ITW Anna Ngo Ndjock (Landerneau) : « Devenir une joueuse de LFB à part entière »
Anna Ngo Ndjock (1,75 m, 24 ans), arrivée l’été dernier à Landerneau en provenance de la Tronche-Meylan en LF2 où elle a explosé, participe au renouveau du club breton. La Franco-Camerounaise apporte son impact et son énergie à son nouveau club. Après une saison 2021-2022 compliquée finalement maintenu lors des playdowns, le club landernéen se retrouve de nouveau en bas de tableau (11e sur 12 en LFB avec 3 victoires en 15 matches). La Fracilienne, première égérie basket en France de la marque New Balance, revient sur ses débuts en ligue féminine et la course au maintien.
Anna, comment vit-on sa première saison en Ligue féminine malgré le contexte collectif qui est le vôtre à l’heure actuelle ?
Cette saison est une découverte, même si j’y ai joué plus jeune (à la fin de son cursus en centre de formation à Saint-Amand, entre 2016 et 2018). La saveur et la préparation n’est pas la même. A mon arrivée, je sortais d’un été très positif. Je suis venue à Landerneau avec plein de bonnes intentions et j’avais hâte de découvrir cette ligue. Ajouter à cela le fait que j’arrivais comme la nouvelle, il fallait que je prenne mes marques et fasse mes preuves.
Après 7 mois en LFB, pouvez-vous nous dire qu’elles sont les différences majeures entre la Ligue 2 et la LFB ?
Je ne trouve pas de grandes différences entre les deux, j’ai su m’adapter et je ne pense pas qu’au niveau physique j’ai été heurtée. Toutefois, il y a une différence d’un point de vue technique. Dans le sens où en LFB, tu vas plus réfléchir sur le terrain. A contrario, en Ligue 2 le jeu est plus rapide, moins posé.
Pourquoi avoir fait le choix de Landerneau pour s’installer en LFB ?
Je connaissais des filles qui y étaient allées, j’ai beaucoup discuté avec elles, notamment Hortense Limouzin et Myriam Djekoudade qui sont issues de la famille 3×3. C’est une très bonne structure pour les jeunes joueuses comme moi, et ça permet de pouvoir se développer en LFB.
Vous avez été formée à Saint-Amand, puis vous avez joué en LF2 avec Angers et La Tronche Meylan – avec entre-temps un passage à Colomiers, en NF1. Votre parcours était-il destiné à la Ligue féminine ?
Mon objectif était très clair dès le début, c’était de jouer en Ligue. Je l’avais découverte d’une autre manière avec mon passage en centre de formation. Je me suis donnée les clés pour accéder à ce championnat. J’ai comme objectif de m’installer à ce niveau, devenir une joueuse de ligue à part entière et tout simplement une joueuse redoutable.
« C’est la défense collective et l’énergie du groupe qui vont permettre le maintien. »
Et collectivement, que souhaitez-vous avec le LBB ?
Aujourd’hui, l’objectif est clair, c’est le maintien, ce club mérite de rester en LFB avec ce qu’ils mettent en place, la structure, c’est un club qui le mérite vraiment. Je me sens bien à Landernau tout est mis à notre disposition.
Il faut prendre match par match et en gagner le maximum. Aller chercher les victoires surtout contre nos clubs rivaux pour le maintien, Angers, Toulouse, Saint-Amand. Face aux autres formations faire le maximum pour l’emporter. Chaque succès sera important désormais.
La clé, c’est notre collectif, jouer ensemble et être sur la même longueur d’onde offensivement et défensivement. Mais cela doit être pour chaque match et pendant toute la partie. C’est ce qui nous fait défaut depuis le début de la saison, car pendant un match, nous pouvons faire des très bons passages comme des mauvais. C’est je pense ce qui nous coûte la plupart de nos rencontres.
Bien que, quand nous sommes régulières, nous pouvons aller chercher des victoires comme Charleville à l’aller, mais aussi Basket Landes à la maison (74-64), ou bien tenir des équipes comme Bourges chez nous.
Je pense aujourd’hui que chaque match est prenable, mais malheureusement nous sommes notre propre ennemie. Il faut que nous réussissions à dépasser ça. C’est la défense collective et l’énergie du groupe qui vont permettre le maintien.
Pour votre première saison en LFB, avez-vous un match référence ?
Je dirais face à Bourges (défaite 73-83). Je n’ai pas beaucoup marqué (9 points, mais aussi 8 rebonds et 5 passes décisives NDLR), mais j’ai été présente défensivement, j’ai apporté dans l’énergie, sur le banc et sur le terrain. J’aborde les matches sans stress, je suis libérée, je sais ce que j’ai à faire. Durant cette rencontre, j’ai joué avec mes qualités, défendre très fort, engendrer de l’énergie, de la course.
Plus récemment, Landerneau a signé une victoire capitale contre Toulouse (75-77). De quoi leur laisser la dernière place. Qu’est ce qui a fait la différence ?
Nous avons été régulières pendant 40 minutes. Nous avons joué en équipe. Nous avons défendu fort. Je suis fière de mon équipe dans le sens où ce n’est jamais facile d’aller gagner à Toulouse en sachant que nous avions pris 16 points à domicile en novembre (66-82). De plus, c’était un match capital pour nous, car cela est un concurrent direct pour les playdowns et il fallait le prendre absolument.
Personnellement, comment avez-vous abordé ce match très important ?
Je connaissais mes vis-à-vis, leurs points forts et leurs points faibles. Il fallait que je reste sérieuse pendant 40 minutes. En plus, je savais que nous avions des blessées et que j’allais potentiellement avoir plus de temps de jeu. Malgré cela, il fallait rester très lucide, surtout sur un match important comme celui-là. J’avais travaillé toute la semaine comme il le fallait, et quand tu fais une bonne semaine d’entraînement et que tu te sens prête ça ne peut que bien se passer.
« En 3X3, mon objectif est simple, les JO 2024 à Paris, à la maison. »
Les playdowns, vous y pensez déjà ?
Les playdowns, c’est quelque chose, ce n’est pas une paire de manches, tu joues toutes les semaines, pendant 6 semaines. Il faudra faire attention au travail de l’ombre, bien manger, bien dormir, et être encore plus rigoureuse qu’en saison régulière. Mais nous n’y sommes pas, ce n’est pas fini. Cette fin de saison, nous pouvons nous la rendre favorable, en prenant chaque match avec une importance capitale.
L’été dernier, vous avez été championne du monde U23 en 3×3 en battant les États-Unis en finale 21 à 18. Vous avez été MVP de cette édition de Bucarest, en Roumanie. Quelle place prend aujourd’hui le 3X3 dans votre carrière ?
J’adore cette discipline car j’y prends beaucoup de plaisir. Le 3×3 prend autant de place que le 5×5, car quand je ne pratique pas l’un, je joue à l’autre. J’ai des objectifs dans les deux catégories. En 3×3, mon objectif est simple : les JO 2024 à Paris, à la maison.
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