Clap de fin pour Sandrine Gruda en équipe de France, les mots de Jean-Aimé Toupane
Sandrine Gruda avec Jean-Aimé Toupane lors de la préparation de l’Euro 2023.
225 sélections et 9 médailles dont une en or, remportée lors de l’Euro 2009 à Riga. Tel est le palmarès en Bleu du monument du basket français qu’est Sandrine Gruda (1,93 m, 36 ans), dont le parcours en équipe de France A a débuté en 2006. Une championne hors norme handicapée par les blessures tout au long de la saison (13 matches disputés sur 24 en LFB, 8 sur 14 en EuroLeague, pour moins de 8 points et quasiment 5 rebonds de moyenne), qui n’a finalement pas été retenue par Jean-Aimé Toupane et son staff pour participer aux prochains Jeux olympiques de Paris.
Un choix qui soulevait immédiatement des questions lors de l’annonce devant le parterre de journalistes réunis, et auxquelles le sélectionneur s’est empressé de répondre, heureux de pouvoir s’exprimer sur un sujet forcément sensible. « Merci de me poser cette question. Sandrine est une joueuse exceptionnelle. Elle a toujours porté le maillot de l’équipe de France avec beaucoup d’engagement. Ça n’a pas été une décision facile pour moi. En tout cas on a essayé de respecter la joueuse, qui a beaucoup apporté à cette équipe de France. »
« La meilleure alchimie possible »
Rappelant ce que « représentaient les Jeux pour Sandrine Gruda », et l’« importance » que revêtait cette compétition pour elle, l’ancien joueur de Monaco et Gravelines précisait alors les raisons de la non sélection de la meilleure marqueuse de l’histoire de l’équipe de France (2 878 points). « J’ai fait des choix basés sur la performance, et non sur l’individu. On a essayé de construire une équipe avec la meilleure alchimie possible et ça n’a pas été facile pour moi de lui annoncer (sa non-sélection). Mais ma responsabilité voulait que je prenne une décision plus par rapport à la performance. »
Un choix fort de la part de Jean-Aimé Toupane, qui n’est pas sans rappeler celui de l’été dernier, lorsqu’il décidait de se priver de Marine Johannes (1,78 m, 29 ans) pour l’Euro, cette fois pour des raisons extra-sportives. Un choix assumé aussi, mais surtout, un risque calculé pour le sélectionneur national, convaincu que le « vécu collectif des deux dernières années compensera le manque d’expérience » de son groupe. Adepte d’un basket moderne, le natif de Kaolack (Sénégal) a pu mettre en place le projet de jeu qui lui sied lors de TQO de février, avec moult ailières de grande taille, mobiles, athlétiques et polyvalentes. Un jeu qui correspond probablement davantage aux stretch 5 que sont Marième Badiane, Iliana Rupert et même Dominique Malonga. Ainsi, il aurait peut-être été plus complexe encore de se séparer de Sandrine Gruda au cours de la préparation ou même de ne pas l’utiliser lors du tournoi olympique.
La principale intéressée, que l’on sentait déjà perplexe sur sa présence à l’occasion d’un entretien sur le plateau de Stade 2 le dimanche 12 mai, a confié à BasketEurope avoir été mis au courant par Jean-Aimé Toupane et Christophe Léonard dès le 8 mai, lors d’un rendez-vous à Paris. Elle s’est décrite sous le choc depuis :
« Je suis choquée. Je subis la situation. Ce n’était pas mon plan ; je voulais pouvoir arrêter après les Jeux, remercier le public une dernière fois, pour toutes ces années passées. Et ça, je ne pourrai pas le faire. Même plus porter ce maillot bleu, une dernière fois. »
Reste à savoir comment la Fédération française de basketball parviendra à honorer Sandrine Gruda et ses 12 campagnes en équipe de France féminine, après cette cruelle sortie.
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