Zaccharie Risacher annoncé n°1 de la draft NBA : « Ce serait faux de dire que je ne regarde pas »
Zaccharie, la JL Bourg est de retour à la Leaders Cup avec possiblement un coup à jouer…
Nous sommes outsiders, oui. Ça commence par ce quart de finale contre Nancy. On a tout à gagner et on est dans cette optique où il n’y a que l’équipe qui compte pendant trois jours. On joue pour un titre et il y a beaucoup d’excitation.
Mardi soir, vous avez perdu à Nancy en Coupe de France (87-95). Vous retrouvez le SLUC moins de 72 heures plus tard. À quel point y-a-t-il une dimension de revanche dans ce quart de finale ?
On s’est fait surprendre, effectivement, mais il faut savoir rebondir. On est sur une série de trois défaites d’affilée. On travaille tous les jours pour sortir de cette situation. J’ai confiance en mon équipe, confiance en moi et je sais qu’on va réussir à switcher rapidement pour essayer de remporter un titre.
« Gagner un trophée avec la JL Bourg serait encore plus spécial »
Pour votre dernière saison française, un trophée avec la JL Bourg serait la cerise sur le gâteau ?
Comme tout compétiteur qui se respecte, l’envie de gagner est trop importante. Gagner avec la JL Bourg serait encore plus spécial. On a de grosses ambitions tout au long de cette saison, des objectifs qu’on a mis en place collectivement au début. On est dans ce qu’on voulait et il faut répondre présent.
Personnellement, vous êtes tenant du titre. Même si vous n’aviez pas beaucoup joué l’an dernier avec l’ASVEL (1 minute en finale contre Bourg, ndlr), vous avez remporté la Leaders Cup. Quels souvenirs en gardez-vous ?
C’était une très bonne expérience. Avec l’ASVEL, on a joué des grosses équipes du championnat de France et c’était très enrichissant en tant que jeune joueur. J’ai pu beaucoup apprendre. Pouvoir revenir à la Leaders Cup en étant plus affirmé et en ayant plus de responsabilités au sein d’une équipe est forcément plus attirant. J’ai envie de faire tout aussi bien, c’est à dire gagner.
Quel bilan tirez-vous de votre année bressane à la mi-saison ?
Collectivement, les résultats parlent d’eux-mêmes. On est dans ce qu’on voulait. Individuellement, je me sens très bien à Bourg. Je me suis rapidement intégré, j’ai accepté mon rôle au sein de l’équipe, je me suis très vite affirmé en tant que joueur pro. C’étaient mes objectifs en arrivant ici. Pour l’instant, je suis très satisfait de mon parcours avec Bourg-en-Bresse et j’ai envie de faire beaucoup plus. Car pour l’instant, on n’a encore rien fait.
« L’équipe de France était un objectif de ma saison »
Sentez-vous que les équipes adverses se concentrent plus sur vous depuis quelques temps ? La JL Bourg est un collectif sans star mais peut-être y-a-t-il une attention plus importante portée sur vous ?
Je ne vais pas dire que je l’ai senti assez rapidement mais j’ai commencé à le voir il y a quelques mois de ça. L’avantage de notre jeu à Bourg, c’est que tout le monde est en capacité de mettre des points et de scorer. Le danger vient de partout, ce qui nous rend dangereux. Donc oui, j’ai ressenti ça mais ça ne nous a pas empêchés de continuer d’évoluer et de s’élever.
La semaine prochaine, vous allez vivre votre première sélection en équipe de France…
Ça va s’enchaîner ! Les Bleus, c’est un rêve qui va devenir réalité. C’était un objectif de ma saison en tout cas. Mais je l’ai déterminé très rapidement, ce qui m’a permis de mettre ça de côté pour me concentrer sur ma saison car je savais que c’était le terrain qui allait parler et que je pourrais être récompensé si je faisais une bonne saison. En tout cas, je suis prêt à relever ce défi. J’ai hâte de porter les couleurs de mon pays au plus haut niveau. Mais j’espère qu’il y aura d’abord trois gros matchs à la Leaders Cup. Je me concentre d’abord là-dessus avant de donner mon maximum pour essayer de contribuer à une qualification à l’EuroBasket avec les Bleus.
« Être annoncé n°1 n’a rien changé pour moi«
Vous êtes passé n°1 des prévisions de draft chez le spécialiste ESPN. Est-ce que vous y portez attention ou est-ce que vous vous en détachez complètement ?
J’essaye de m’en détacher. Après, c’est quelque chose qui est quotidiennement sur les réseaux sociaux. Ce serait faux de dire que je ne regarde pas. Je le prends comme quelque chose de positif, c’est un peu la récompense du travail que j’effectue au quotidien. C’est vraiment gratifiant. Mais la saison est est encore longue, on a encore plein de choses à accomplir avec Bourg. La draft est dans plus de quatre mois, rien n’est encore joué, beaucoup de choses peuvent se passer entre temps.
Quand vous voyez qui vient à Ékinox pour voir vos matchs, comme Peter J. Holt, le propriétaire des Spurs, ou Dwane Casey, très haut gradé aux Pistons, cela ajoute-t-il encore un bruit supplémentaire à votre saison ?
Évidemment que ça fait du bruit, surtout après les matchs, quand je me rends compte de qui il y avait au bord du terrain… Mais les rencontres s’enchaînent tellement rapidement que je suis vite concentré sur le prochain match, ou même celui d’avant quand il y a des choses à revoir. Le rythme de la saison permet de se détacher un peu de cela et d’avoir cette capacité à enchaîner pour voir toujours plus haut.
Passer n°1 de la mock draft n’a rien changé dans votre approche mentale ? Être annoncé n°1 de la draft NBA, ce n’est pas neutre…
C’est super gratifiant mais non, ça n’a rien changé. Car si on m’annonce n°1, c’est pour des raisons et je ne vois pas pourquoi il faudrait changer les causes de pourquoi j’en suis là. L’objectif, c’est de rester fidèle à moi-même, continuer à travailler, toujours rester concentré sur le prochain match, le prochain entraînement, la prochaine séance individuelle, peu importe.
Frédéric Fauthoux : « Il met la lumière sur nous tous »
« Ça aurait été très ambitieux de dire en début de saison qu’il deviendrait un joueur majeur de notre équipe. Mais c’est lui qui s’est gagné son rôle et sa place. Je ne crois pas que c’était un pari. On n’avait pas construit l’équipe pour lui, ce qui aurait pu mettre en danger le club, mais une équipe avec lui. Ce qu’on essaye de mettre en place fonctionne très bien. Je suis content pour le club et l’équipe car c’est une vraie plus-value aujourd’hui. C’est très important de commencer avec des jeunes joueurs et de les faire évoluer car le groupe progresse avec eux. Et forcément [je suis content] pour lui, car il exprime son talent de la plus belle des manières. Il est observé, il est vu, il performe avec ce groupe-là. Quand il est moins bon, et heureusement ça arrive, ça se ressent au niveau de l’équipe, mais comme un autre. Zaccharie met la lumière sur nous tous : c’est une expérience super intéressante pour tout le monde, ce n’est pas neutre. Jusqu’à aujourd’hui, tout le monde est satisfait de comment ça se passe.
Je trouve que sa sélection en équipe de France est plus que méritée. Le talent n’attend pas l’âge de toute façon. Quand on voit les joueurs convoqués, Zaccharie mérite sa place. Il n’a rien volé. Les Jeux, c’est peut-être un peu… (il s’interrompt) Je ne sais pas, on verra comment il termine sa saison, mais c’est tout le mal que je lui souhaite. Mais si son avenir s’écrit de l’autre côté de l’Atlantique, il ne sera pas forcément disponible pour les prochaines fenêtres donc ce n’est pas plus mal de le faire venir là. Quand un joueur est sélectionné, c’est la récompense de son travail et de ses performances avant tout, mais aussi d’un entourage qui l’accompagne, à savoir le club, le staff, les entraîneurs individuels. Tout le monde est très content autour de lui. »
Propos recueillis à Saint-Chamond,
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