Face à la Pologne, le chef-d’œuvre défensif des Bleus
Est-ce la meilleure performance défensive des Bleus sous l’ère Vincent Collet ? Probablement pas, lorsqu’on se souvient que la meilleure équipe d’Espagne de l’histoire avait été tenue à 52 points un soir de septembre 2014, lors d’un quart de finale de la Coupe du Monde. On pourrait aussi se rappeler d’un Team USA sans solution lors du dernier quart-temps en 2019 (13 unités seulement). Au vu de l’adversité, loin d’être incroyablement relevée, cette journée berlinoise ne pourra pas être classée tout en haut de la catégorie mais elle restera certainement parmi les matchs de référence dans le domaine.
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L’ANALYSE DE LA DEMI-FINALE
Pétaradante lors de la première mi-temps mercredi contre la Slovénie (58 points), la Pologne a été tenue à 40 points de moins lors de la première période : 18 points inscrits seulement, le total le plus faible dans une demi-finale de championnat d’Europe depuis… 1946 ! « La défense est vraiment notre identité », clamait Terry Tarpey en zone mixte après coup. L’ailier du Mans a été missionné sur Mateusz Ponitka et lui a fait vivre un calvaire. Auteur du troisième triple-double de l’histoire de l’EuroBasket mercredi (26 points, 16 rebonds et 10 passes décisives), l’ancien capitaine du Zénith Saint-Pétersbourg n’a pas vu le jour (7 points à 3/10 et 4 balles perdues). Idem pour A.J. Slaughter (9 points à 3/9), étouffé par Andrew Albicy, qui le connaît par cœur pour l’affronter tous les jours à l’entraînement à Gran Canaria. « Il a fait du très bon travail sur moi », admettait le meneur naturalisé.
« Un effort collectif incroyable »
Le résultat d’un « plan de match parfait », dixit TLC, où les forces polonaises ont été parfaitement scoutées, afin d’empêcher les coéquipiers d’Aaron Cel de livrer le même festival que face à la Slovénie. « Ils sont les deux joueurs majeurs de l’équipe, ils touchent beaucoup de ballons », explique l’ailier azuréen. « On savait que Ponitka part beaucoup à droite, que Slaughter va à gauche de son côté. On voulait leur mettre la pression tout terrain du début à la fin, pour les fatiguer, pour qu’ils aient les jambes lourdes, pour qu’ils ratent des tirs… » Épuisé par la défense tricolore, Slaughter a reçu la confirmation, après coup, de la bouche de Théo Maledon qu’un contrat avait été placé sur sa tête. « Vincent Collet me connait donc sa stratégie était de m’isoler à droite. Théo me l’a dit après le match. »
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LES RÉACTIONS FRANÇAISES
Outre les deux stars, c’est toute l’équipe de Pologne qui a été complètement impuissante face à la coordination tricolore, démunie, presque perdue sur le terrain par moment. « Nous avons fourni un effort d’équipe », a souligné Rudy Gobert, encore impérial dans le domaine avec 3 contres. Organisés et intenses, les tricolores ont agressé la Pologne d’entrée, exerçant une pression remarquable, pour ne plus jamais relâcher leur proie. Pour la plus grande satisfaction de Vincent Collet…
« Les efforts d’Albicy et de Tarpey ? Ce qui m’a marqué moi, c’est que j’ai vu les cinq joueurs ! Je n’avais jamais vu Rudy Gobert aussi haut sur les écrans depuis le début du tournoi. Quand Mouss (Fall) est rentré, malgré sa carcasse à déplacer, il a produit les mêmes efforts. Pareil pour Guerschon (Yabusele) à côté. Pour moi, c’était surtout un effort collectif incroyable. Tous les joueurs, sans exception, se sont mis les fesses par terre. Bien sûr qu’il y a de l’écart, qu’on peut parler de la Pologne, mais la performance défensive était remarquable. En finale, il faudra s’en inspirer et refaire la même chose. On avait vu le match de mercredi : la Slovénie qui ne défendait pas et les Polonais qui marquaient 58 points. La Slovénie nous a quand même donné quelque chose : dans le troisième quart-temps, en défendant plus dur, ils avaient inversé la tendance du match. Notre idée était de ne pas leur laisser l’occasion de la première mi-temps, de leur faire subir cette pression dès la première minute. Mais sincèrement, je ne pensais pas qu’on irait aussi loin et c’est une vraie satisfaction. »
À Berlin,
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