Vincent Collet n’en démord pas : « Notre seule possibilité d’exister est de défendre beaucoup plus dur »
80,3 points de moyenne encaissés par les Bleus depuis le début des JO
Depuis le début de la campagne, envisagée comme une opération rédemption après le fiasco de Jakarta, le tout-défense a été érigé en priorité absolue par Vincent Collet. « On doit être la meilleure défense du tournoi », disait-il à ses joueurs dans des images captées par la FFBB à l’entraînement. « Ma conviction, qui est très forte, c’est que notre ambition sur ces Jeux de Paris ne se réalisera qu’à la condition qu’on soit une équipe défensive exceptionnelle », assénait-il ensuite à l’INSEP en conférence de presse.
Pour quel bilan pour l’instant ? 66 points encaissés contre le Brésil, c’est bien, 90 puis 85 face au Japon et l’Allemagne, ça l’est beaucoup moins. 80,3 points de moyenne, c’est au moins 10 de trop au vu des ambitions de cette équipe. « Quand tu mets beaucoup de fierté à faire en sorte que ton étendard soit la défense et que tu déjoues, ce n’est pas ce que l’on veut », soufflait Rudy Gobert, impeccable dans le domaine dès l’entame avant de sombrer progressivement, au point d’être cloué au banc au début de la seconde mi-temps. « Pour se donner les meilleures chances d’aller où on veut aller, il faut qu’on soit cette équipe dominante défensivement », ajoutait-il également, en écho à son coach.
Je pense que l’Allemagne a le niveau défensif que l’on devrait avoir actuellement ..
— Vincent Poirier (@viinze_17P) August 2, 2024
Mais l’adhésion au projet de jeu est-elle totale ? Alors que l’on peut s’étonner de voir autant de joueurs répéter qu’il faut mieux suivre les consignes ou Nicolas Batum affirmer que les Bleus ont bâti leur run du dernier quart-temps « sans système et stratégie », l’un des leaders, Evan Fournier, a jeté une première pierre dans le jardin du sélectionneur en désavouant, à demi-mots, la philosophie. « Par moment, on se trompe dans la façon dont on veut jouer et on en paye les pots cassés. De nos jours, la meilleure défense reste l’attaque. Ce n’est plus le jeu des années 90 ou 2000 où tu pouvais vraiment défendre demi-terrain. L’attaque est primordiale. » Des propos à mettre en écho à quelques séquences offensives dramatiques dans le deuxième quart-temps, entre un festival de possessions gelées et de mauvais choix…
Pour autant, à désormais quatre jours d’un quart de finale vertigineux contre le Canada, qui pourrait potentiellement marquer le dernier de son mandat, Vincent Collet reste droit dans ses bottes. Questionné sur les défaillances défensives en zone mixte, le Normand a persisté dans ses certitudes. « La défense reste clairement notre problème principal. En préparation, tout le monde parlait d’attaque mais personnellement, si je voulais absolument qu’on progresse quotidiennement en attaque, je n’ai jamais pensé qu’on pouvait devenir une équipe d’attaque avec l’équipe qu’on a, dans ce concert mondial. Il faut mesurer et observer ce qu’il y a comme équipes. Il y a des joueurs d’exception partout, Il faut rester à sa place. Notre seule possibilité d’exister serait de défendre beaucoup plus dur, je n’en démords pas. Ce n’est pas seulement une conviction, c’est une réalité. Malheureusement, nos chiffres défensifs en attestent : depuis le scrimmage contre le Canada, ils ne cessent de descendre. C’est le premier enjeu pour le quart de finale : c’est retrouver un niveau défensif qui nous permette d’espérer car sinon il ne peut y avoir d’espoir contre une telle armée de talent. Un match d’attaque ne nous mènera nulle part : il faudra défendre chaque centimètre du mieux que l’on pourra, sans se poser de question, et on verra ce que ça donnera. » Pas comme à Jakarta, espérons…
À Villeneuve-d’Ascq,
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