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« Un jour dont je me souviendrai » : Victor Wembanyama, la victoire et un panier clutch

Pas à son avantage une majeure partie de la rencontre, Victor Wembanyama est sorti de sa boîte au meilleur des moments face à Houston. L'ancien joueur de Nanterre 92, dont le nom a été scandé à foison dans le money time, a inscrit le panier de l'égalisation pour arracher la prolongation. Avec ses 21 points et 12 rebonds en 31 minutes, Wemby a aussi remporté son premier match NBA avec les Spurs face aux Rockets (126-122), ce vendredi soir.
« Un jour dont je me souviendrai » : Victor Wembanyama, la victoire et un panier clutch
Crédit photo : Théo Quintard

Cette première victoire en NBA, Victor Wembanyama l’a sans doute imaginée mainte et mainte fois. Ressassée encore et encore. Rêvée, aussi, fantasmée, également. Servi au poste bas avant de jouer son coast to coast avec Jabari Smith Jr., Wemby s’est une nouvelle fois joué du natif de Fayetteville (Géorgie), pourtant bien placé en défense, pour égaliser à 20 secondes du terme (111-111) et ainsi arracher une prolongation. Pouvait-il en être autrement ? Pas vraiment car avec Wemby, il y a une part de surnaturel, d’instinct et de génie. La marque des grands champions.

Frustré de son match contre Dallas en ouverture de la saison mercredi, Wemby, bien aidé par les 25 points de Devin Vassell, a changé la physionomie de la rencontre après avoir été longtemps en clair-obscur (21 points mais à 7/19 aux tirs et 12 rebonds en 31 minutes). « Avec Wembanyama, le réel show se fait encore attendre », titrait le San Antonio Express-News ce vendredi matin en une de son supplément sports avec une photo de Wemby en défense face à Derrick Jones Jr.

Des actions de grandes classes en fin de match

Force est d’admettre que le spectacle tant attendu a bien eu lieu. « C’est un jour dont je me souviendrai », pointe le MVP de la dernière saison de Betclic ÉLITE. « Cette victoire, je la voulais énormément. C’est un succès à l’envie. J’adore gagner, vraiment, c’est ce que j’aime le plus dans la vie. » Gregg Popovich, de son côté, salue l’abnégation de son protégé : « C’est un compétiteur. Bien sûr qu’il sera décisif comme ce (vendredi) soir et il fera ce qu’il pense être juste pour faire gagner son équipe ».

LIRE AUSSI. Les cinq enseignements de la première de Victor Wembanyama

Pas totalement à son avantage pendant trois quart-temps, Victor Wembanyama s’est vraiment magnifié dans le dernier virage de la rencontre, là où les possessions valent doubles, là où les émotions sont souvent démultipliées. « Pendant toute ma vie, j’ai préféré les fins de match car c’est le moment où je me sens le mieux », souligne-t-il. En souffrance à longue distance (0/6), Victor Wembanyama a presque livré une copie conforme à sa première mi-temps contre Dallas : des tirs compliqués mais une attitude exemplaire avec l’envie d’apporter ailleurs qu’au scoring avant un soubresaut dans le dernier quart-temps. « C’est l’un de mes axes d’amélioration », avoue-t-il sans fard. « Il faut que je joue dur dès le début. Je dois à tout prix pousser l’équipe vers le haut, je ne peux pas montrer un mauvais visage. »

Les Spurs, en manque d’énergie et d’inspiration collectivement, livraient jusque-là une piètre prestation collective. Terne et teintée de fausses notes. Assis sur les panneaux publicitaires avant de rentrer sur le terrain à l’entame des dix dernières minutes, les yeux rivés sur le sol, Wemby était comme imprégné d’une mission, imperturbable. Et ce malgré le brouhaha des 18 300 personnes du Frost Bank Center alors que les arbitres étaient en train de revoir une faute à la vidéo. Un moment suspendu dans le temps, peut-être salvateur…

Car à son retour en jeu, Wemby a enchaîné deux actions de choix : un gros dunk avec la faute sur Jabari Smith Jr., encore lui, puis un contre puissant sur Alperen Şengün. Sauf que coach Pop, à la surprise générale et au grand dam du public, a sorti le Français de 19 ans à un peu plus de 5 minutes du terme (96-98, 43’). « On veut Wemby », s’est même égosillé un jeune fan, pas en accord avec la décision du coaching staff. « Étant donné qu’il m’a remis sur le terrain après, je pense qu’il voulait me garder frais et ça a marché », sourit le natif du Chesnay (Yvelines). « Sa décision ne manque pas de sens car mon match était loin d’être parfait, je lui fais totalement confiance ».

Une soufflante de coach Pop en fin de match

De retour aux affaires à l’entame des trois dernières minutes, Wemby a fait basculer le match dans le para-normal avec deux contres coup sur coup sur ce pauvre Jabari Smith Jr. « Il fallait se sacrifier pour l’équipe, ne pas réfléchir, c’est de l’instinct », rembobine-t-il. L’ambiance au Frost Bank Center prend peu à peu des allures de playoffs, ramenant tout un peuple quatre ans en arrière, lors de la dernière participation des Spurs aux phases finales de la Grande Ligue. Des « Wemby, Wemby » tombent des tribunes au rythme que Coyote, la virevoltante mascotte des Spurs, donnait le la avec son tambour.

Une foule en délire, enamourée par les pirouettes du n°1 de la dernière draft, mais un coach furieux dans la dernière minute… « J’ai oublié un système. C’est une petite erreur, c’était tout à fait légitime de sa part de me crier dessus, je m’excuse », souffle le Français, qui s’est pris une soufflante mémorable de l’ancien sélectionneur de Team USA.

La suite ? Vous la connaissez : un panier clutch avant de finir le boulot proprement en prolongation pour arracher la première victoire de sa jeune carrière en NBA. Cette première victoire en NBA, Victor Wembanyama l’a sans doute imaginée mainte et mainte fois. Maintenant, elle est bel et bien réelle…

De notre correspondant à San Antonio,

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