Stephen Curry brise le rêve de l’équipe de France : les Bleus encore vice-champions olympique…
Des sourires malgré la déception : les Bleus accrochent un nouveau podium olympique
Il y a quelque chose de lassant à voir deux fois d’affilée le même film… Il y a trois ans, l’immense talent offensif de Kevin Durant (29 points) avait privé les Bleus de leur premier titre olympique (82-87). Cette année, scénario identique, bourreau différent : l’équipe de France a été repoussée par une incroyable saillie de Stephen Curry (24 points à 8/12 à 3-points). Une première flèche pour climatiser Bercy en prenant Yabusele à contre-pied, une seconde après avoir fait mordre Batum à la feinte, un troisième tête de raquette après un side step puis un quatrième en forme de coup de poignard absolu, une prière à la trajectoire parabolique, en reculant, par-dessus les segments de Fournier et Batum qui lui bouchaient pourtant la vue. « Je me suis impressionné sur ce dernier shoot », rigolait le meneur des Warriors après coup. 12 points à 4/4 dans les trois dernières minutes, de quoi sortir la fameuse célébration « bonne nuit » à l’Arena Bercy, qui ne s’était de toute façon jamais vraiment réveillée…
Steph Curry puts the whole country of France to sleep.
— Joe Viray (@JoeVirayNBA) August 10, 2024
Il aurait fallu un match parfait…
Vice-championne olympique, l’équipe de France devra se contenter d’une nouvelle médaille d’argent. La quatrième de son histoire. Déjà un immense accomplissement en soi, lorsqu’on se rappelle d’où ses Bleus sont revenus, tirés de l’abîme lillois en l’espace de six jours afin d’entrevoir les étoiles sur le plus grand match du monde. Huée par son propre public en fin de semaine dernière à Villeneuve-d’Ascq, incapable de résister aux moindres assauts allemands, très probablement sauvée de la catastrophe par un tir miraculeux de Matthew Strazel contre le… Japon, la sélection tricolore avait tout du flop majeur de ces Jeux Olympiques. À domicile, qui plus est. Mais les Bleus ont évité la catastrophe industrielle, faisant même mieux que cela. Face au Canada (82-73) puis à l’Allemagne (73-69), les hommes de Vincent Collet ont renversé la table, bouleversant leur destin, avec deux immenses victoires.
En deux rencontres inoubliables, les Bleus ont gagné le droit de rêver. Mais le rêve a été détruit par un génie. Et pas que… Car réduire la défaite française au seul coup de chaud de Curry serait bien trop simpliste. L’équipe de France n’a pas vraiment joué le match qu’il fallait pour faire trembler les Américains, adoptant le rythme effréné de Team USA, compilant en plus les occasions manquées (les balles perdues, les secondes chances abandonnées, les 7 lancers-francs égarés, etc). On savait qu’il fallait absolument empêcher les Américains de marquer sur jeu rapide et c’est là où ils se sont régalés : 31 points, soit près d’un tiers de leur production du jour. Sauf que s’il était aussi facile que ça de déboulonner les Étasuniens, ils n’en seraient pas désormais à cinq titres olympiques d’affilée…
Si près, si loin, comme toujours…
À l’image d’un Guerschon Yabusele (20 points) – dont on se demande bien combien d’appels en NBA il va recevoir dans les prochaines semaines – exceptionnel, auteur d’un dunk historique sur LeBron James, les Français ont encore regardé Team USA dans les yeux, acceptant le défi physique et moral du trash-talking américain. Ils n’auront jamais renoncé, jamais baissé la tête, grignotant un retard de 14 points (47-61, 24e minute), pour continuer à se donner une chance, trouvant quelques solutions improbables, comme la belle dernière de Nando De Colo (12 points à 5/7, 2 rebonds et 3 passes décisives). Mais il aura manqué le petit grain d’irrationnel pour faire vaciller l’ogre, incarné par une adresse défaillante (9/30 à 3-points). Il fallait un match parfait et celui-là ne l’était pas totalement (défaite 87-98).
😱😱 Guerschon Yabusele, l’énorme poster sur LeBron James !!
— BeBasket (@Be_BasketFr) August 10, 2024
En 2000, à l’autre bout du monde, à Sydney, Antoine Rigaudeau avait ramené les Bleus à -4 (72-76, 36e minute). Mais on n’y croyait pas trop. En 2021, dans le huis-clos de Saitama, un tir primé de Frank Ntilikina avait créé l’espoir (70-73, 34e minute). On y a cru. En 2024, à la maison, la nouvelle idole Victor Wembanyama a entretenu la flamme (79-82, 37e minute). Sauf qu’on y croyait moyennement. L’écart entre les États-Unis et le reste du monde a beau se réduire (avec la nécessité d’un pivot superstar naturalisé et d’une série insensée du meilleur shooteur de l’histoire), on avait l’impression d’avoir déjà vu le film. Si près, si loin, comme toujours. Mais c’était beau quand même…
À Bercy,
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