Bodian Massa brille face à la SIG : le coup de la revanche de l’ex
Avec 18 points, l’ancien strasbourgeois Bodian Massa a battu son record de la saison
Il y a quasiment un an jour pour jour, la SIG Strasbourg avait pourtant eu sous les yeux l’exemple parfait de ce qu’il fallait faire pour sortir Bodian Massa (2,08 m, 26 ans). Alors de retour à Fos-sur-Mer, celui qui portait les couleurs alsaciennes l’année dernière avait été honoré par le public de Parsemain le 23 avril 2023, ému aux larmes par la cérémonie d’avant-match ayant vu son maillot être retiré avec la présence surprise de sa mère. Le Strasbourgeois avait ensuite traversé l’après-midi comme une ombre (2 points à 1/7 et 4 rebonds), incapable de gérer ses émotions.
Pas priorisé par la défense strasbourgeoise
Alors évidemment, la SIG ne pouvait pas réellement imiter les BYers. Bodian Massa n’est resté qu’une seule saison dans le Bas-Rhin et le match se déroulait à Ékinox, l’international français ayant manqué son retour au Rhénus à cause d’une blessure. Mais si l’affect était certes loin d’être aussi élevé que dans le Sud l’année dernière, le Bressan a prouvé qu’il avait progressé dans sa gestion des émotions en signant son meilleur match sous le maillot de la JL Bourg (18 points à 8/9 et 7 rebonds pour 21 d’évaluation en 19 minutes), sa deuxième meilleure performance offensive en Betclic ÉLITE derrière ses 22 unités inscrites contre Dijon en mars 2022. « J’ai pris en maturité par rapport à ce genre de situation où j’avais fait un non-match l’année dernière à Fos-sur-Mer », admettait-il, dans un rire étouffé, après le court succès burgien (77-74). « Je suis resté un an à la SIG, qui est un grand club, mais j’ai abordé ce match dans l’optique de me dire que c’était un match comme les autres. Après, c’est sûr qu’il y avait un peu un esprit revanchard car je n’avais pas envie de perdre contre mes amis. »
Très proche de Jean-Baptiste Maille, avec qui il a démarré en Pro B à Fos, ou de Paul Lacombe, qui l’avait pris sous son aile l’année dernière, Bodian Massa a vu sa tâche être facilitée par le plan de jeu de la SIG. Face aux multiples options offensives de la Jeu, Massimo Cancellieri avait fait le choix d’arrêter les extérieurs en priorité. « On a fait des choix défensifs qui lui laissaient un peu plus de liberté que les autres joueurs », révèle son ex-coéquipier Léo Cavalière. « Il a su saisir les opportunités et être efficace. On s’est adapté pendant le match mais on l’a mis en confiance. C’est comme ça, on ne peut pas tout arrêter, on peut saluer son match. »
Initialement sous contrat avec la SIG
Sur les bases de son record en carrière à la pause (12 points à 100%), l’ancien débutant des Pennes-Mirabeau a effectivement été mieux contrôlé après coup, muet pendant tout le dernier quart-temps. « Il a marqué 12 puis 6 points, on s’est adapté, problème réglé facilement », évacue Massimo Cancellieri. Mais le mal était déjà fait pour la SIG, qui aurait pu mieux capitaliser sur la timide entame burgienne si Massa n’avait pas eu d’autant d’espaces pour placer tous ses petits shoots à mi-distance, avec une efficacité d’horloger suisse (5/5 à l’intérieur, 3/4 à l’extérieur). « Je ne vais pas dire qu’ils ont mal fait car je ne vais pas critiquer les choix du coach », sourit-il. « En ce moment, je me sens bien dans mon basket, en confiance, et quand c’est le cas, je sais que je suis un très bon joueur, capable de faire plein de choses sur un terrain. Ça s’est vu. Dans le basket, on fait des choix, on laisse des choses plus ou moins ouvertes : malheureusement pour eux, j’ai eu un bon jour. »
De quoi continuer à attiser les regrets alsaciens de l’avoir vu partir au tout dernier moment ? Sous contrat jusqu’en 2025 avec la SIG, Bodian Massa disposait d’une clause de départ jusqu’au 25 juin. Pendant un mois, le club a attendu fébrilement la réponse de son pivot, qui est tombée à 48 heures du couperet : direction Bourg-en-Bresse. Un immense coup dur dans la constitution de l’effectif strasbourgeois, qui perdait non seulement l’un des meilleurs défenseurs du championnat et un JFL de référence à son poste, obligé de se rabattre en dernière minute sur deux pivots à très faible coût : l’éphémère Nakye Sanders et le rookie Dan Akin. « Je suis déçu qu’il ne soit pas resté chez nous, bravo à lui », pouvait conclure Massimo Cancellieri, beau joueur.
À Bourg-en-Bresse,
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