Soren Bracq titulaire à 17 ans, l’ancien rugbyman Léopold Levillain dans la rotation : les surprises de Fabrice Lefrançois
Aperçu à quatre reprises avec l’équipe première de Toulouse la saison pasée, Léopold Levillain a disputé 12 minutes face à Dijon
« Par rapport au match contre Bourg, je vais faire des choses un peu différentes dans le coaching avec l’objectif d’avoir davantage d’impact », annonçait Fabrice Lefrançois mardi, dans les colonnes du Courrier de l’Ouest, en marge de la réception de Dijon (95-89). Plus de 24 heures après, force est de constater que l’entraîneur de Cholet Basket n’avait pas menti !
L’épaule de Bracq en point noir
Face à la JDA, l’ancien technicien de l’ALM Évreux a d’abord innové en offrant sa toute première titularisation en Betclic ÉLITE à Soren Bracq (1,94 m, 17 ans). Le pur produit de l’Académie Gautier, récent MVP de la Coupe de France U17, a parfaitement répondu à la confiance de son coach, assurant 6 points à 2/4, 1 rebond et 2 passe décisive en 12 minutes, avant d’être contraint de sortir en tout début de troisième quart-temps. Touché à l’épaule droite sur un écran de Christian Sengfelder, le natif d’Angers a d’abord tenté de poursuivre le jeu mais a dû se résoudre à quitter ses partenaires au bout d’une possession, à la 22e minute.
Censé être l’invité du podcast d’Ouest France ce mercredi matin, Soren Bracq n’a pas pu répondre à la sollicitation du quotidien régional, devant passer par la case examens médicaux à la place. « Je ne pense pas qu’il sera là samedi à Nanterre », anticipait Fabrice Lefrançois en conférence de presse.
12 minutes pour Léopold Levillain !
Mais ce n’est pas avec Bracq que le natif de Vitry-sur-Seine a le plus innové. Non, c’est plutôt en lançant Léopold Levillain (2,03 m, 20 ans) dans le grand bain dès la 3e minute, n°77 de Boris Dallo sur le dos, le nom de l’ex-pigiste médical grossièrement barré au scotch blanc. « J’ai été assez surpris quand on m’a demandé d’être dans la rotation, je l’ai appris dimanche : on a fait une réunion, après on s’est entraîné et je me suis adapté », a-t-il raconté au micro d’Ouest France. Soit une ascension éclaire pour le Montpelliérain, cinq ans après son premier match avec les U17 Région de Lunel. Auparavant, il s’était échiné sur les terrains de rugby, pendant dix ans à un niveau national avec Nîmes, avant d’accumuler trop de retard physique, et d’opter pour la balle orange.
Testé par quelques clubs de Prénationale (comme Saint-Gély) après avoir démarré le basket à 15 ans, Léopold Levillain est rapidement parti à Toulouse et a gravi les échelons dans la ville rose, brillant avec la réserve du Stade Toulousain en NM3 (8,5 points de moyenne la saison dernière), tout en goûtant brièvement à la Nationale 1 (trois apparitions) et à un choc en Coupe de France en octobre 2023 contre Pau (3 points et 3 rebonds en 1 minute !). Doté d’une dimension physique incroyable, et d’une bonne main gauche, malgré un inévitable retard tactique et technique, il a intégré le centre de formation choletais l’été dernier en envoyant CV, lettre de motivation et highlights toulousains à l’Académie Gautier En outre, il a séduit Régis Boissié lors d’une batterie de tests, l’entraîneur des Espoirs lui trouvant une énorme marge de progression (10,7 points à 53%, 5,8 rebonds et 1,4 passe décisive de moyenne en Espoirs).
Après avoir marqué son premier panier en pro samedi lors d’un garbage time sans intérêt contre Bourg (67-102), l’ancien rugbyman a cette fois disputé ses premières minutes significatives, profitant des blessures de Jamuni McNeace et Mohamed Diawara pour intégrer la rotation au fil des changements incessants de Fabrice Lefrançois. Cela ne fut pas toujours très concluant (un contre illégal sur Sengfelder au bout de quelques secondes, un 0/2 aux lancers-francs, 4 fautes, 2 balles perdues, un +/- de -14) mais Levillain a fait valoir son incroyable intensité, s’offrant quelques belles séquences défensives, à l’image d’un contre – valable, cette fois ! – sur Allan Dokossi dans le premier quart-temps.
« J’ai réussi à gérer la pression »
« J’ai réussi à gérer la pression, je savais ce qu’on attendait de moi, j’ai donné le maximum », poursuit-il dans Ouest France, satisfait de ses 12 minutes de jeu (2 rebonds, 1 contre et 1 interception). Une première réussie qui en appelle d’autres. « Je ne m’imaginais pas forcément arriver aussi tôt dans une rotation, mais c’était mon objectif. La route est encore longue, ce n’est qu’un premier match. C’était dur d’y croire car tout le monde n’y a pas cru autour de moi. Je fais mon chemin petit à petit, et je pense que pour l’instant, ça va, je m’en sors plutôt pas mal. » De quoi donner quelques idées à d’autres rugbymen en manque de sensation chez les U15 ?
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