Vincent Collet satisfait de l’attitude de la fin du match des Bleus contre le Liban
La tête dans le sac et privée de ses trois pivots, l’équipe de France masculine a eu toutes les peines du monde à se défaire d’une équipe du Liban qui espérait l’emporter pour se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris, ce mardi après-midi à Jakarta pour le dernier match de la poule H. Les Bleus sont finalement parvenus à se défaire de leurs adversaires (85-79) grâce à une énergie retrouvée. Le sélectionneur Vincent Collet est revenu sur la rencontre.
Pour les joueurs, c’est dur de jouer ce genre de match. Mais comment est-ce à coacher ?
Ce n’est pas facile non plus. Il faut essayer d’impulser la motivation nécessaire pour pouvoir les jouer et s’imposer. C’est aussi une épreuve, clairement, il ne faut pas se leurrer. Les deux (matches) qui viennent vont être dans le même tonneau avec des équipes je pense légèrement supérieures, en particulier la Côte d’Ivoire.
Pouvez-vous nous parler des blessures des trois pivots qui ont été annoncées avant le match ?
Pour Rudy, on le savait depuis hier (lundi) car il s’est tordu la cheville dans le quatrième quart-temps contre la Lettonie. Il a pu continuer à jouer mais elle avait quand même gonflé hier (lundi). On espère que ça va s’arranger d’ici jeudi. Pour Mous (Fall), il a une rage de dent mais ça fait trois jours. Le jour de la Lettonie, il est allé en urgences chez le dentiste. Il lui a mis un pansement mais ça a ressauté. Il n’a pas dormi de la nuit. Quant à Mathias (Lessort), c’est un principe de précaution par rapport à sa cheville.
Vous avez eu toutes les peines du monde à vous débarrasser d’une équipe très prenable. Comment l’expliquer ?
Ce dont on vient de parler (l’absence des trois pivots, NDLR) est déjà un élément de la réflexion. Je pense aussi qu’on a mis du temps à vraiment rentrer dans le match. Ce qu’on a pu faire dans les 15 dernières minutes avec plus d’activité défensive, on ne l’a pas fait dès le départ car on a la tête cabossée. Dans des circonstances là, tu penses à voir ta famille, à rentrer. C’est pour ça que c’est quand même bien de l’avoir fait en deuxième mi-temps.
Il y a eu un temps-mort qui a fait le tour des réseaux sociaux lors duquel vous évoquiez le manque de motivation d’Elie Okobo en vous adressant à Sylvain Francisco.
Je l’ai dit sur le temps-mort, je l’ai redit à la mi-temps. Je suis content qu’il ait été l’un des artisans de la victoire à la fin et surtout qu’il ait montré un visage beaucoup plus enthousiaste et conquérant en deuxième mi-temps.
Comment expliquer ses performances depuis le début de la compétition ?
Pour moi c’est très différent entre ce match et le reste de la compétition. Là c’était son comportement qui ne me satisfaisait pas. Les deux premiers matches c’est autre chose, on en reparlera à un autre moment. Aujourd’hui, j’avais envie de le voir comme à la fin (du match). Ces moments là ne font plaisir à personne mais on est là donc il faut en profiter pour montrer un autre visage et puis faire des choses qu’il n’avait pas pu faire sur les deux premiers matches. Ce qu’il a très bien en deuxième mi-temps et nous a permis de gagner le match.
Est-ce que les attitudes sur le quatrième vous donne de l’espoir pour bien finir ?
Oui, les attitudes, les bras, l’activité, c’est ce qui correspond à ce qu’on souhaite faire. J’espère que sur ces deux derniers matches on va au moins montrer ces choses là et puisqu’après les joueurs retrouvent petit à petit du plaisir à jouer ensemble.
Est-ce qu’on peut espérer retrouver des pivots, au moins Rudy Gobert et Moustapha Fall, sur les deux derniers matches de classement ?
Je pense que oui. Aujourd’hui non, il faut attendre a minima demain voir jeudi (le jour du premier match de classement).
Il n’est pas question de faire rejouer Mathias Lessort si Rudy Gobert et Mathias Lessort ne pouvaient pas jouer ?
Je ne pense pas.
Allez-vous préparer les matches sans pivot ?
Si on n’a pas le choix, on va continuer à jouer small-ball et essayer de faire face. Ce sera plus dur contre les équipes qui sont plus solides à l’intérieur. Là on avait Guerschon (Yabusele), Nico (Batum) et Terry (Tarpey) comme joueurs intérieurs. Pour un match international, même si ce sont de très bons joueurs… Je trouve qu’ils ont fait un match courageux. Malgré tout, je préférerais retrouver un pivot.
Les Jeux olympiques c’est dans un an. Comme il n’y a qu’une fenêtre internationale en 2023-2024, est-ce que ces deux matches-là ont une importance pour préparer l’avenir ?
Pour moi oui. Pour les joueurs du banc en particulier, c’est l’occasion de montrer des choses. C’est aussi pour ça le temps-mort (lors duquel il a tancé Elie Okobo) et même la mi-temps. Tout compte. On observe aussi les attitudes dans un groupe, sur qui on peut compter. De toute façon, dans un match international tout est important. Bien sûr, c’est difficile à mesurer pour les joueurs. Autant les équipes qui jouent contre nous ont un enjeu (autant nous). Le Liban s’ils gagnaient ce soir, ils étaient qualifiés pour les Jeux olympiques de Paris. On peut comprendre que eux mettent l’énergie du désespoir. Il faut quand même qu’on réponde présent.
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