Champagne Basket glace Chalon et pose une option sur la montée
Vu comme ça… « On ne monte pas pour trois putain de points de goal-average, on a un mec qui a fait un AVC, on s’est cassé fait chier toute l’année à tenir pour ça », énumère Antoine Eito. « Non non, moi je ne l’accepte pas. » Et pourtant, malgré tout cela, sous les yeux de Clint Capela (Atlanta Hawks), l’Élan Chalon est complètement passé à côté de sa finale de Pro B, du moins de sa première mi-temps, comme s’il n’était pas conscient de l’évènement. « J’ai vu des joueurs blancs comme des linges, qui refusaient les shoots, qui n’existaient pas : on est descendu trop bas », peste Savo Vucevic. Jusqu’à -18 au niveau du score (28-46), et cela aurait même pu être pire au vu de la différence abyssale entre les deux équipes.
« Certains n’ont rien fait ce soir »
Venu au Colisée pour récupérer l’avantage du terrain, Champagne Basket a signé une première mi-temps exceptionnelle de maîtrise, ne perdant qu’un seul ballon ! « On a plutôt bien contrôlé le secteur intérieur et le rythme de la rencontre », s’est réjouit Thomas Andrieux, l’entraîneur marnais. « Il faut aussi souligner notre solidité défensive depuis le début. » Derrière, le talent de Marquis Jackson (13 points à la pause, 22 au total) a permis de creuser l’écart, mais il n’en fallait même pas autant face à une équipe chalonnaise aussi apathique. Un seul joueur au niveau, Antoine Eito, et quasiment rien derrière : 9 balles perdues pour 6 passes décisives, un ratio cauchemardesque. « Les décibels ne pourraient pas mesurer ce qui s’est passé dans les vestiaires à la mi-temps », tempête Savo Vucevic. « Les murs ont tremblé. Moi, je n’ai plus de genou mais j’avais envie de jouer. C’est une finale, tu dois tout laisser sur le terrain. Certains n’ont rien fait ce soir ce soir. Est-ce qu’on a des guerriers ? »
Oui, l’Élan en a trouvé un autre : Kenny Baptiste a apporté une touche imprévue d’adresse extérieure (20 points à 7/13, dont 4/7 à trois points). On pourra aussi sauver Lionel Gaudoux pour sa combativité, mais l’ancien saint-quentinois a raté trop de choses faciles et a incarné la défaillance bourguignonne aux rebonds (2 prises, 25 à 38 au total). Sinon, les autres ont été sanctionnés : Damien Bouquet n’est plus revenu sur le parquet après avoir disputé 17 minutes en première mi-temps, Luka Lapornik non plus, Mattias Markusson a effectué un passage éclair, Antonio Jordan n’a pas existé : 5 points à 1/9 pour eux en cumulé… Difficile de gagner une finale à deux et demi, avec également un Supreme Hannah hors sujet (4 points à 0/6). « J’espère qu’il va se réveiller », clame le technicien franco-monténégrin. « Il faut qu’il soit plus lucide, plus créateur. »
Marquis Jackson décisif
Toujours est-il que malgré ce paysage désolant, l’Élan n’est pas passé si loin du hold-up de l’année. Relégués jusqu’à -21 (31-52, 24e minute) lors du moment Aboudou (4 points et 1 passe décisive en quelques secondes), l’enfant du club, les Chalonnais se sont révoltés, ont enflammé le Colisée pour revenir sur les talons des Champenois. 67-70, avec moins de cinq minutes à jouer, et plusieurs shoots successifs pour égaliser : Gaudoux, Eito, Hannah… Rien n’y fera, même une balle perdue de Timothé Crusol sur remontée de balle dans les dernières secondes, pour finalement être crucifiés par un tir lointain de l’insaisissable Marquis Jackson (22 points à 9/18).
Un vrai soulagement, au final, pour les coéquipiers de Mathis Keita (10 points à 4/5, 6 rebonds et 2 passes décisives), qui n’auraient certainement pas dû se faire aussi peur. D’une mi-temps à un seul ballon égaré, ils en ont lâché neuf après la pause, ne pouvant plus enchaîner une seule possession cohérente par séquences. Mais personne ne s’en souviendra dès demain. On se rappellera simplement que Champagne Basket a récupéré l’avantage du terrain, et que cela aurait été injuste que cela ne soit pas le cas. « Sur la globalité du match, on mérite », plaide Thomas Andrieux, vantant la solidité des siens dans le money-time pour résister à la pression. « C’est évidemment une victoire importante. C’est même déterminant. » Eux, au moins, ont compris que c’était une finale…
À Chalon,
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