Contre une SIG méconnaissable, la victoire de l’espoir pour Fos-Provence
Sous le panier fosséen, Jaraun Burrows est le seul à s’être levé. À quelques mètres de là, ballon en main après avoir intercepté une mauvaise passe, Allan Dokossi fonce dans sa direction avant d’aller poser l’un des dunks de l’année à Parsemain (sa spéciale, un reverse windmill), faisant exploser son ancien coéquipier. Cela fait deux ans que l’intérieur bahaméen, désormais à Andrézieux-Bouthéon, ne défend plus les couleurs fosséennes mais il revient dès qu’il le peut dans le Sud, premier supporter des BYers, parfaite incarnation de ce que viendra souligner Bodian Massa en fin d’après-midi. « Ce club a un esprit familial. » Pourtant, les instants de célébration comme celui-ci n’ont pas été légion cette année à Fos-sur-Mer, toujours lanterne rouge de Betclic ÉLITE. Des matchs sans stress, les méridionaux n’en ont vécu que deux dans la saison : mi-décembre contre Nancy (89-53), un résultat qui pourrait peser lourd dans la course au maintien, et ce dimanche face à Strasbourg (87-65).
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— LNB (@LNBofficiel) April 23, 2023
Fos, le coup de la zone
« Ça fait du bien », savoure Rémy Valin, l’entraîneur de Fos-sur-Mer à l’origine du coup tactique qui a renversé la rencontre. Alors que son équipe subissait la foudre de DeAndre Lansdowne (auteur de l’intégralité de ses 12 points en début de match), au point de compter 12 unités de retard (21-33, 14e minute), l’ancien technicien ébroïcien a sorti de sa poche une bonne vieille défense de zone, « travaillée ce week-end » selon Allan Dokossi. Et la SIG s’est cassée les dents dessus pendant tout le reste de la rencontre ! « Leur zone nous a posé énormément de problèmes, on n’a pas su trouver les solutions », regrettait Bodian Massa. Certainement éprouvés par leur incroyable tryptique Bonn – Monaco – Fos-sur-Mer en cinq jours, même si Massa a repoussé l’argument fatigue, les Alsaciens étaient également diminués, avec les absences des meneurs artificiers Marcus Keene et Tim Frazier qui auraient pu faire exploser la zone. « On la sort de temps en temps », expliquait Valin après coup. « Elle a payé aujourd’hui, elle a bien marché. La zone était vraiment active, un peu match-upée, les joueurs ont bien communiqué là-dessus et ont fait preuve de beaucoup de solidarité. »
L’émotion de Bodian Massa, face à son maillot retiré par Fos-Provence
Encore plutôt réduit au moment du fameux dunk de Dokossi (62-53, 28e minute), par ailleurs auteur de l’une de ses meilleures performances de la saison (10 points à 4/7, 11 rebonds, 2 passes décisives, 3 interceptions et 1 contre), l’écart a finalement fini par exploser en fin de match, quand les Strasbourgeois ont baissé les bras, à bout physiquement. « C’était de pire en pire en deuxième mi-temps », peste Luca Banchi, très remonté contre un calendrier « qui ne laisse aucune chance » à son équipe. « On ne peut pas se reposer, pas préparer correctement les matchs et les blessures sont en train de tuer notre roster. On a essayé de modifier des dates mais personne n’a voulu nous écouter. » Ces considérations mises à part, restera la froide réalité d’une semaine où la SIG a perdu gros. Oui, il y a eu un exploit jeudi à Monaco mais entre-temps, Strasbourg a abandonné ses illusions continentales, les armes à la main à Bonn, et n’est pas loin d’en faire de même sur la scène nationale. Désormais 12e, les Alsaciens sont loin des playoffs et n’auront toujours aucun répit puisqu’ils sont attendus dans 48 heures à Nancy. Où ils pourraient faire les affaires des… BYers en cas de succès à Gentilly. Car certes toujours bon dernier, Fos a ravivé la flamme de l’espoir en revenant à une longueur du SLUC, premier non relégable. « Les cinq derniers matchs vont tous être décisifs », lâche Allan Dokossi. « Pour l’instant, il ne faut pas voir se condamnés, ni trop beau. » L’an dernier, à la même époque, le Dok’ et les siens étaient exactement dans la même situation, dos au mur. Preuve qu’un chemin existe mais on ne parierait pas trop non plus sur la force de l’expérience pour le trouver. Avec l’assistant Karim Remil, l’international centrafricain est le seul de l’effectif actuel à pouvoir en parler. Mais en jouant comme ça, même si Fos ne rencontrera pas des équipes aussi essoufflées chaque week-end, les BYers peuvent continuer à rêver.
À Fos-sur-Mer,
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