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Entre passion et multifonctions, Marc Namura (Évreux) se met au service du collectif

De Châlons-en-Champagne à Évreux, en passant par Aubenas et les camps de Millau dans l'Aveyron, Marc Namura représente bien le parcours d'immenses passionnés qui ont sillonné la France pour développer leur expertise. Portrait.
Entre passion et multifonctions, Marc Namura (Évreux) se met au service du collectif

On ne le voit pas beaucoup, on ne l’entend pas beaucoup, au point d’être parfois invisible aux yeux du grand public. Et pourtant, l’assistant-coach possède un rôle indispensable dans une équipe de basket. Véritable relais entre le coach et les joueurs, passant d’innombrables heures à analyser en vidéo les adversaires mais aussi sa propre équipe, préparant parfois des séances d’entraînements à la place de l’entraîneur principal, accompagnant et entraînant individuellement des joueurs aussi, ayant toujours l’oreille très attentive aux consignes de ce dernier pour apprendre de lui, emmagasiner de l’expérience, tel est le rôle d’un assistant comme Marc Namura. « C’est un métier à part entière. Ce n’est pas impossible que dans quelques années le diplôme d’un assistant coach de basket professionnel existe. Son rôle c’est aussi de décharger le coach pour apporter de la valeur ajoutée. »

Arrivé sur la pointe des pieds en février 2019 à Évreux (Pro B), après un début de carrière de coach dans les divisions inférieures, le Champenois vit, dort, mange et respire basket chaque jour. Mais l’Ébroïcien d’adoption a plus d’une flèche à son arc. Car en plus de son rôle d’assistant-coach, il est actuellement en pleine préparation d’un diplôme de préparateur physique après avoir décroché celui de préparateur mental il y a quelques semaines. Et aussi, préside à la Commission de Discipline de la Fédération Française de Basket-Ball. Bref, ses heures de sommeil il ne les compte nullement. Mais pas que depuis son arrivée à Évreux, bien sûr. Car très tôt, vers l’âge de 15 ans, Marc s’était lancé dans le coaching des jeunes catégories et l’arbitrage, en parallèle de ses études et de sa licence de basketteur. Avant de se consacrer entièrement au coaching depuis quelques années.

L’ESPE Châlons, Mike James, Anthony Stanford : « J’ai grandi au Palais des Sports Pierre de Coubertin »

Né en 1984 à Châlons-en-Champagne un jour d’Armistice, c’est à Sarry, petite commune collée à la préfecture de la Marne que Marc Namura a grandi. « Durant mon enfance, j’ai pratiqué de l’escrime, du ping-pong, de la natation, du water-polo même et du foot comme tout le monde. Et derrière chez moi, un jour, s’est construit un « city » permettant de jouer au basket. On m’a offert un ballon de basket à mon anniversaire et c’est comme ça que j’ai commencé à tâter la balle orange. Je regardais jouer les plus grands et je jouais aussi avec eux. » Une passion qu’il va même concilier lors de son entrée au collège à Châlons avec l’ouverture d’une classe section basket dès la 6e puis en prenant sa première licence à l’ASPTT Châlons en benjamin région.

Vient ensuite le temps où vers ses 12 ans, Marc faisait les quelques kilomètres qui séparait Sarry de Châlons-en-Champagne, le samedi soir, pour assister aux rencontres des professionnels. « J’ai grandi au Palais des Sports Pierre de Coubertin, se rémémore-t-il dans son appartement situé à quelques encablures de la salle omnisports d’Evreux. À cet âge-là, j’assistais aux rencontres de l’ESPE Châlons les samedis soir avec mon père et mon frère qui s’étaient pris au jeu. Et quand j’ai commencé à suivre les professionnels, c’était Alain Thinet (1996/97) le coach. Ensuite c’était Christian Monschau (1998/00) qui avait pris le relais. Il avait d’ailleurs lancé dans le grand bain Cyril Akpomedah. Je me souviens aussi d’Anthony Stanford qui portait le maillot. Plus tard, j’avais eu la chance de le côtoyer quand moi je faisais partie de l’équipe Espoirs. Ça arrivait qu’on s’entraînait ensemble, qu’on fasse les déplacements ensemble. C’était un joueur très professionnel, un gros bosseur. Puis quelques années après j’ai eu la chance, là encore, de le coacher quand il jouait pour Recy/Saint-Martin (N3). Et fin décembre on s’était croisé à Évreux quand il était l’entraîneur principal d’Antibes. Un joli clin d’œil. » La seule victoire d’ailleurs acquise par les Sharks durant l’intérim de Stanford en 6 matchs (76-81).

À l’époque, le jeune homme était aussi en admiration d’un autre joueur américain, le fantasque meneur Mike James, déniché en Autriche par Christian Monschau. « Il avait un cross phénoménal, faisait le spectacle dans la salle, c’était un vrai showman. J’étais en 1ère année Cadet France au club à ce moment. J’avais sympathisé avec lui, ça pouvait m’arriver de lui renvoyer les ballons quand il shootait aux entraînements. Sa femme était d’ailleurs la boss des pom-pom girls du club. Malheureusement, l’ESPE Châlons était descendu en Pro B cette année-là. Et par la suite, il est devenu champion NBA avec Detroit en 2004. » Les Keith Bullock, Stanley Brundy, Christian Cleante ou encore Ernie Signars ont aussi accompagné Marc Namura durant ses jeunes années de basketteur.

entre-passion-et-multifonctions--marc-namura-se-met-au-service-du-collectif1614730040.jpeg Avec son numéro 14, Marc Namura, au côté de Yunss Akinocho (n°8), a été coaché en Cadets France par Pascal Dassonville, joueur emblématique de l’ESPE (photo : M.N)

« J’observais logiquement ce qu’il se passait sur le parquet depuis les gradins, mais j’avais un œil aussi sur le bord du terrain, poursuit-il. J’aimais observer l’attitude, le caractère, l’énergie des coachs. Christian Monschau, par exemple, prenait beaucoup de fautes techniques à l’époque, il était virulent. Ce n’est plus le cas maintenant. Mais le plus troublant, c’était de voir qu’en dehors du terrain, il était très calme quand on discutait avec lui. J’ai toujours été attiré par la double personnalité que pouvait avoir les coachs, ce que j’ai aussi développé par la suite. Cela m’a valu le droit d’aller à la commission de discipline aussi quand j’étais coach (sourire). »

L’âge aussi pour le Champenois de participer à des camps de basket pour se perfectionner dont le célèbre camp TBA – Team Basketball Association – basé à SuperDévoluy, près de Gap (Hautes-Alpes) et organisé par Jean-Michel Sénégal et Pierre Dao depuis 1984.. « C’était coûteux pour mes parents, ils se saignaient pour me payer la semaine mais c’était super enrichissant. J’ai eu la chance de les rencontrer (J-M Sénégal et P. Dao), tout comme Willy Sénégal, Olivier Vivies, Pierre Bressant, Skeeter Jackson, et son fils, Edwin, qui était surclassé. Il avait 10 ans et jouait avec nous quand moi j’en avais 14. »

entre-passion-et-multifonctions--marc-namura-se-met-au-service-du-collectif1615378074.jpeg Face à Jean-Michel Sénégal, ici en défense, et sa rencontre avec Edwin Jackson, Marc Namura a apprécié les Camps de SuperDévoluy ; « On se faisait botter le cul par Edwin » se remémore-t-il (photo : M.N)

« J’avais le potentiel pour arbitrer en FIBA. J’ai préféré me rediriger vers le coaching et démarrer en Nationale 3 »

À l’adolescence, l’actuel assistant de l’ALM Eveux, a commencé à s’intéresser à l’aspect global du basket en débutant l’arbitrage mais aussi le coaching dans les jeunes catégories (8-10 ans), en plus de sa formation de joueur à l’ESPE Châlons, sous l’oeil avisé de Pascal Dassonville « un des meilleurs passeurs du championnat de Pro A à cette période. » « J’y suis venu naturellement à l’arbitrage. Comme toutes fédérations, on manque d’arbitre. Un jour, je me suis porté volontaire car il manquait des arbitres pour une rencontre. J’ai trouvé ça ludique, facile. Puis j’ai grimpé les échelons et j’ai failli passer arbitre pro. Je me souviens d’avoir été dans la même promotion qu’Olivier Maccario, Guillaume Collin, Halim Bazine ou encore Benjamin Boury qui sont bien connus du circuit pro aujourd’hui. J’ai tout de même arbitré quelques matchs de N2/N3, LF2 aussi. On m’a même dit à l’époque que j’avais le potentiel pour arbitrer en FIBA car il y a des critères assez spécifiques comme être grand, savoir parler anglais. Finalement, j’ai préféré me rediriger vers le coaching et démarrer en Nationale 3. » Un choix audacieux mais respectueux.

Aavant de troquer le sifflet pour la plaquette, Marc a terminé sa formation avec les Espoirs de Châlons-en-Champagne dirigés alors par Éric Bartecheky. « J’ai passé la meilleure année de ma formation de joueur avec un entraîneur… à fond, toujours à fond ! C’était déjà une pile électrique. » Recruté avant tout pour être sparring-partner, Marc Namura avait un petit rôle (8-10 minutes de moyenne) au sein d’une équipe compétitive (4e du championnat) et se souvient d’avoir pris « une volée mémorable à Évreux, 120 – 43. J’ai encore la feuille de match… » Après une seule année en Espoirs, le Champenois quitte le groupe et alterne entre l’ASPTT Châlons et l’ESPE en catégorie seniors avec en charge une équipe de minimes départemental et de cadets région. « Mon quotidien se résumait à passer mes soirées à l’entraînement entre le coaching et à m’entraîner. » Un quotidien 100% basket déjà. Puis de partir s’installer à Recy/Saint-Martin, « le petit village gaulois pour illustrer. Je jouais en Pré-Nationale mais on gagnait très peu de matchs. On avait frôlé la descente. Ça m’avait affecté et à l’âge de 22-23 ans j’ai décidé de reprendre l’équipe en tant que coach, ce qui est très très jeune. J’avais envie d’aider mes copains. Derrière, on a fait une bonne saison et terminé 5e. »

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C’est à Recy/Saint-Martin que Marc Namura a commencé sa carrière de coach et « la chance d’avoir pu entraîner Anthony Stanford », en mouvement sur la 2e image, l’oeil tourné vers la plaquette (photo : M.N)

C’est à partir de 2009 et ses 25 ans que le coaching va devenir encore plus concret pour Marc Namura en devenant assistant-coach de l’Eveil Recy/Saint-Martin en NM2. « Et tout s’enchaîne ensuite. Le coach et la présidente s’embrouillent, lui démissionne et on me fait confiance pour prendre le relais en attendant de prendre un autre coach. Francis Charneux a été engagé mais ça n’a pas marché pour autant. En 2011/12, je deviens coach de l’ERSM relégué en NM3 ceci dit. Je reste 2 ans mais je suis usé mentalement en raison du manque de résultats. Mais c’était une très bonne expérience. La saison 2013/14, je coache à Saint-Dizier en NM2 avec Philippe Cordero. J’avais signé comme assistant mais lui avait des soucis de santé et faisait quelques allers-retours à l’hôpital, donc j’étais un assistant ++ pourrait-on dire. Ça été une saison galère. A côté, j’entraînais en NF3 car je n’étais qu’un simple assistant coach de NM2 de base et j’avais ce besoin de coacher à côté. Pareil, on ne gagnait pas un match. Mais j’apprenais. La saison d’après, je signais à Vitry-le-François, un club phare de la Marne il y a 20-30 ans en arrière. J’ai repris le club en Pré-Nationale et l’ai fait monter en NM3. J’ai passé 5 années là-bas (2014/18). »

Au début de sa carrière à Recy, Marc Namura révèle avoir vu débarquer un illustre inconnu à ce moment-là, un certain Grismay Paumier. « Il était arrivé sur le sol français il y a peu de temps et j’avais été un des premiers coachs adversaire à l’avoir affronté, c’était lors d’un tournoi de préparation juste avant l’ouverture de la saison en NM2. Il nous avait martyrisé ! C’était un extraterrestre. Il nous avait dunké sur la gueule. Je me souviens aussi qu’un autre collègue cubain l’avait accompagné lors de sa fuite de l’Espagne. »

Aubenas, une expérience amère mais fondatrice

Dans le même temps de sa période à Vitry-le-François, il en a profité pour passer son diplôme d’État lui permettant de coacher jusqu’en NM2. À la fin de sa dernière année, l’opportunité de coacher pour Aubenas (NM1) s’est présenté à lui « mais il me fallait une dérogation de la part de la Fédé car je n’avais pas encore le diplôme. Le club cherchait un coach bâtisseur, aidant dans la formation des jeunes joueurs, des entraîneurs et relancer l’école d’arbitrage car j’ai le diplôme pour. J’ai décidé d’accepter. » Sauf qu’au bout de 6 mois, tout explose en plein vol. Le président Christian Bourganel, toujours en place, lui apporte peu de soutien à ce moment là et le débarque le 31 décembre 2018 avec 4 victoires au compteur, tout acquises en novembre. S’il n’y a jamais de bon timing pour se faire remercier, celui-ci est cocasse pour terminer l’année.

« Le même jour, le président m’a proposé le poste d’assistant. J’ai réfléchi quelques minutes. J’ai appelé plusieurs personnes et j’ai décidé de mettre ma fierté de côté et d’accepter. C’était une décision difficile de passer coach principal à assistant mais aussi unique. Ça ne se passe pas comme ça dans les autres clubs habituellement. Il aurait fallu qu’on m’écarte du groupe et qu’on casse le contrat. Le président a pris cette décision peut-être un peu par sentiment… Car entre temps mon assistant a été viré de façon très impropre. Le nouveau coach, Zoran Durdevic, est arrivé et ça s’est très mal passé. » Impossible pour lui d’assister aux entraînements, d’accéder aux vestiaires lors des matchs, de parler aux joueurs. Le mal-être se fait ressentir. « Et en plus les équipes que j’avais battu en déplacement étaient venues gagner chez nous au retour. Le peu de victoires que j’avais glané est bâclé. Ça me foutait en l’air. »

entre-passion-et-multifonctions--marc-namura-se-met-au-service-du-collectif1615389287.jpeg Budget très sérré, manque de résultat : le difficile apprentissage du haut-niveau pour Marc Namura avec Aubenas (photo : M.N)

Mais avec le recul, un peu plus de deux ans après cette expérience, il veut surtout retenir le positif. « Je remercie le club pour l’opportunité qu’il m’avait donné. Je sortais un peu de « nulle part », je n’étais pas très connu, je n’ai pas eu un parcours de sportif de haut-niveau. C’était une chance que m’avait donné Aubenas. Le président avait reçu 70 C.V. et au final, c’est moi qui avait eu le dernier mot. Ma polyvalence avait séduit. Avec le recul, je m’étais engagé dans trop de choses. Il aurait fallu que je coache uniquement. Cela demandait beaucoup de temps et d’énergie de s’occuper de tout. Je m’étais brûlé les ailes, j’avais vu trop gros, j’étais trop insouciant en pensant que j’allais pouvoir tout gérer. Mais ce n’était pas le cas. Rien que le recrutement m’avait bouffé 2 mois de mes vacances d’été… Mais si mon discours avait été « Je viens juste pour coacher en NM1 » je savais que je n’aurais pas été choisi. Le club cherchait un entraîneur au mangement similaire que Moatassim Rhennam (désormais coach à Pont-de-Cheruy, NM1) qui avait quitté Aubenas après 15 ans passés au club. »

À Évreux, pour se relancer et continuer l’apprentissage du haut niveau

Mi-février, Fabrice Lefrançois, ex-coach de l’ALM Évreux, le contacte pour devenir assistant-coach jusqu’à la fin de la saison, Sylvain Grzanka étant en arrêt de travail suite à une opération de l’épaule. Les deux hommes se connaissant depuis 12 ans et un camp de basket à Millau. Sauf que le nouveau bras droit du club eurois était toujours lié à Aubenas. « Je me souviens d’avoir trouvé un deal avec Aubenas un samedi à 10h, j’ai appelé le propriétaire dans la foulée qui avait encaissé ma caution et le soir-même on jouait à Saint-Vallier. Quatre jours après je partais d’Aubenas pour la Normandie. Je suis arrivé à Évreux la tête dans les chaussettes. J’étais à la fois très content d’avoir vécu cette expérience mais on m’avait bien fait payer le fait que j’étais un mec sans expérience de coaching pro, que je n’avais pas le diplôme et que je venais de NM2/NM3. D’ailleurs, Aubenas n’avait pas respecté le deal au moment de la séparation, je les avais poursuivi sans que cela n’aille jusqu’aux prud’hommes mais ça s’est très bien terminé. »

Retrouvant les mêmes sensations qu’à Recy/Saint-Martin – « l’ALM est un club familial » -, Marc s’épanouit ici. Son principal rôle consiste à analyser en vidéo les équipes adverses, à faire du scouting individuel mais aussi de faire des retours sur les entraînements de l’équipe qui sont régulièrement filmés. Dorénavant sous la houlette de Neno Asceric depuis mars 2020, celui qui a pour cousine la journaliste sportive Charlotte Namura-Guizonne continue d’apprendre au côté d’un coach référencé en LNB (presque 200 rencontres à son actif) et connu en Europe. « Je suis avec un coach fin connaisseur du jeu, qui prend beaucoup de place et cela me va très bien. J’analyse les séances d’entraînement, quelques fois il me laisse la main. On est quotidiennement en contact et me parle régulièrement de son expérience de joueur, de sélectionneur avec l’Autriche. Il m’apprend aussi une méthode de management que je qualifierais de « ferme », chose qui m’a manqué à Aubenas. C’est rigide, droit et juste. Et je pense qu’il a plaisir aussi de former des jeunes assistants comme moi. »

entre-passion-et-multifonctions--marc-namura-se-met-au-service-du-collectif1615390631.jpeg    À Blois, en février 2020, Marc Namura a coaché son unique match à la tête de l’ALM Évreux au moment de la transition Lefrançois – Asceric (photo : Clémence Larray)

En formation pour devenir préparateur mental et physique

Parallèlement, le natif de Châlons-en-Champagne se forme pour devenir préparateur physique et mental. De nature curieuse, il voit aussi cette double formation comme un vrai plus dans son C.V. Le confinement a aussi fait son effet pour trouver une occupation. « J’ai commencé la formation de préparateur physique fin novembre à l’INSEP avec dans l’année 4 modules de 4 jours et un mémoire à rendre et soutenir en mai prochain. Je suis sous l’expertise de Julien Colombo (préparateur physique à l’INSEP). J’ai déjà des connaissances dans ce domaine donc cela va bien m’aider. D’autant qu’avec le calendrier de Pro B hyper dense qui nous attend dès à présent, je vais être un peu plus focalier sur ma mission d’assistant. Quoiqu’il en soit, ce diplôme va me permettre aussi d’élargir mon réseau ».

Quant à la formation de préparateur mental, où il a suivi des cours magistraux en ligne grâce au programme réalisé par Anaëlle Malherbe (chercheuse à l’INSEP), il a obtenu son certificat de préparation mentale pour la performance professionnelle au début du mois de février. « Ce qui a été super intéressant dans cette formation, c’est que dans ses cours magistraux, on nous donne des objectifs et des outils aussi. Quand j’ai dû passer ma certification, j’avais les outils pour réussir. Concrètement, tout ce que j’apprenais, je devais les mettre en application sur un ou deux joueur(s) de l’équipe pour rendre mon travail. Et le jury l’a validé et m’a déclaré apte pour être préparateur mental. » Une formation qui l’a suivi en ligne, comme dit précédemment, sur le site lnf.fr (Les Nouvelles Formations). « J’ai commencé fin octobre et ça dure quelques semaines. C’est beaucoup de boulot mais avec le confinement en novembre j’ai eu du temps pour étudier tout ça. »

Président à la commission de discipline à la FFBB ; du simple avertissement aux affaires de moeurs 

Mais ce n’est pas tout. Marc Namura est aussi le président de la commission de discipline à la Fédération Française de Basket-Ball. Pourquoi et comment est-il arrivé dans ce cercle que l’on peut qualifier de fermé ? « Comme tout jeune coach j’ai fait des bêtises. Un jour, j’ai pris une technique injustifiée. L’arbitre m’a foiré mon match et la montée en NM2 en prime. J’ai écopé de deux fautes techniques donc direction la Commission. J’avais le droit de me rendre ou non à la commission. J’y avais été avec 15 personnes face à moi et j’ai dis ce que je pensais de cet arbitre. Ce qui habituellement se passe en 15 minutes, cela avait duré 2 heures pour m’expliquer. J’ai exposé tout plein de problème. Je m’étais défendu limite comme un avocat. Ils étaient à la fois passionnés et à la fois en train de se demander pourquoi je me prenais autant la tête juste pour ça. Mais je n’aimais pas l’injustice. »

Yannick Supiot (ex-président) lui avait demandé à l’issue de son passage s’il était intéressé pour intégrer la commission de discipline. Chose qu’il a accepté et est devenu un membre il y a 8 ans. Puis quelques temps après, Jean Claude Brière est décédé, faisant de Marc alors le vice-président. Enfin Yannick Supiot a démissionné peu de temps après et le Marnais est devenu président de la commission. Il nous explique les dossiers sur lesquels la commission travaille tout au long de l’année. « Concrètement, cela va du simple avertissement à la radiation à vie. Et cela va de la LFB/NM1 au U15 Élite. Les problèmes que l’on a sur la table sont aussi ceux que l’on retrouve dans la société de tous les jours, comme des affaires de mœurs. Mais je ne donnerais pas plus de détails à ce sujet. En tout cas, c’est une autre partie du basket très intéressante avec du droit, des règlement généraux. Mon job c’est de veiller aux intérêts de la Fédération, protéger les licenciés dont les arbitres. En parlant d’arbitrage, on a une statistique effrayante : la perte de 30 à 40% des arbitres sur les deux dernières années. C’est une catastrophe. »

« Stephen Brun détient toujours le record de fautes techniques sur une saison »

L’assistant de l’ALM se rend chaque jeudi ou presque dans les bureaux de la commission situés dans le XIIIe arrondissement de Paris. « On se concerte, moi étant président j’ai deux voix. La plupart du temps, nous sommes d’accord. » Mais est-il facile de sanctionner des personnes que l’on connaît bien ? « Je me suis retrouvé de nombreuses fois face à des présidents, joueurs, entraîneurs que je connais. En un an et demi de présidence, personne ne m’a téléphoné par la suite en me disant que j’avais déconné sur la sanction. » Ironie de l’histoire, il s’est retrouvé face à son ex-président d’Aubenas après qu’un joueur de l’équipe ardéchoise ait frappé un adversaire. « Je m’étais retiré du dossier car il y avait un lien trop fort. J’aurais pu, si je le voulais, charger le joueur avec une grosse pénalité financière sur le club. Bon après le président aura fait appel, etc. Moi j’avais simplement écouté la défense. Et à la fin de la journée, j’ai salué mon ex-président. La hache de guerre était enterrée. »

« On avait eu un client fidèle il y a maintenant 3 ans, Stephen Brun. Il avait écopé de 10 fautes techniques sur l’ensemble de la saison avec Vanves. Son record est toujours d’actualité d’ailleurs. Sans oublier son histoire de paris sportif il y a 5 ans. Je me souviens d’un de ses passages devant nous où il avait clairement dit que les arbitres étaient nuls à ch***. Et une autre fois, il nous avait fait mourir de rire en nous envoyant un mail afin de se défendre : « J’ai changé. Je me suis inscrit à un stage d’arbitre. Non lol je plaisante. » Mais il n’avait pas échappé à la sanction cependant ! »

Poursuivre à Évreux, une évidence

Depuis la reprise du championnat en janvier, l’ALM a vécu un redressement spectaculaire passant de la 16e place (0V-4D) à la 10e grâce à une série de 6 victoires en 7 matchs (6V-5D). Marc Namura estime avoir beaucoup de chance d’apprendre au contact de Neno Asceric. « En voyant Neno au quotidien, je me dis que j’ai encore des lacunes, que j’ai beaucoup appris sur le management, la tactique. Il a une telle passion pour son sport. Il enseigne le basket, à moi, au staff. Pour moi, c’est une formation accélérée. Il n’hésite pas à me laisser les échauffements même s’il garde toujours un œil (sourire). L’année prochaine, j’envisage de passer mon diplôme, le DES (Diplôme d’État Supérieur). » Et même s’il avait le diplôme en poche, Marc ne se voit pas prendre en main une formation de NM1/Pro B pour le moment, « c’est trop tôt ».

Il évoque dans le même temps les plus beaux souvenirs qu’il a vécu jusqu’ici à Évreux : « Le match contre Denain en mars 2019. Je venais tout juste de débarquer. On est à domicile, on encaisse un 0-16 d’entrée de jeu, on était aux abois, les spectateurs éteints. Tu te dis que le match va être très long. On rentre aux vestiaires avec 14 points de retard. Et en deuxième mi-temps, la machine se met en route, les gars élèvent leur niveau de jeu et il se passe un truc dans la salle, une espèce de communion. C’est comme si les supporters étaient avec nous sur le parquet et nous poussaient à chaque paniers marqués. On revenait petit à petit dans le match, on n’était toujours pas passé devant mais on se sentait invincible. L’ambiance était folle, incroyable. Vivre ça dans une salle qui transpire le basket, avec des supporters connaisseurs, cela m’a donné la chair de poule. Ce match est aussi l’histoire d’une vie. Tu peux être au plus bas dans ta vie pour des raisons personnelles et peu de temps après être au top. Dans une vie, il y a plusieurs quarts temps, plusieurs temps-morts, tu cherches à savoir dans quelle direction tu veux aller. Et tout récemment la victoire à Rouen après 2 prolongations (112-113) est absolument mémorable. C’est un souvenir qui va rester graver longtemps dans la mémoire. Le seul regret est d’avoir joué ce match à huis clos. Je n’imagine même pas l’ambiance que cela aurait pu être surtout avec nos supporters. »

En fin de contrat en juin prochain, il souhaiterait prolonger son bail dans l’Eure, et si possible pour 2 ans afin de prendre le temps de passer son diplôme, tout en continuant son apprentissage au côté de l’entraîneur serbo-autrichien qui lui aussi est en fin de contrat dans 6 mois. Et pourquoi pas coacher l’ALM Évreux dans les prochaines années ? « C’est une possibilité, une question d’opportunité aussi. Mais dans quelques années oui j’aimerais. Aujourd’hui, il en n’est pas question car le club a le meilleur coach possible avec Neno Asceric. Il est exigeant, demande beaucoup de choses, mais il est humain et compréhensif. » Et ainsi avoir une nouvelle flèche à son arc.

entre-passion-et-multifonctions--marc-namura-se-met-au-service-du-collectif1614725132.png L’apprentissage accéléré de Marc Namura, « ce sont comme des cours magistraux avec Neno » (photo : ALM Évreux)

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