Begarin, Besson, Kamagate, Ajinça : où en sont les derniers Français draftés n’ayant pas encore joué en NBA ?
Le second tour de Draft n’est malheureusement pas synonyme de place en NBA
Ces cinq dernières années, 16 jeunes français ont été draftés en NBA, un record. Mais entendre son nom appelé le jour J n’est pas synonyme de ticket d’entrée vers la grande ligue américaine. Quatre d’entre eux, soit 25%, n’ont pas encore eu cette chance, pour diverses raisons. Certains n’étaient pas encore prêts, d’autres sont tombés dans des équipes trop compétitives qui ne laissent que peu de place aux jeunes. En attendant qu’une porte s’ouvre – si cela arrive un jour – ils sont retournés en Europe pour continuer à se développer, et espérer convaincre les recruteurs outre-atlantique. Avec plus ou moins de réussite.
Juhann Begarin (1,96 m, 22 ans) – Boston Celtics – 41e choix en 2021
Voilà plus de trois ans que Juhann Begarin a été drafté, et il n’a toujours pas vu la couleur de la NBA. Si ce n’est en Summer League, où il a prouvé ce qu’il avait à prouver en dépassant les 18 points de moyenne à l’été 2022. Étant donné que cela n’avait pas débouché sur un contrat NBA, il n’a pas renouvelé l’expérience. Après deux saisons à Paris puis Nanterre où il a régressé statistiquement, le puissant arrière a pris une grosse décision en signant à Monaco. Mais son temps de jeu quasiment inexistant en EuroLeague et sa contribution pas vraiment transcendante en championnat ne vont pas aider les choses. Son record de la saison (14 points contre La Rochelle) est quasiment égal à sa moyenne de points avec Paris au moment de sa Draft (11,9). Le changement de coach pourrait cependant lui être bénéfique. Pendant ces trois années, les Celtics sont de leur côté devenus champions NBA avec un effectif construit où les places sont chères. La franchise du Massachusetts garde cependant toujours contact avec Begarin. L’Israélien Yam Madar, drafté en 2020, est dans la même situation que lui, alors même qu’il a déjà connu l’EuroLeague. Il semble compliqué pour eux d’un jour concrétiser leur rêve.
- Statistiques en 2024/25 (championnat) : 5,5 points à 39,3% aux tirs (dont 45,5% à 3-points), 2,0 rebond et 0,5 passe décisive en 14 minutes de moyenne
Juhann Begarin a rejoué avec Monaco :
14 PTS
3 REB
1 AST
4/9 TIRS
16 EVALQuand on lui donne des responsabilités, ça marche !pic.twitter.com/C4zmRR4HOr
— 🇫🇷 BEST OF FRENCHIES 🏀 (@BestOfFrenchies) October 12, 2024
Ismaël Kamagate (2,11 m, 23 ans) – Denver Nuggets – 46e choix en 2022
Depuis leurs débuts ensemble au Paris Basketball en 2019, les destins de Juhann Begarin et Ismaël Kamagaté restent liés. Leur sort vis-à-vis de la NBA est aussi similaire. Le plus grand des deux n’a pas eu sa chance avec un autre récent champion NBA, Denver. Si bien qu’après deux ans sans se développer autant qu’attendu avec Paris puis en Italie, les Nuggets ont échangé en février 2024 ses droits aux Clippers, qui ne semblent pas non plus montrer d’intérêt. Kamagaté aurait pourtant pu avoir sa chance au lendemain de sa Draft, lorsque les Nuggets étaient dépourvus dans le secteur intérieur. Alors qu’ils sont un excellent centre de formation de jeunes, ils lui ont préféré l’expérience d’un DeAndre Jordan en fin de carrière. De son côté, le pivot français s’est un peu cherché. Il est aujourd’hui joueur de Tortone, avec qui il tourne à quasiment 10 points et 5 rebonds de moyenne en première division italienne. Défenseur de l’année en Betclic Élite en 2021/22, il continue de s’affirmer comme un intéressant “rim-runner”, qui peut aspirer à jouer dans un plus haut niveau de compétition. À bientôt 24 ans, la NBA semble cependant encore lointaine.
- Statistiques en 2024/25 (championnat) : 9,8 points à 67,9% aux tirs, 5,6 rebonds et 1,5 contre en 21 minutes de moyenne
Hugo Besson (1,95 m, 23 ans) – Milwaukee Bucks – 58e choix en 2022
Depuis son départ de Chalon, l’itinéraire de Hugo Besson est mouvementé. Drafté in-extremis en dernière position en 2022 alors qu’il était attendu entre le premier et le second tour, l’arrière scoreur n’a eu que peu de chances de se montrer avec Milwaukee sur les différentes Summer Leagues. Au lendemain de sa Draft, il a signé aux Metropolitans 92 avec pour objectif de se développer physiquement, sur consigne des Bucks. Finalement, une blessure à la hanche est venue entraver sa progression. Alors il s’est rabattu sur des championnats moins clinquants (Italie, Turquie, ABA League), où il s’éclate offensivement. Le fils de l’entraîneur Jean-Paul Besson a changé six fois de club en cinq saisons. Cette saison avec Manisa, il frôle les 20 points de moyenne. Il se renforce dans un style de jeu qui pourrait correspondre à la NBA (40% à 3-points cette saison notamment). Mais sans pour autant faire face à une forte adversité. Les Bucks – une équipe qui drafte peu et a souvent du mal à compléter son effectif au vu de certains gros salaires – continue à garder un œil sur lui.
- Statistiques en 2024/25 (championnat) : 19,6 points à 50,5% aux tirs (dont 44,4% à 3-points), 4,1 rebonds et 3,8 passes décisives en 31 minutes de moyenne
Melvin Ajinça (2,02 m, 20 ans) – Dallas Mavericks – 51e choix en 2024
Lui n’en est qu’au tout début du plan de développement que son équipe NBA a préparé. Melvin Ajinça est le seul des cinq tricolores draftés il y a tout juste six mois à être retourné en Europe. Après sa Summer League (7,2 points en 22 minutes de moyenne), il était dans la course pour récupérer un des trois two-way contracts des Mavericks. Finalement, la franchise texane a préféré le “stash” pour au moins un an. C’est donc l’ASVEL qui a récupéré l’ex-3&D de Saint-Quentin. Son sort est maintenant entre ses mains, et il va devoir performer en Betclic Élite et en EuroLeague pour convaincre outre-atlantique. Et cela n’a pas débuté de la meilleure des manières, avec une cheville en vrac qui lui a fait manquer la moitié des matchs de son équipe. Enfin de retour à 100% en décembre, il a commencé à enchaîner les matchs intéressants, avec notamment un satisfaisant 40% à 3-points sur ses cinq derniers matchs. Garder un pourcentage similaire sera essentiel pour son développement, alors que son jeu offensif se base principalement sur le tir extérieur. Les places à Dallas, finaliste NBA l’année dernière et actuellement quatrième de l’Ouest, vont aussi valoir cher.
- Statistiques en 2024/25 (championnat) : 7,6 points à 31,6% aux tirs (dont 34,4% à 3-points), 2,0 rebonds et 0,8 passe décisive en 21 minutes de moyenne
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