Sylvain Lautié : « Si vous retirez les clauses de sortie, on aura moins de joueurs de haut-niveau en France »
Sylvain Lautié voulait faire de Matthieu Gauzin le remplaçant médical de Mérédis Houmounou, mais pas que.
La Ligue Nationale de Basket (LNB) a refusé de valider le transfert de Matthieu Gauzin des Metropolitans 92 vers le SLUC Nancy. Le meneur avait beau avoir signé un avenant de son contrat sous seing privé lui permettant de bénéficier d’une clause de sortie du 10 janvier au 10 février en cas de changement d’entraîneur avant le 31 décembre – ce qui a été le cas avec le départ de Laurent Foirest fin novembre -, celle-ci n’est pas reconnue comme légale par la LNB.
« Si je fais une analyse juridique du sujet, ce sont des clauses que nous ne connaissons pas, non recevables du point de vue du droit du sport, nous expliquait ce mercredi le Président de la Ligue Nationale de Basket, Philippe Ausseur. A priori, en droit, si une clause est illégale, elle ne s’applique pas. »
Pourtant ces clauses sont utilisées par tous les clubs français afin de convaincre des joueurs de haut-niveau de les rejoindre. De quoi donner une belle attractivité à la Betclic ÉLITE pour le coach du SLUC Nancy, Sylvain Lautié, qui s’est exprimé sur le sujet :
« Je n’interviens pas sur la clause de Matthieu Gauzin, je fais juste une explication du contexte dans le basket mondial. Le basket français est devenu un tremplin pour permettre à de nombreux joueurs étrangers d’atteindre le plus haut-niveau. Donc ces joueurs là, qui n’ont pas l’avantage financier, qui n’ont pas l’avantage fiscal, ils ont deux avantages à être dans le championnat de France :
1) La sécurité d’être payé
2) Un lieu d’exposition pour des futurs gros clubs. Car le championnat de France un championnat très homogène. Il est respecté à l’étranger car les premiers peuvent perdre contre les derniers, ce qui n’arrive pas dans les autres ligues européennes. C’est pour ça qu’on est un bon fournisseur pour les clubs d’EuroLeague.
Si vous retirez les clauses de sortie à beaucoup de joueurs, on aura moins de joueurs de haut-niveau qui vont venir. On va passer de la 8e-9e option des joueurs étrangers à une option bien plus éloignée.
Dans notre championnat de France, on a la chance d’avoir des joueurs de haut-niveau, qui viennent se montrer. Eh bien ces joueurs là on ne les aura plus. Quand Mike Scott est performant à Nancy, on est heureux de le voir aller à l’ASVEL. Si Mike Scott est performant à Villeurbanne, on sera heureux de le voir aller en Espagne. Réguler pour demain, c’est une bonne chose. Mais le faire pour hier, je ne suis pas d’accord. Il ne faut pas oublier qui on est dans le basket mondial. Un mercato en France serait pourquoi pas le bienvenue. »
Matthieu Gauzin et Nancy, dindons de la farce
Pour régulier ces transferts en cours de saison, Sylvain Lautié repropose l’idée d’un mercato. Quoi qu’il en soit, le technicien champion d’Europe ne pourra pas bénéficier de l’apport de Matthieu Gauzin, alors qu’il déplore l’absence de Mérédis Houmounou en plus de Shevon Thompson. Le club lorrain et le jeune Berruyer ont été sanctionnés pour une pratique commune, en témoignent les six joueurs déjà libérés cette saison par les Metropolitans 92. De quoi agacer le représentant de Matthieu Gauzin, Louis Trohel :
« S’il n’avait pas eu cette clause qu’il a signée, que le président Alain Bouvard de Boulogne-Levallois a rédigé et lui a donné pour signature, il n’aurait pas signé le contrat en CDD le 10 octobre dernier, assure-t-il.
Matthieu a été exemplaire. Il a décliné deux offres depuis janvier déjà pour partir. Il les a refusées parce qu’il ne voulait pas quitter le navire. Et c’est moi qui l’a poussé à accepter celle de Nancy. C’est moi qui l’a vraiment convaincu à prendre cette option de Nancy, parce qu’en tant que son conseiller, j’étais convaincu que c’était la meilleure solution pour lui, pour la suite de sa carrière et pour rebondir après une année très compliquée aux Metropolitans 92 sur le plan collectif. »
Depuis, les dirigeants franciliens n’ont pas répondu au représentant de Matthieu Gauzin, alors que ce dernier « a subi de fortes pressions de la part de dirigeants des Metropolitans, lui disant qu’il allait porter le chapeau, et qu’il serait grillé à vie dans le basket français », toujours selon Louis Trohel. L’ancien joueur du Mans est coupable d’avoir voulu rebondir alors que le club a tour à tour libéré tous les joueurs qui auraient permis de batailler pour le maintien en Betclic ÉLITE.
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