La SIG Strasbourg de nouveau en état d’alerte : « On est en crise »

C’est fou comme deux semaines peuvent tout changer dans une saison. Mi-mars, la SIG Strasbourg s’est présentée au Top 8 de la Coupe de France avec pratiquement la meilleure dynamique du moment, dominant la JL Bourg en quart de finale avant d’offrir une jolie résistance contre l’ASVEL. Mais depuis ce week-end angevin, c’est le trou noir. L’équipe alsacienne a d’abord laissé échapper la première place de son groupe de BCL (63-71 contre l’Hapoel Jérusalem), ce qui n’est pas si catastrophique en soi certes. Sauf que les hommes de Luca Banchi ont ensuite baissé pavillon lors de deux matchs cruciaux à domicile : contre Gravelines-Dunkerque (90-91), crucifiés au buzzer par Kenny Boynton, puis face à Blois (85-95). Deux revers qui enterrent pratiquement les espoirs de playoffs.

« Je suis sous le choc, je ne m’attendais à une si mauvaise performance », admis le technicien italien dans les colonnes de La Nouvelle République. « Je pense que je dois m’excuser auprès de nos fans et du club. Je me sens responsable d’avoir présenté une équipe qui n’était pas en condition de se battre, qui n’avait pas le bon état d’esprit. On a souvent parlé de cette énergie, de cette humilité qu’il faut mettre sur le terrain. Maintenant, on ne peut plus parler d’ambition. Là, c’est le maintien. On peut dire clairement qu’on est en crise. »

« L’objectif, c’&tait le Top 6 ; aujourd’hui, on a l’air de rigolos ! »

Une situation qui rappelle étrangement celle de novembre dernier, lorsque la SIG était seule lanterne rouge au moment de la première trêve internationale, lestée de sept défaites en huit matchs. Cela avait d’ailleurs coûté son poste à Lassi Tuovi. Arrivé pour prendre la succession, Luca Banchi avait magnifiquement redressé la barre, jusqu’à ce que les Strasbourgeois tombent dans un certain confort. C’est du moins l’hypothèse avancée par Léopold Cavaliere, dans une conférence de presse assez forte, rapportée par le site officiel du club.

« Je pense que l’énergie n’est pas la bonne. Je pense que, peut-être, on ne s’est pas rendu compte de l’urgence. A un moment donné, durant l’année, on s’est retrouvé dans l’urgence. On s’en était rendu compte et c’est ça qui nous avait donné un second souffle. Là on est au moins autant dans l’urgence que celle dans laquelle on était en octobre. L’objectif du club en début de saison, tout le monde le sait, c’est le Top 6… Aujourd’hui on a l’air de rigolos ! Les playoffs… Ce serait ridicule de parler de Playoffs aujourd’hui ! On affiche ce visage-là, en encaissant 95pts à domicile contre une équipe qui dit ouvertement jouer le maintien, car c’est ce que fait Blois. Ils ne s’en cachent pas, ils le disent : « on a tout a gagné en venant ici ». Et bien nous, on avait tout à perdre, et ce soir on a tout perdu !

Ensemble…jouer ensemble, défendre ensemble, c’est ça qu’il faut qu’on retrouve. Ça fait quelques matches que c’est compliqué à ce niveau. Dans ce genre de situation tu finis par basculer. Tu es au bord, encore un peu plus, toujours plus, au bout d’un moment… Tu tombes. Déjà la dernière fois contre Gravelines, c’était un match qu’on ne devait pas perdre. On était au bord et là, ce soir, on bascule et on est tombé. Maintenant il faut se battre avec les requins et c’est beaucoup plus compliqué que quand tu es sur le bateau. Ça va être vraiment compliqué.

Est-ce qu’on doit parler de maintien ? Oui. Ça me crève le cœur d’en parler, mais je passe pour quoi si je vous parle de Playoffs mis à part pour vous dire que c’est presque devenu utopique ?! Dans des moments comme actuellement il y a de la frustration et parfois il faut savoir se dire les choses. C’est ce qui a été fait dans le vestiaire. Est-ce qu’elles ont été dites de la bonne manière ? on verra. Est-ce qu’elles ont été entendues ? on verra. Est-ce que c’est ça qui va nous apporter quelque chose en plus ? Seul l’avenir nous le dira.

Il faut qu’on retrouve notre fond de jeu. Il faut qu’on arrête de se prendre pour quelqu’un qu’on n’est pas, moi le premier. Quand je regarde ma ligne de stats, il y a 16 d’éval mais juste à côté je vois -16 sur mon +/- : -16 ! C’est le pire de l’équipe. Quand je suis sur le terrain l’équipe joue mal et ça … non ! Ce n’est pas possible. Il faut se mettre un coup de pied au c** ! »

Dans ce contexte, la Coupe d’Europe tombe à point nommé. Qualifiée pour les quarts de finale de la BCL, la SIG tentera de s’ouvrir les portes du Final Four lors de sa série contre Bonn. Une respiration au cœur d’une fin de saison tendue en Betclic ÉLITE, sans grand enjeu, si ce n’est celui d’aller chercher les deux victoires qui éviteront la relégation. Un objectif indigne du statut de Strasbourg…