343 jours après, l’ASVEL regagne enfin à domicile en EuroLeague !
Youssoupha Fall a régné sur la raquette et l’ASVEL a (enfin) fait parler sa loi à la maison
Vous voulez une statistique incroyable ? L’ASVEL est invaincue à domicile cette année en EuroLeague. Oui oui, après pratiquement un an sans gagner à l’Astroballe ou à la LDLC Arena, après 15 défaites d’affilée dans leur(s) antre(s), les Villeurbannais n’ont pas connu la défaite à la maison en 2024. Surtout, ils ont eu la bonne idée de ne pas attendre la date anniversaire (le 26 janvier) pour renouer avec le succès chez eux (93-79 face au Zalgiris Kaunas), 343 jours après avoir dominé le Fenerbahçe Istanbul sur le même écart (91-77). De quoi ramener quelques sourires sur les visages rhodaniens, sauf sur celui du président Tony Parker, resté stoïque au buzzer final.
« Bien sûr que je souffre aussi… »
Un peu plus bas, sur le parquet, Gianmarco Pozzecco profitait de ce qui ressemblait déjà à ses derniers instants à l’ASVEL. Invaincu face au club lituanien en deux sorties (oui, il y a plusieurs statistiques surprenantes…), entouré par Timothé Luwawu-Cabarrot et Edwin Jackson dans le huddle d’après-match, le technicien italien s’est ensuite jeté dans les bras de ses joueurs, certes beaucoup plus timidement qu’à l’aller, dans ce qui ressemblait déjà à une libération face au Zalgiris, la première victoire européenne en neuf mois.
Depuis cette belle soirée balte de début novembre, la magie entourant l’ancien coach de Varese s’est rompue et il est désormais assis sur un siège éjectable, même s’il ne peut pas être tenu pour seul responsable des mauvais résultats d’une équipe qu’il n’a pas construit. Alors que son départ semble inéluctable, le Poz aura eu le mérite de découvrir les joies d’un succès à la maison, au terme, surtout, de l’une des prestations les plus convaincantes de la saison, magnifiée par une première mi-temps de haut vol en attaque (51-43). « Je suis très heureux pour les supporters », a glissé l’entraîneur au micro de SKWEEK. « Ça faisait beaucoup trop longtemps qu’ils n’avaient pas vu leur équipe gagner à domicile. Bien sûr, je le suis aussi pour mes joueurs, qui n’ont jamais abandonné. Et je le suis surtout pour mon assistant, Eduardo (Casalone). On est ensemble depuis le début et il souffre beaucoup, plus que moi en tout cas. J’ai 51 ans, j’ai déjà traversé pas mal de choses dans ma vie, positives ou négatives. Je suis également pour Pierric Poupet, mon adjoint français. On travaille tous ensemble. Il est évident que je souffre aussi mais je souffre d’autant plus quand je vois qu’ils ne sont pas bien. Je suis content pour tout le monde, content pour l’équipe. On aurait mérité de prendre beaucoup plus de matchs mais on mérite celui-là ! »
36 d’évaluation pour Youssoupha Fall
Un succès qui aura au moins le mérite d’amener une petite accalmie, en attendant les inéluctables changements à venir. « Ça fait vraiment du bien », soufflait Youssoupha Fall, géant (22 points à 10/12 et 12 rebonds pour 36 d’évaluation), après avoir été insipide à Belgrade (-1 d’évaluation). « On a perdu tellement de matchs couperets que ça fait du bien, vraiment. On travaille dur tous les jours à l’entraînement pour essayer de trouver des solutions à la situation actuelle. » Un redressement passera forcément par d’autres performances du même acabit, par le retour de Nando De Colo (attendu la semaine prochaine) pour venir soulager Paris Lee (22 points, 5 rebonds et 8 passes décisives) et par un Timothé Luwawu-Cabarrot plus régulier à ce niveau-là. Après avoir cristallisé les difficultés villeurbannaises dans la gestion ces dernières semaines, pas aidé par un positionnement occasionnel à la mène qui n’est vraiment pas son poste, le vice-champion olympique a été incroyable avec 27 points à 10/11, son record en carrière. « Il était temps ! Ça fait plaisir de bosser devant nos fans. On sait que ce n’est pas facile de revenir à chaque fois. On essaye de bosser, de faire les choses bien pour gagner. Ce soir, on a suivi le plan, on a été en réussite, on a bien défendu et c’est le plus important. » Et ses cinq balles perdues, défaut récurrent du dernier mois, passent même inaperçues. Ce jeudi, le verre était petit à l’Astroballe, mais il est presque plein : ça faisait une éternité, 343 jours de trop…
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