La Coupe de France 2024, le nouveau millésime de la JDA Dijon !
18 ans après, la JDA Dijon s’offre de nouveau la Coupe de France
Souvent, il y a des symboles dans le basket. Comme le fait de voir David Holston, l’icône de Dijon, tenu à 2 points à 1/2, sortir de sa boîte pour aller planter le tir décisif. Il est le patron de la JDA Dijon, le meilleur joueur de l’histoire du club, l’idole d’un peuple, et s’il est peut-être déclinant, dans une perte de vitesse légitime vu son âge avancé (38 ans), le lutin américain reste capable de plier des finales pour offrir des trophées à la Jeanne d’Arc. À 2 minutes du buzzer final, naviguant autour de l’écran de Vitalis Chikoko, l’ancien MVP a pris de vitesse Quinton Hooker pour s’élever longue distance. Le shoot du titre (76-70). « C’est un symbole, oui », acquiesce Laurent Legname. « C’est son trois points qui scelle le match alors qu’il avait été en difficulté jusque-là. »
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Et dans le basket, il y a aussi une justice. Comme celle de voir cette finale boudée par les gros, réservée aux ramasse-miettes, tourner en faveur du club qui a le plus contesté la suprématie de l’ASVEL au début de la décennie. Victorieuse de la Leaders Cup 2020, la JDA a été privée d’une immense opportunité de remporter le titre par le Covid. L’année suivante, Villeurbanne a empêché le club bourguignon de concrétiser son époque dorée en la torturant en finale de Coupe et de Betclic ÉLITE. Alors oui, dans un monde de plus en plus polarisé par les superpuissances (Monaco – ASVEL) et les outsiders majeurs (Paris – Bourg), rendant de fait la conquête d’un trophée beaucoup plus difficile, il y a eu une sorte d’équité à attribuer ce Trophée Robert Busnel 2024 à la JDA, qui devrait pouvoir prétendre à la FIBA Europe Cup en cas de Top 12.
« Didier Deschamps a fait sa carrière avec beaucoup de circonstances favorables »
Laurent Legname
Et qu’importe si la saison bourguignonne a été extrêmement compliquée, avec une 13e place indigne des nouveaux standards locaux. Qu’importe si la SIG s’est présentée à l’Accor Arena les jambes lourdes à cause d’une arrivée rocambolesque au milieu de la nuit en minivan. Qu’importe si le tirage au sort a été favorable, avec notamment deux Pro B lors du plateau de Trélazé. « Sur une série de playoffs, on sait que Monaco, voire Paris, battent tout le monde », pose Laurent Legname. « Sur une Leaders Cup, c’est difficile d’enchaîner 3 matchs en 72h pour les battre. Il reste la Coupe… Il faut peut-être bénéficier de circonstances favorables mais je pense que Didier Deschamps a fait sa carrière avec beaucoup de circonstances favorables lors des tirages au sort (il sourit). Or, on n’en parle pas, on ne regarde que le résultat. »
Et pourtant, la SIG était dans le coup…
Le résultat, parlons-en. Le sort de cette finale a longtemps été sur un fil, avec le courageux Dan Akin qui replaçait encore la SIG aux manettes à moins de quatre minutes de la fin (68-70). Bien trop hasardeuse défensivement lors de l’entame, la SIG a su trouver la bonne formule pour embêter Dijon, avec Tyrus McGee en homme providentiel. Auteur de 13 de ses 19 points dans le seul troisième quart-temps, l’ancien palois avait placé Strasbourg dans des conditions favorables (49-53, 27e minute). « Mais on a perdu le momentum lorsqu’on a enchaîné les grosses défenses et qu’on a quand même pris des paniers, notamment sur le shoot en transition de Giovan Oniangue (55-55) », relève Massimo Cancellieri.
La force de l’expérience ? Débarqué sur le tard à Dijon, l’ailier connait le chemin qui mène vers la Coupe de France. Engagé dans sa quatrième finale (après 2013, 2018 et 2022), dont trois contre la SIG, le Centrafricain a fait parler tout son savoir-faire (16 points à 6/10, 6 rebonds et 2 passes décisives). « On savait que le plus fort mentalement l’emporterait », relève-t-il. Mais il ne faut pas que vouloir gagner, il faut aussi trouver les bonnes formules. « Le quatrième quart-temps a été la bascule », souligne Laurent Legname. « On a eu le mérite de rester dans le match en faisant les stops puis on a trouvé de l’alternance avec Giovan en 4 et Allan (Dokossi) en 5, avant de remettre Vita (Chikoko). » Car si Holston a mis le couvercle sur le sacre final, et un 15-0 suite au dernier panier d’Akin (83-70, score final), c’est bien le pivot zimbabwéen qui a tenu la JDA à bout de bras offensivement (20 points à 9/13, 7 rebonds, 3 passes décisives et 3 contres), lui le désormais double MVP de la finale.
« On retiendra que la JDA a gagné un titre ! »
Comme quoi la JDA Dijon pouvait certainement aspirer à mieux que sa saison actuelle en Betclic ÉLITE ? Sans l’incroyable vague de blessures, très certainement, oui. Mais on connait aussi tout un paquet de clubs qui signeraient pour un trophée au bout du compte, parfois parmi les plus ambitieux depuis bien longtemps. « C’est un match à l’image de la saison : on a su faire le dos rond mais on retiendra que la JDA a gagné un titre, c’est extraordinaire pour le club », savoure le technicien varois, particulièrement ému, dans les bras de sa famille dès le buzzer final, au point de se présenter avec une jolie marque de maquillage sur la joue en conférence de presse. Et lui aussi a appris de ses erreurs… Sa saison mitigée à Bourg-en-Bresse ? Son licenciement de Gravelines-Dunkerque ? Peut-être, oui, mais pas que… « Ce soir, je ne vais pas être couché ! On n’avait pas vraiment eu le temps de célébrer la Leaders Cup car on était directement partis en vacances. Mais ce soir, comptez sur moi, je peux vous dire que je vais vraiment le fêter ! Je crois qu’il y a une grosse, grosse soirée à Dijon ! » 18 ans après la dernière Coupe, c’est la moindre des choses…
À l’Accor Arena,
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