Vincent Collet : « La déclaration d’Evan Fournier est regrettable et inacceptable »
Vincent Collet et Evan Fournier lors de la préparation à Montpellier
Après une dernière défaite alarmante face à l’Allemagne, les Bleus ont quitté Lille ce samedi matin pour prendre leurs nouveaux quartiers à Paris. Avant de s’installer définitivement à l’INSEP, les vice-champions olympiques en titre ont fait un détour par le Club France afin d’y tenir un point presse avant leur quart de finale.
Évidemment l’occasion de revenir sur les déclarations d’Evan Fournier la veille dans les couloirs du Stade Pierre-Mauroy. Le scoreur originaire de Charenton a lâché que l’équipe de France « se trompait dans la façon de jouer ». Une remise en cause de la philosophie prônée par Vincent Collet, qui avait comme objectif de faire de son groupe une machine défensive. « De nos jours, la meilleure défense reste l’attaque. Ce n’est plus le jeu des années 90 ou 2000 où tu pouvais vraiment défendre demi-terrain », a ajouté l’ancien arrière d’Orlando.
« Evan Fournier, ce n’est pas le groupe »
Des mots qui n’ont évidemment pas plu au sélectionneur. « Déjà, Evan Fournier, ce n’est pas le groupe », a asséné le Normand. « C’est Evan Fournier. C’est une déclaration regrettable et inacceptable dont il porte la responsabilité. Il pourra s’en expliquer. Je n’ai pas d’autre commentaire à faire que celui-là. » Puis comme la veille, l’ancien entraîneur de la SIG Strasbourg est resté droit dans ses bottes, réaffirmant ses convictions défensives. « Je pense que l’on adhère mais qu’on ne le fait pas toujours très bien. On a des chiffres défensifs qui sont en baisse depuis 2-3 matchs. On doit impérativement remonter. Et j’ai la conviction que l’on ne pourra pas obtenir de résultats, avec le groupe dont on dispose, sans une solidité défensive suffisante. Il ne faut pas rêver que l’on puisse battre le Canada seulement en attaquant bien. Il faudra bien attaquer car ça fait partie de bien défendre : perdre des ballons donnera du jeu rapide aux Canadiens. Mais il faudra être discipliné, structuré et cohérent en attaque pour pouvoir bien défendre. Les deux sont liés. On n’a jamais dit qu’il ne fallait pas attaquer. On cherche aussi à travailler en attaque, à trouver de la fluidité mais ce n’est pas ça la clef. »
Fournier maintient, mais clarifie, ses propos
Quelques instants plus tard, c’est Evan Fournier qui s’est présenté face aux journalistes. Souhaitant l’apaisement humain avec son coach (« Je suis désolé que Vincent le prenne comme ça, ce n’était pas le but qu’il le prenne mal »), le Francilien s’est attaché à clarifier ses propos.
« Ce que j’ai dit, c’est un fait. Je ne suis pas une personne qui réagit à chaud à faire des déclarations dans la presse pour dire n’importe quoi. Ce que j’ai dit, c’est valable pour toute l’équipe. Quand on perd des balles, quand on prend des tirs à 15 mètres, quand on n’a pas de floor-balance, ça nourrit les autres équipes en transition et en contre-attaque. C’est indéniable qu’on se met dans des mauvaises dispositions. Il faut qu’on améliore notre attaque : on ne peut pas se satisfaire de comment on joue offensivement maintenant et espérer une médaille. C’est nous aussi les joueurs, je nous mets tous dedans. C’est le fond de ma pensée. Ça m’attriste un peu que Vincent dise ça car ce n’était pas du tout le but. Moi, je veux juste qu’on avance. Il n’y a qu’une seule chose qui m’anime : c’est qu’on soit performants, c’est qu’on gagne. On ne pourra pas gagner le quart de finale si l’on met encore 71 points. Attaque – défense, c’est toujours un équilibre : il faut que l’on soit plus justes des deux côtés. Selon moi, on a les armes défensives et ce sera plus facile de faire un bon match défensif si notre attaque est bien en place. »
Propos recueillis au Club France par Maxime Bodilis,
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