis l’équipe avant lui. Quand il rentre, il faisait le taf. Le problème, c’est qu’il ne met des paniers que quand il a un défenseur sur lui. Il aime bien être contesté, très contesté car son shoot part de derrière la tête et ce n’est pas un problème.

Comme il a des racines espagnoles, on le surnomme « hermano » ou « carlito ». Dès qu’il met un panier, il dit « putacana ». Il est très calme dans le vestiaire, il ne parle pas de trop… Il adore poser des dilemmes. Avec Stéphane, il faisait que de dire, lors des repas : « est-ce que pour 100 millions, tu fais ça ?« . Sauf que vous ne pouvez pas répondre à ce genre de choses. »

Ife Ajayi : « Ife se blesse lors du premier scrimmage. C’est l’histoire de sa saison : il se blesse et il revient. C’est un poste 5 mais on l’a plutôt utilisé en 4, avec l’exposion de Stéphane (Gombauld). C’est une boule de muscles. Il est très souriant et jovial. C’est un bonheur de l’avoir mais avec l’arrivée de David (Skara), il avait moins sa place car David était plus complémentaire de Stéphane. Il était en retrait mais il s’est toujours entraîné avec la même envie et intensité, sans jamais avoir un coup de mou. Sa situation était difficile mais il ne nous l’a jamais fait ressentir. Il a une force de caractère incroyable. »

nancy1654082685.jpegStéphane Gombauld a sablé le champagne après le sacre nancéien.
(photo : SLUC Nancy)

Vincent Vent : « C’est un autre gros bébé. Il a eu un début de saison compliquée car il a longtemps été éloigné des parquets. Il avait besoin de prouver, c’est comme s’il repartait de zéro. Il fallait qu’il trouve sa place sur le terrain. Il y a eu des moments durs car il ne jouait pas beaucoup. À un moment donné, il était peut-être à deux doigts de partir et c’est tant mieux pour nous qu’il soit resté parce qu’on savait qu’on allait avoir besoin de lui.

« Le Ali Traoré de l’équipe »

Sa présence en attaque et en défense est importante car il a de très bonnes mains. Il est droitier mais il met plus de paniers main gauche. C’est pour cette raison que je l’appelle Ali Traoré. Il a énormément bossé aux entraînements et quand il a senti la confiance du coach, il s’est libéré. Il y a des matchs où Stéphane était plus ciblé par les défenses, où il marquait moins. Il fallait que Vincent soit présent pour prendre les rebonds qu’il fallait et défendre sur les gros bébés car on sait que le point faible de Stéphane, c’est la défense. Il s’est imposé dans la rotation. »

Sylvain Lautié (entraîneur) : « Une saison, une montée : c’est exceptionnel. Je pense que le club va bientôt lui faire une statue devant la salle. Il était déjà très aimé au SLUC Nancy, les gens voulaient qu’il reprenne l’équipe la saison dernière. Beaucoup de personnes pensaient que c’était du fake mais Sylvain y allait vraiment à tatillon. Ça s’est vraiment fait à la dernière minute car il a été mis devant le fait accompli par le président et le directoire. C’est un passionné de basket et qui vit pour ce sport. Il a une joie de vive communicative et il veut absolument que son équipe puisse transmettre des émotions au public.

Il a évolué dans sa manière de manager et c’est ce qui en fait sa force. Il y a de nouvelles générations et on ne peut pas manager comme on le faisait avant. Il avait un coaching paternaliste, proche des joueurs. On pouvait discuter de tout avec lui. »  

Avec Lilian Bordron, 

nancy1654091427.jpegSylvain Lautié a réussi son incroyable pari : faire remonter le SLUC en un an.
(photo : Lilian Bordron)

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