Recherche
Logo Bebasket
Recherche
Logo Bebasket
  • À la une
  • Mon actu
  • Matchs
  • Français à l'étranger
  • Pro Basketball Manager
  • Équipe de France
  • Interviews
  • Boutique

ITW Seehia Ridard, de la Ligue 2 à New York (WNBA) en moins d’un an : « J’ai cru à une blague ! »

Pensionnaire de LF2 la saison dernière à Champagne Basket, actuellement sur une grosse série en Liga Endesa, la jeune française Seehia Ridard (22 ans) a signé un contrat pour le training camp avec le New York Liberty, champion WNBA en titre ! Interview.
ITW Seehia Ridard, de la Ligue 2 à New York (WNBA) en moins d’un an : « J’ai cru à une blague ! »

Seehia Ridard a signé un contrat avec New York, champion WNBA en titre, pour le camp d’entraînement

Crédit photo : AE Sedis Basquet

L’invasion française en WNBA se poursuit ! « Eh oui, on est beaucoup là hein », rigole la petite dernière. Dans l’attente de la draft de Dominique Malonga, de l’officialisation des retours de Marine Johannès ou Iliana Rupert, elles sont actuellement sept tricolores sur 177 joueuses recensées par la ligue américaine.

Il y a les stars des Bleues (Gabby Williams, Marième Badiane, Leila Lacan, Carla Leite, Janelle Salaün), la sensation du championnat (Monique Akoa-Makani invitée au training camp de Phoenix) et une invitée surprise : Seehia Ridard (1,88 m, 22 ans), joueuse de Ligue 2 l’année dernière au Champagne Basket, en échec sur ses premières saisons en LFB avec Basket Landes et Saint-Amand (où elle était connue sous le nom de Sida Abega).

Actuellement en Espagne, où elle vit la meilleure période de sa carrière avec Cadi La Seu depuis un mois (14 points à 42% et 3 rebonds de moyenne sur ses huit derniers matchs), celle qui s’est mis au basket au basket un peu par défaut en arrivant à Bourg-en-Bresse à onze ans, car il n’y avait pas d’équipe de handball féminin en ville, confie sa surprise de se retrouver en WNBA. Et pas dans n’importe quelle équipe : le New York Liberty, champion en titre ! Un mini-rêve éveillé, quand bien même l’ancienne pensionnaire du Pôle France reste davantage « animée par le basket européen », avec l’envie à terme de découvrir l’EuroLeague.

Ridard, un nouveau nom en WNBA (photo : AE Sedis Basquet)

Seehia, vous venez de signer un contrat pour le camp d’entraînement avec New York…

Déjà, j’ai bien joué (elle rigole) ! Il y a trois semaines, j’ai reçu un message de mon agent qui voulait m’appeler. J’étais un peu stressée car c’est la saison des transferts, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre. Mais il m’a dit qu’il avait été contacté par New York afin de me faire une offre pour le training camp, et plus si affinités. J’ai signé le contrat la semaine dernière !

Donc quand il vous appelle, vous n’avez absolument pas la WNBA en tête ? 

Pas du tout, je ne vais pas vous mentir (elle rigole). À la base, je pensais plus qu’il avait une proposition de contrat pour la saison prochaine, car c’est l’actualité du moment. À aucun moment, je ne pensais WNBA…

Que se passe-t-il dans votre tête quand il vous dit que New York, le champion en titre, vous veut alors ?

Bah je pensais que c’était une blague (elle rigole) ! Après, c’est vrai que j’étais assez consistante sur les derniers matchs mais j’ai vraiment cru que c’était une blague. Bon après, ce n’est pas trop un truc sur lequel on peut rigoler. J’étais très contente mais en même temps un peu confuse, car je ne m’y attendais pas du tout.

« Quand on sait d’où je viens, c’est un truc de ouf ! »

Ce n’était pas un objectif ? 

Pas que ce n’était pas un objectif, car c’est toujours un peu un rêve dans la tête de tout le monde. Mais ce n’était vraiment pas dans mes pensées pour maintenant.

Dans quel état d’esprit allez-vous partir là-bas alors ? Maintenant que vous y êtes, il y a forcément une petite part de vous qui voudra intégrer l’équipe non ?

Déjà, ce n’est pas n’importe quelle équipe, c’est New York. Si l’on est réaliste, je pense qu’il y a très peu de chances que j’intègre le roster final pour cette saison. Mais je ne suis jamais allée quelque part en mode détente donc je vais faire tout mon possible quand j’y serai. Je ne me mettrai pas autant de pression que quand je suis dans un club et qu’il faut que je performe directement. C’est nouveau et je vois plus ça comme un bonus qu’autre chose. Cela dit, je suis une compétitrice, je ne vais pas y aller juste pour découvrir. J’y vais aussi pour montrer de quoi je suis capable, comme tout athlète.

Vos coéquipiers vont s’appeler Breanna Stewart, Sabrina Ionescu, Jonquel Jones, Nyara Sabally…

C’est dingue ! C’est vraiment dingue, je ne sais même pas quoi dire (elle rigole) ! Au-delà de vouloir me montrer, c’est aussi une opportunité énorme de pouvoir m’entraîner avec des joueuses comme ça. Je le prends vraiment comme un bonus, avec évidemment un petit objectif de compétition quand même. Je ne sais pas encore comme tout va s’organiser, même en terme de training camp, parce qu’il y a beaucoup de joueuses. Je suis encore dans l’attente. Mais rien que d’avoir eu l’intérêt de New York, d’avoir signé un contrat, c’est déjà un truc de ouf quand on sait d’où je viens.

Entre l’Estudiantes Madrid et La Seu, Seehia Ridard a découvert l’étranger cette saison (photo : FIBA)

Avez-vous pu vous entretenir avec la coach, Sandry Brondello, ou quelqu’un du front office ?

Pour le moment, non. C’est mon agent qui est en lien. Il m’a envoyé récemment des avis de scouts qui regardent mes matchs. Des bons retours, donc ça met en confiance.

Il y a seulement un an, vous étiez encore en Ligue 2… 

De la Ligue 2 à la WNBA, c’est un grand écart oui (elle sourit). Mais j’ai eu des débuts qui n’ont pas été faciles en LFB, avec très peu, voire pas, de coachs qui m’ont fait confiance. Le retour en Ligue 2 était pour que je puisse reprendre confiance car je savais, au fond, de quoi j’étais capable mais à force de passer des saisons sur le banc, il y a des doutes qui viennent inévitablement en tête… Pendant tout ce temps, j’ai toujours eu une bonne éthique de travail, en gardant des objectifs hauts en tête.

Le poison du doute

Cette saison à Champagne Basket a-t-elle été une année charnière dans votre parcours ? 

C’est une saison qui aura compté, oui, en terme de confiance en moi. Même si après, il y a toujours ce petit doute qui te fait dire : « J’ai performé en Ligue 2 mais est-ce que je serais capable de le faire à l’étage au-dessus ? » J’avais toujours ça en tête et mon début de saison à l’Estudiantes Madrid n’a pas aidé, car je n’avais pas les minutes promises et un changement de coach a encore empiré la situation. Je suis contente car si je n’étais pas allée à Champagne Basket, je pense que je n’aurais pas réussi à rebondir aussi vite, et aussi bien, après Madrid. Il fallait faire un petit pas en arrière et retourner en Ligue 2. Aujourd’hui, je ne regrette pas du tout.

Vous parlez beaucoup de doute, c’est quelque chose que vous aussi évoqué dans une longue lettre ouverte l’été dernier. Est-ce un élément qui a été vraiment central dans vos premières années ? 

Oui. Après ma sortie de l’INSEP, j’ai signé à Basket Landes et je ne jouais pas lors de ma première saison, jusqu’à mon prêt à Nantes. J’ai pris confiance là-bas et je pensais que c’était parti. Mais je suis retourné à Basket Landes, j’ai joué un peu mais ça s’est arrêté à Noël donc c’était le retour des doutes. Ensuite, je vais à Saint-Amand, ou ça ne se passe bien : j’étais blessée et ça n’allait pas avec le coaching. J’ai connu beaucoup de doutes, beaucoup de remises en question. Je me demandais : « Finalement, c’est quoi mon niveau ? » J’ai eu la chance d’être bien accompagnée, avec ma famille et mon agent, qui n’ont jamais douté de mes capacités. C’était plus moi qui me freinais par rapport à mon manque de confiance.

Seehia Sida Abega est officiellement championne de France 2021 avec Basket Landes mais a très peu joué lors de ses premières saisons (photo : Olivier Martin)

Comment se passe votre saison en Espagne, votre première à l’étranger, entre l’Estudiantes Madrid et La Seu ? 

Le début de saison avec l’Estudiantes a été compliqué (2,3 points à 21% et 2 rebonds en 12 minutes de moyenne). Après, le cadre à Madrid était sympa, les structures aussi. Je m’entendais bien avec le premier coach. Mais au début, je pense que je me freinais aussi car c’était un nouveau championnat. Je ne savais pas trop ce qu’on attendait de moi, ce que je pouvais faire ou pas. Je n’arrivais pas dans le même rôle qu’au Champagne Basket, c’était difficile de me positionner. J’avais un temps de jeu qui allait avec mon rôle : 10-15 minutes, avant le changement de coach. Je sais que je peux toujours m’appuyer sur ma défense mais du point de vue offensif, je suis un peu retombée dans cette forme de doute.

Depuis Noël, je suis arrivée dans un club, au Cadi La Seu, où la situation est un peu compliquée car on se bat pour le maintien (12e de Liga Endesa, 9v-16d). Mais à côté de ça, j’ai un entraîneur qui me fait confiance, qui sait qu’on va faire des erreurs car on a une équipe jeune. Peu importe l’âge, le basket n’est pas un sport tout noir ou tout blanc, c’est gris (elle sourit). Même si l’on attend plus de moi, j’ai un peu plus ce droit à l’erreur et j’ai surtout le temps de m’exprimer (11,3 points à 47% et 2,5 rebonds en 28 minutes de moyenne). Ça doit faire cinq – six matchs d’affilée que je suis à plus de 30 minutes !

Sur vos dix derniers matchs, vous avez marqué 15 points à sept reprises. Est-ce de nature à vous donner confiance en vous ? 

C’est ça. De base, je ne me définirais pas comme une joueuse très offensive, même si je prouve dernièrement que j’en suis capable. Même si je ne vais pas beaucoup scorer sur un match, je sais que je vais avoir un impact important dans l’équipe, sur la pose d’écrans ou sur la défense. Au début, j’avais un peu d’appréhension sur le jeu car c’est un peu différent qu’en France. Je ne saurais pas trop l’expliquer mais le basket n’est pas tout à fait pareil. J’avais peur de ne pas réussir à m’adapter mais en France, on a un très bon niveau de jeu ! Il n’y a pas d’écart de niveau, c’est juste le style qui diffère un peu. Au final, l’adaptation s’est bien faite.

Commentaires


Veuillez vous connecter afin de pouvoir commenter ou aimer
Connexion