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ITW Benjamin Sene, presque l’âge de raison : « Je dois encore gagner en régularité »

Betclic ÉLITE - Benjamin Sène est l'une des raisons de la bonne saison de Nanterre. A près de 30 ans, il arrive à maturité.
ITW Benjamin Sene, presque l’âge de raison : « Je dois encore gagner en régularité »
Crédit photo : Julie Dumélié

Pour sa troisième saison sous les couleurs de Nanterre et à bientôt 30 ans (le 13 mai), Benjamin Sene (1,84 m) brille sur cette première partie d’exercice (11,5 points à 46,9% de réussite aux tirs, 2,2 rebonds et 4,1 passes décisives en 26 minutes de moyenne). Le meneur/arrière tricolore revient sur les ambitions et les bons résultats de la JSF pour la dernière saison de Pascal Donnadieu sur le banc. Interview.

Nanterre est cinquième de Betclic ELITE après 23 journées (15v-8d). Quel bilan tirez-vous de cette première moitié de saison ?

On est dans nos objectifs. On voulait se qualifier pour la Leaders Cup, c’est chose faite. On souhaitait aller le plus loin possible en Coupe de France, on est toujours en course. Et bien sûr, on a l’ambition de se qualifier pour les playoffs en fin de saison, et là aussi, on est dans les temps de passage. Maintenant, il reste beaucoup de matchs, alors il faut garder cette dynamique.

Après un exercice 2022-2023 compliqué (13e en 2022-2023), comment expliquez-vous les bons résultats de cette saison ?

C’est incomparable avec ce qu’on a vécu l’an dernier, où l’équipe a été touchée très tôt par les blessures, à l’image de Bastien Pinault qui se fracture la main dès le premier match de préparation. On a passé notre temps à intégrer des joueurs et à adapter nos systèmes. Et pour moi, en tant que meneur, ce n’était pas toujours simple. Les premières défaites sont arrivées et on est partis dans une spirale négative. On a fait une mauvaise saison, mais au vu du contexte, on a fait le minimum syndical en arrivant à se maintenir. Quand je vois ce qu’on réalise cette année avec une ossature semblable à celle de l’an dernier, ça laisse des regrets. On a la chance de ne pas avoir de blessures cette saison, ce qui nous permet de créer plus d’alchimie. On a aussi un bon mix entre de jeunes joueurs à gros potentiel, qui nous amènent leur fraîcheur, et des vétérans de Betclic ELITE. La mayonnaise a bien pris dès le début et tout le monde s’entend très bien. On est 8 JFL (Joueurs Formés Localement) cette année et nos Américains connaissent déjà le championnat. Pour créer des automatismes c’est un gros plus.

« Une meilleure gestion des temps faibles »

Hamady Ndiaye nous confiait récemment l’importance de mieux jouer à l’extérieur pour garder le cap. Est-ce également votre analyse ? Quels sont selon vous les axes de progrès de l’équipe ?

Sur le plan comptable, c’est indéniable. On n’a gagné que quatre matchs à l’extérieur jusqu’ici. Mais le problème est le même, qu’on soit à la maison ou à l’extérieur. On a trop souvent tendance à se retrouver menés au score. À domicile, on trouve généralement les ressources pour mettre un coup d’accélérateur et l’emporter, mais en déplacement, c’est une autre histoire. Paradoxalement, on a réussi à le faire au Portel (victoire 84-72 le 27 janvier), où on prend 10 points d’avance dans le troisième quart-temps, avant de s’imposer. Donc on est peut-être déjà sur la bonne voie. Mais il faut qu’on arrive à contrôler les matchs, et, surtout, qu’on ait une bien meilleure gestion des temps faibles. Il faut aussi qu’on essaie de trouver des solutions collectives quand on est dans le dur, plutôt que de chercher des exploits individuels. Car quand on respecte le plan de jeu, on produit du bon basket.

Vous affrontez Monaco le 28 février prochain à La Defense Arena, où vous aviez lourdement chuté contre l’Asvel l’an dernier. Est-ce une date que vous avez coché dans votre calendrier ?

Sene, Begarin et Nanterre s’amusent cette année (photo : Julie Dumélié)

Pour la famille et les fans, on peut dire que c’est un match particulier. Pour moi en tant que joueur, ça reste un match de championnat. Alors oui, ce sera dans une autre salle, avec une atmosphère particulière, mais on devra l’aborder comme un simple match de Betclic ELITE. Il ne faut pas s’imaginer que ce sera un match différent des autres. C’est un super évènement pour le club et pour le basket français, ça met notre sport et la JSF dans la lumière. Mais pour que ce soit réussi, il faudra qu’on montre un beau visage. Et pour ça il faut se concentrer sur la rencontre en elle-même.

Cliquez-ici pour assister à la rencontre entre Nanterre 92 et l’AS Monaco à la Paris La Défense Arena

Nanterre s’est qualifié pour la Leaders Cup (du 16 au 18 février) et affrontera l’Asvel en quarts de finale. Quelles sont vos chances dans ce match ?

On est contents d’y être et on va faire le maximum. C’est un gros tirage, c’est sûr, mais en étant dans le second chapeau (places 5 à 8), il ne pouvait pas en être autrement. On va jouer crânement nos chances. On les a battus cette saison, mais on sait que l’équipe a changé depuis. Ça va être un très gros match.

« Pascal Donnadieu nous a rappelé que la Leaders Cup était la seule compétition qu’il n’avait pas gagné »

Est-ce que le format du tournoi peut permettre à un outsider comme Nanterre de créer la surprise ?

C’est un format qui peut rappeler la Coupe de France, avec des matchs couperet. Et en basket, tout peut arriver. L’adresse peut être d’un côté et pas de l’autre, il peut y avoir plusieurs facteurs qui font la différence en faveur d’une équipe. Il y a un côté très aléatoire sur ce type de rencontre. Sur une série de playoffs, c’est une autre histoire, mais sur un match, qui sait ce qu’il peut se passer ?

Cette Leaders Cup manque au palmarès de Pascal Donnadieu. Y a-t-il une volonté supplémentaire de remporter ce trophée pour sa dernière saison sur le banc ?

Benjamin Sene et Pascal Donnadieu en route vers la Leaders Cup (photo : Laurent Staskiewicz)

Pascal nous a rappelé que c’était la seule compétition qu’il n’avait pas gagnée (rires). On lui a dit qu’on allait faire le max, mais les huit équipes seront là pour l’emporter. Il va falloir enchaîner les gros matchs dans une compétition où les rencontres sont très rapprochées. Mais on devra prendre les matchs les uns après les autres, sans faire de calcul.

L’après Pascal Donnadieu se prépare-t-il déjà au sein du club ?

Le seul changement par rapport aux années précédentes, c’est l’inversion des rôles en Coupe de France. Philippe Da Silva a pris les commandes de l’équipe contre Limoges, avec Pascal Donnadieu comme assistant. A priori, l’expérience devrait être prolongée pour les prochains matchs. Ça ressemble à un passage de témoin.

« J’ai profité de chaque jour passé en équipe de France »

Pour votre troisième saison au club, vous semblez plus performant que jamais. Considérez-vous que vous jouez votre meilleur basket cette saison ?

Oui et non. Disons que le classement actuel de l’équipe donne davantage de relief à mes prestations, mais j’ai déjà évolué à ce niveau par le passé. Les résultats collectifs ne suivaient pas forcément donc l’impression n’était pas la même. Après, j’ai tendance à ne pas me satisfaire de mes performances et à vouloir mieux faire. Notamment en termes de régularité, où je dois encore progresser.

LIRE AUSSI. ITW Frédéric Donnadieu apprécie la saison du renouveau à Nanterre : « Ce n’est que du plaisir »

À l’image de Nanterre finalement ?

C’est un peu ça (rires). Pascal m’a d’ailleurs fait remarquer que je produisais, comme l’équipe, mes meilleurs matchs à domicile. J’ai eu droit à la réflexion (rires).

Vous avez participé aux matchs de qualification au mondial avec les bleus l’an dernier. Espériez-vous être retenu par Vincent Collet pour la prochaine fenêtre de qualification à l’euro 2025 (23 au 26 février) ? Êtes-vous déçu de ne pas avoir été sélectionné ?

En novembre 2023, soir de la première sélection de Wembanyama en équipe de France, Sene était aussi de la partie sous le maillot bleu (photo : FIBA)

Sachant que les joueurs d’EuroLeague pouvaient être retenus, je ne me faisais pas d’illusion. Je ne suis donc pas déçu. Je joue au basket en ne pensant qu’au prochain match, pas pour viser le All-Star Game ou l’équipe de France. Mon seul but, c’est de gagner pour mon club. Et si ça doit me permettre d’être retenu pour les fenêtres tant mieux. Mais c’est pas forcément quelque chose que je recherche à tout prix. Après, je dois dire que la fenêtre de qualification pour la Coupe du Monde fin 2022 a été une vraie bouffée d’oxygène. On vivait une saison compliquée avec Nanterre et j’avais en parallèle quelques soucis personnels donc cette semaine en Bleu m’a fait un bien fou. J’ai vraiment savouré chaque minute passée en équipe de France. J’ai même pu vivre la Wembamania (rires).

« Je me sens très bien à Nanterre »

Vous avez été formé au SLUC Nancy, où vous avez joué vos quatre premières saisons pro, et vous avez prolongé l’été dernier votre contrat avec la JSF jusqu’en 2026. Avez-vous trouvé une nouvelle maison, ici, à Nanterre ?

Oui, on peut dire ça comme ça. J’ai 29 ans, une vie de famille, et on se sent tous très bien ici. Ce n’est pas forcément évident à comprendre pour tout le monde mais généralement ça se passe mieux sur le terrain quand tout roule à côté. Et je me sens vraiment très bien à Nanterre, dans la ville comme dans le club. Ça m’aide à me concentrer sur le basket. Et puis on a la chance d’avoir des supporters en or, qui nous soutiennent partout et en toutes circonstances. Ils nous suivent jusqu’à Monaco pour nous encourager ! Certains viennent même au pied du bus pour nous saluer lorsqu’on part en déplacement. Ils sont toujours derrière nous. Même quand on perd. Le meilleur exemple c’est le match à Paris La Defense Arena l’an dernier, où on remplit la salle malgré une saison compliquée. Ça compte aussi.

Comme Boris Diaw, vous êtes Girondin d’origine et avez joué à Mont-de-Marsan. Que vous inspire son expérience avec Biscarrosse ?

Qu’elles semblent loin les premières années de Benjamin Sene à Nancy… (photo : Sébastien Grasset)

Ça m’a surpris ! J’ignorais qu’il avait prévu de rechausser les baskets ! Faire ça avec des potes, c’est une belle histoire ! Je me souviens de mes finales à Pomarez (arènes accueillant historiquement la finale de Coupe des Landes) en jeunes, et de l’engouement pour cette compétition. C’est exceptionnel. C’est évident que quand tu viens du Sud-Ouest, c’est quelque chose que t’as envie de vivre. On verra s’ils arrivent à aller au bout, mais c’est vraiment cool.

On peut vous imaginer faire la même chose un jour ?

Il ne faut jamais dire jamais ! Pourquoi pas… Qui sait ? (rires)

Commentaires


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gai27
Interview sympa
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