La révolte du champion : l’ASVEL reste en vie
« Time-out ! » Le regard noir, Retin Obasohan s’est retourné vers le banc des Metropolitans 92 et, geste à l’appui, a intimé Vincent Collet à prendre un temps-mort. Sans le voir, bien sûr, l’entraîneur francilien s’est exécuté. En claquant l’un des dunks de l’année sur Armel Traoré, le musculeux arrière belge venait de plonger l’Astroballe dans une sorte de délire collectif (71-50, 33e minute). « On ne va pas demander à Nando de sauter au-dessus de quelqu’un », souriait-il après coup. « Après, la vérité, c’est que ça ne vaut que deux points mais ce dunk nous a donné un coup de boost. » Idéal pour entretenir l’élan d’une irrésistible série villeurbannaise : de 55-49 à 80-51, un invraisemblable 25-2, sans panier dans le jeu pour Boulogne-Levallois, pour retourner le match. « On a arrêté de jouer ensemble », regrette Bilal Coulibaly. « Défensivement, on n’était pas ensemble comme on a l’habitude de l’être et c’est pour cela que l’on a craqué. À la mi-temps, on s’est pourtant dit qu’on allait repartir à fond et malheureusement, on ne l’a pas fait. »
Pourtant, à la pause, les Metropolitans 92 pouvaient être ravis de leur situation. Malgré tous les éléments contraires (DeVante Jones forfait, Barry Brown Jr limité à 4 minutes par les fautes, un secteur extérieur porté disparu), l’équipe francilienne ne pointait qu’à -3 (37-34). « C’était bien payé », acquiesce Vincent Collet. « On avait déjà affiché nos carences en attaque mais on était quand même dans nos standards défensifs. » La position parfaite du chasseur, qui allait inévitablement corriger ses erreurs et, donc, fondre sur sa proie. Il n’en a rien été. Boulogne-Levallois a perdu sa seule force de la soirée, abandonnant toute cohérence défensive. « On ne faisait pratiquement plus aucun stop », soupire le sélectionneur national.
Le symbole Noua
Déjà en effectif réduit, et devant en plus composer avec les douleurs dorsales d’un Victor Wembanyama diminué (13 points à 5/11 et 7 rebonds), les Metropolitans 92 ont vu s’abattre une vague phénoménale sur eux en deuxième période. Derrière le chef de file Dee Bost (21 points, 4 rebonds et 3 passes décisives) et le dynamiteur Retin Obasohan (un +/- de +33), le rouleau compresseur villeurbannais s’est mis en route, marqué par une intensité infernale et une folle agressivité défensive, incarnée par l’inattendu Amine Noua, benché depuis le début de la série et facteur X du soir (8 points à 4/6, 4 interceptions et 3 contres). « C’est lui qui a demandé à sortir car sinon, il restait sur le terrain », souligne T.J. Parker, qui a rapidement fait tomber la veste en deuxième mi-temps, terminant en t-shirt blanc. « Amine a fait 11 deflections, on a besoin de lui comme ça. Son entrée a été très bien mais ça ne doit pas être l’histoire que d’un match, il faut continuer sur la même lancée dimanche. » À l’image de la dramaturgie inégale d’une série de playoffs, où la vérité d’un soir est très rarement celle du (sur-)lendemain : oui, les Metropolitans 92 ont été « surclassés » (86-59, score final), du propre aveu de Vincent Collet, mais ce sont bien eux qui restent en meilleure position : dimanche, ils auront une nouvelle occasion de composter leur billet pour la finale de Betclic ÉLITE.
Commentaires