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Guillaume Vizade : « C’est formidable de voir des hommes se transcender comme ça »

Leaders Cup - Guillaume Vizade revient sur la victoire du Mans lors de la Leaders Cup 2025, et plus particulièrement sur la sensation en finale contre Monaco.
Guillaume Vizade : « C’est formidable de voir des hommes se transcender comme ça »

Guillaume Vizade peut exulter après la victoire en finale de la Leaders Cup

Crédit photo : Julie Dumélié

Arrivé au Mans à l’été 2024, Guillaume Vizade a déjà remporté un trophée sous ses nouvelles couleurs. Le coach a mené le MSB à la victoire lors de la Leaders Cup 2025.

Avec un effectif limité à sept joueurs professionnels plus Loïs Grasshoff, les Sarthois ont réussi à dominer le co-leader de Betclic ÉLITE en quarts de finale (Cholet), créer un hold-up en demi-finales face à Saint-Quentin et surtout dominer l’une des toutes meilleures équipes d’Europe, Monaco, en finale. Quelques minutes après avoir soulevé le trophée, son quatrième en moins de deux ans après les Euro U20 2023 et 2024 et la Leaders Cup Pro B 2024, il est revenu sur ce tournoi.

Samedi après la victoire en demi-finales, tu parlais de passer par un trou de serrure le lendemain en finale, en fait vous avez explosé la porte.

Oui, à force d’être dans le moment présent, on a vraiment essayé d’inculquer ça à tout le monde et nous de travailler en back-office pour la récupération et la préparation des matchs. Ce mantra qui peut paraître un concept creux, nous a quand même permis de mobiliser toute notre énergie au moment des matchs. En dehors de ça, je tiens à remercier énormément tout le staff, que ce soit Marie (Dodard), notre kiné ou notre prépa physique parce qu’ils ont pris un très grand soin des joueurs. Et puis surtout Romain (Zwicky) et Antoine (Mathieu) et Jordan (Bernard), mes assistants, puisqu’ils ont permis de préparer les matchs et de me garder les idées le plus claires possible. Je ne me suis pas assommé avec les informations, j’ai essayé d’être le plus synthétique et clair possible pour les joueurs et on a réussi une entame de match qui nous a mené finalement dans le script ou le scénario un petit peu rêvé, puisque on a pris de la confiance assez tôt en réalisant des stops, en contraignant un petit peu la balle à l’intérieur. C’est-à-dire qu’on n’a pas subi cette situation, malgré que sur la première situation, notre pivot (Yeguete) prenne la première faute. Malgré ça, on a réussi à les forcer à jouer plus extérieur et à rentrer un peu plus dans un jeu d’isolation plutôt qu’un jeu de circulation du ballon. Et quelque part, ça, c’était notre trou de souris. Et il a fallu faire face parce qu’à ce jeu-là, c’est l’une des équipes les plus talentueuses d’Europe. On a vu à quel point ils ont scoré dans ces situations quand ils ont essayé d’augmenter le nombre de possessions en deuxième mi-temps, notamment à travers Mike James qui a fait un match formidable (29 points, NDLR). Mais le fait d’avoir pris un petit peu d’avance, ça nous a permis d’avoir tout au long du match cette confiance en nous.

Il y a évidemment la qualité basket pour s’imposer face à Monaco, mais dans ce contexte de trois matchs en trois jours, de performer, de sortir ça, il y a le cœur, il y a le mental, il y a forcément quelque chose en plus. Oui, la tête, le cœur, les jambes, il y a besoin de tout pour réussir une telle performance. On se questionnait l’autre jour ici ensemble sur quel était l’objectif un petit peu pour les clubs en dehors des trois gros d’EuroLeague. L’objectif c’est celui-ci, vivre une épopée formidable même si c’est une parenthèse de trois jours. C’est quelque chose qui s’inscrit ensuite dans l’histoire du club et ça c’est magnifique pour nos dirigeants, nos supporters et pour toute l’équipe.

Qu’est-ce que vous avez pu dire à vos joueurs avant ce match-là ?

D’être eux-mêmes, que ce qu’on attendait d’eux c’est qu’ils soient la meilleure version d’eux-mêmes. Aujourd’hui, avec les capacités qu’ils ont, on n’a pas cherché à se réinventer. On voulait jouer le match avec notre identité et on voit qu’on a repris 46% de nos tirs ratés (sur rebonds offensifs). Donc cet abattage au rebond, encore une fois dans les conditions de notre manque de taille et de physicalité aujourd’hui, c’est un énorme avantage de toute l’équipe. A l’intérieur de ça, je tiens à souligner le formidable tournoi de nos deux nos deux seuls vrais intérieurs William Narace et Wilfried Yeguete. C’est formidable de voir des hommes se transcender comme ça.

Tu y croyais quand tu voyais le score monter et aller jusqu’à +19, +20?

Oui.

C’est quelque chose que tu as imaginé qui pouvait arriver?

Oui.

Tu peux nous dire un mot de Léopold Delaunay qui a fait un début de match assez exceptionnel ?

Il y avait besoin de joueurs qui aient des séquences. Le fait d’avoir Léo comme porteur de balle, ça nous a permis d’utiliser le fait que Trevor (Hudgins) soit sous haute surveillance. Ça a créé des espaces pour les autres et notamment des espaces pour lui. Le fait qu’il ait endossé le rôle de véritable meneur de jeu dès le début du match, ça nous a porté. Et puis ça a donné du rythme, on a pu utiliser sa vélocité sur les situations de transition et ça a créé des décalages pour nos shooteurs.

Loïs Grasshoff n’avait joué que 5 minutes en cumulé en Betclic ÉLITE avant le tournoi. Ce soir il joue 18 minutes et il contribue au titre.

Il y a deux choses. Quand on a un petit peu regardé et calculé les temps de jeu, on savait qu’il y aurait peut-être une fenêtre plus importante pour lui paradoxalement. Et puis la deuxième, ce sont les fautes d’Abdou Ndoye donc il a fallu garder un petit peu de taille et en plus de ses minutes il a été face à l’un des meilleurs joueurs du monde pendant ces minutes là (Mike James).

Il y a un an tu gagnais la Leaders Cup Pro B. Et là c’est celle de Betclic ELITE en 2025.

Je pense que ça c’est au crédit du Mans, ils sont venus taper à ma porte, j’ai tout de suite répondu oui. On était très tôt dans la saison et ils n’étaient même pas encore maintenus en Betclic ELITE vu la saison qui était très dense. Moi j’étais convaincu de vouloir les rejoindre. C’est Christophe Le Bouille et Vincent Loriot qui m’ont contacté. Je suis très heureux d’être là. C’est une équipe qui a évidemment les moyens d’exister et de faire de belles choses. Et c’est encore plus valorisant de le faire en quelque part, permettez-moi l’expression, d’envoyer du jeu. Parce qu’aujourd’hui peut-être que tout le monde s’attendait à ce qu’on soit un petit peu timoré, qu’on joue des possessions plus longues parce qu’on avait peur de notre fatigue etc. J’aime bien l’idée qu’on ait été au bout de nous même aussi à travers de ce qu’on veut faire.

Tu peux revenir sur la prolongation de Trevor Hudgins, c’est le dernier joueur à avoir prolongé l’été dernier. Des fois, la nomination d’un nouveau coach entraîne un renouvellement total de l’effectif. On a eu ouï dire qu’il y avait quelques hésitations concernant son retour, mais que c’était une question de profil.

En fait, on a essayé de retourner vers Trevor très tôt, puisque moi je cherchais quelqu’un qui avait une caractéristique spécifique : une adresse exceptionnelle. Et en fait dans cette catégorie de joueurs il y avait peu de compétiteurs. On en avait ciblé quelques-uns et la plupart d’entre eux, ils avaient un spot sur la Summer League. La plupart d’entre eux n’envisageaient pas forcément une venue en Europe. Donc nous, on patientait un petit peu.

Ce qui s’est passé, c’est qu’après deux jours de Summer League, politiquement, il n’avait pas de fenêtre (pour la NBA). Donc il a dit à son agent :  »Je veux retourner en Europe ». Mais nous, avec son agent, on a fait un call tous les deux, et l’idée centrale c’était de lui dire : « Écoute, moi je pense que tu as le potentiel de devenir un joueur de très haut niveau européen ». Marquer plus de 3 tirs à 3-points par match à plus de 45% de réussite, c’est une caractéristique très spécifique. Autour de ça on peut construire, il faut des outils et notamment sur les lectures de pick and roll. Il a encore une marge de progression énorme mais il a une qualité, c’est qu’il réussit à aller à peu près n’importe où sur le terrain en gardant le contrôle du ballon et le contrôle de ses appuis. Je pense que ça va ouvrir son jeu de passe et qu’il va devenir petit à petit dans sa carrière un passeur de grande qualité. Ce qu’il a dans les doigts et dans les yeux, ce qu’il arrive à voir et la manière dont il contrôle le ballon, c’est de très haut niveau.

En termes d’individualité, Wilfried Yeguete a également brillé. Il met 18 points, fait des passes. On le voit comme un joueur de l’ombre mais finalement c’est aussi un attaquant de qualité, comme il a montré ce soir.

En fait quand on a construit aussi cet effectif, on voulait mettre en évidence la mobilité, la technicité de nos joueurs intérieurs, notamment à travers le sujet de la passe. C’est pour ça que Wilfried et Tashawn Thomas ont été associés et qu’ils allaient être comme des deuxièmes créateurs de jeu. Parce qu’on ne les avait pas forcément sur le poste 4. Ce n’est pas la caractéristique spécifique de Williams Narace et pas non plus de David DiLeo. Donc on s’est dit qu’il nous fallait de la passe sur le poste 5. Wilfried a tout de suite endossé ce rôle, il y prend beaucoup de plaisir. Et je pense que petit à petit ça a redébloqué certaines habilités chez lui. Un geste dans lequel il est très efficace, notamment ses petits floatters dans la zone intermédiaire qui lui permettent de compenser le manque de centimètres parfois.

Et puis après, il y a l’autre côté du terrain, où sa science de la défense des pick and roll fait qu’il varie les intentions, il tasse les angles. On a fait une défense que lui n’avait jamais fait de sa vie, c’est à dire beaucoup stick-under (passer dessous l’écran porteur) et ensuite avoir une volonté de stopper les intentions adverses. Et là-dessus, Wilfried a été magnifique.

Où est-ce que tu classerais cette victoire dans ta carrière personnelle ?

En fait j’ai une chance incroyable, j’ai des groupes qui sont magnifiques. Depuis juillet 2023, j’ai participé à 4 finales. J’ai eu la chance d’aller au bout de ces 4 finales. C’est un moment de plaisir qu’on essaye de pousser. Aujourd’hui c’était peut-être difficile d’imaginer aller au bout. On a cru dans notre chance jusqu’à la dernière seconde.

Commentaires


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mick7142
Bravo Guillaume, tu viens de nous prouver que tu avais les capacités pour coacher à un très haut niveau. Bravo aussi à tes joueurs qui ont mouillé leur maillot en l'absence de deux joueurs.
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