La JL Bourg résiste au retour de Cluj-Napoca et reste invaincue
Comme si la saison régulière de l’EuroCup n’était pas déjà assez longue comme ça, il a fallu rajouter une interminable soirée de 2h18, parsemée de revisionnages vidéos et contestations arbitrales, au-dessus d’un marathon de 18 matchs. Mais la JL Bourg a bien fait d’aller jusqu’au bout de la souffrance contre Cluj-Napoca (92-88) car ce qui est pris n’est désormais plus à prendre. Et cette logique mathématique implacable, l’équipe de Frédéric Fauthoux l’a parfaitement compris depuis deux ans, leader de sa poule jusqu’en décembre l’an dernier et cette fois toujours invaincue après trois matchs.
« On a joué avec le cœur »
Si l’essentiel a été préservé, la Jeu aurait pourtant pu s’épargner quelques sueurs froides, si elle avait été un poil plus sérieuse en deuxième mi-temps. « On s’en sort bien car on n’était pas prêt à mettre le même niveau d’intensité qu’eux après la pause », relève Axel Julien. Heureusement, les acquis de la première période ont été suffisamment solides (53-34, 19e minute) pour permettre de résister jusqu’au bout : un jeu collectif flamboyant (16 passes décisives en une mi-temps !), de l’adresse (21/32) et de l’enthousiasme, histoire de magnifiquement masquer les carences au poste 5, avec un seul pivot valide (Kevin Kokila, suite aux blessures de Bodian Massa et Godwin Omenaka), le jeune Moulaye Sow pour bricoler cinq minutes et Maksim Salash rapidement embêté par les fautes.
« Honnêtement, que l’on n’ait pas très bien joué en deuxième mi-temps, je m’en fiche », balaye Frédéric Fauthoux. « Avec un seul poste 5, c’est une très bonne victoire. Il ne faut pas toujours regarder ce que l’on a mal fait mais aussi s’appuyer sur ce que l’on a fait de bien. Or, on a joué avec le cœur et j’ai énormément aimé le partage de la balle et la solidarité de l’équipe. » Avec, aussi, forcément, un talent supérieur pour sortir l’équipe du pétrin. Ce mercredi, il y eut de l’abnégation, oui, un formidable basket pendant 20 minutes, c’est vrai, mais surtout l’adresse de Bryce Brown au moment opportun. Tireur d’élite, l’arrière aux dreadlocks a encore artillé longue distance (25 points, à 5/7 à trois points), quand cela était le plus nécessaire pour ne rien gâcher (14 unités après la pause). Et puis on ajoutera de la justesse à son bilan personnel, quand il eut la lucidité de ne rien forcer, alors qu’il était le plus légitime pour shooter, pour plutôt décaler Jeremy Morgan à seulement +5 à 105 secondes du buzzer final (83-78).
Le sang-froid de Risacher
Toutefois, portée par l’agressivité d’Adam Mokoka (11 points, 3 rebonds et 3 passes décisives), aussi inarrêtable en drive qu’inoffensif longue distance (0/4 à trois points, dont deux airballs) et le talent de D.J. Seeley (22 points à 7/13), l’équipe roumaine eut le tir de l’égalisation en main (89-86), manqué par l’arrière américain qui gardera décidément un souvenir douloureux d’Ékinox, là où son aventure gravelinoise s’était brisée l’an dernier après un accrochage avec son nouveau coach Laurent Legname. Une leçon sans conséquence, donc, pour la Jeunesse Laïque.
« L’important était de rester invaincu », insiste Freddy Fauthoux. « 3/3, c’est excellent et c’est vraiment le type de match qui va nous faire grandir. » Cela s’applique à Moulaye Sow, évidemment, à Zaccharie Risacher (11 points à 3/6, 5 rebonds et 2 interceptions), auteur de son premier 2/2 sur la ligne des lancers-francs au meilleur moment (à 90-88 à 7 secondes du buzzer final) alors qu’il était à 3/9 auparavant, ou encore à Kevin Kokila, maltraité par le vice d’Andrija Stipanovic, qui a curieusement terminé le match avec une seule faute au compteur, mais qui a appris les ficelles du métier à l’intérieur angolais (3 points et 5 fautes en 17 minutes), de presque quinze ans son cadet. Et dans quatre mois, au moment des comptes de la fin de l’hiver, plus personne ne se souviendra des frayeurs de la fin de soirée. Il ne restera plus qu’une victoire de plus, acquise en configuration réduite, au bilan final.
À Bourg-en-Bresse,
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