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Sept ans après Bastien Pinault : Bubu Palo, le nouveau bourreau ébroïcien de Boulazac

Vendredi dernier, Bubu Palo a donné la victoire à l'ALM Évreux face à Boulazac (80-79) sur un tir à 3 points à 1 seconde de la fin. Un shoot assassin rappelant celui de Bastien Pinault face à ce même BBD, sept ans plus tôt...
Sept ans après Bastien Pinault : Bubu Palo, le nouveau bourreau ébroïcien de Boulazac
Crédit photo : Baptiste Da Costa

Ce n’est pas aussi invraisemblable que le fameux tir de Bastien Pinault, derrière la planche, pour arracher une prolongation inespérée contre Boulazac lors du match 3 de la demi-­finale de play-offs 2016, puis enterrer définitivement les ultimes espoirs d’accession en Pro A du BBD au terme d’un partie d’anthologie (114-107, a.p.). Il n’empêche, le panier primé rentré vendredi soir par Yempabou « Bubu » Palo, à une seconde de la fin, sera également à ranger au rayon des douloureux souvenirs périgourdins dans la salle Jean ­Fourré. Cette fois, même si ce n’est pas mathématiquement plié, les hommes d’Alexandre Ménard ont sans doute dit adieu à leurs derniers espoirs de première place.

L’expulsion d’Asceric, moteur de la révolte ébroïcienne ?

Menée durant la quasi totalité de la partie, jusqu’à même compter 17 points de retard à la 25e minute (40-57), l’ALM Évreux n’a pourtant pas baissé la tête. La 25e minute de jeu, justement… Le moment où la partie a peut-être basculé pour les Normands. Neno Asceric, le technicien eurois recevait coup sur coup deux fautes techniques, synonyme d’expulsion. Révoltés, les joueurs ébroïciens ont commencé à rentrer des paniers longues distances pour réduire l’écart à moins de 10 points. Marc Namura, l’habituel assistant de l’ALM, faisait entièrement confiance à son groupe en prenant aucun temps-mort sur les quinze minutes suivantes. « J’ai vu de la fébrilité en face et j’ai décidé aussi de resserrer les rotations. C’était un risque mais ça montre que le groupe a une vraie force de caractère. J’ai simplement dit deux choses aux joueurs : jouer large et prendre les tirs sans se poser de question et montrer bien plus de dureté car on se faisait impacter depuis le début du match. »

Bubu Palo est très apprécié du public ébroïcien pour ses qualités humaines (photo : Baptiste Da Costa)

Les consignes étaient respectées. Portée par son adresse à 3 points, Évreux réduisait petit à petit l’écart. Même si un homme, pas forcément le plus attendu, maintenait en vie le BBD, Nicolas De Jong (20 points, 21 d’évaluation). C’est simple, l’intérieur franco-néerlandais a inscrit 10 des 14 points du BBD dans le 4e quart-temps, réussissant presque toutes ces tentatives. S’offrant un énorme duel avec Keith Wright (16 points), auteur d’un surprenant 3/3 à 3 points dans ce même acte. « Mais il nous a manqué un patron à la fin du match pour verrouiller le match » regrettait Alexandre Ménard après-match. Nic Moore, touché à la cheville en début de partie, n’était pas revenu. Laissant son vis-à-vis, Bubu Palo, réaliser le meilleur match de sa saison (23 points, 9 rebonds et 9 passes décisives, 36 d’évaluation). La suite appartient à la légende ébroïcienne. Le meneur américano-burkinabais inscrit ce panier à 3 points qui fera longtemps date dans la mémoire de l’ALM Évreux. Provoquant le désarroi et l’incompréhension du banc boulazacois. Et de l’autre, la furie dans les tribunes de Jean Fourré, malheureusement jusqu’à la démesure avec l’agression d’un individu isolé sur le journaliste Xavier Dalmont. « J’ai confiance en moi. Mais mes coéquipiers et coach Marc m’ont aussi donné cette confiance. J’étais en feu dans ce match je dois dire. Quand j’ai pris le rebond défensif, je savais que Boulazac était dans la pénalité. Ils avaient peur de faire la faute. J’ai pris mon temps pour analyser la situation et j’ai saisi ma chance avec confiance. Je suis très heureux pour l’équipe. La salle a été incroyable, le public a fait la différence dans notre retour, ils ont tout le temps poussé. »

Sur un nuage depuis deux mois

Longuement absent plus tôt cette saison à cause d’une blessure au poignet survenue fin octobre, Bubu Palo était à ranger dans la catégorie des déceptions jusqu’au début du mois de mars. Un seul match à plus de 10 points, le premier, 6,3 unités de moyenne sur l’intervalle. Et forcément, sans l’impact attendu de son meneur, Évreux perdait. Jusqu’à craindre pour sa survie en Pro B. Mais depuis deux mois, le champion de G-League 2016 est inarrêtable : 16,9 points à 62%, 3 rebonds et 4,2 passes décisives de moyenne. De quoi renforcer sa cote de popularité locale, lui qui est très apprécié à Évreux, notamment grâce à son bon niveau de Français. Joueur fidèle (six saisons d’affilée à Sioux Falls), débarqué en Europe l’année dernière au Danemark, l’ancien étudiant d’Iowa State ne cesse de parler de famille en évoquant la ville et le club. Afin, pourquoi pas, de prolonger ?

En attendant, son shoot pourrait faire la différence le 12 mai prochain. Cette victoire permet à Évreux (16 victoires – 16 défaites), sur une incroyable série de 10 victoires en 11 matchs, de rêver plus que jamais des play-offs. L’équation est simple : l’ALM doit remporter ses deux prochains matchs dont celui à Gries-Souffel, vendredi, qui a tout d’une demi-finale pour la qualification. Et aussi dépendre des résultats d’Orléans et Vichy. Pour Boulazac, en revanche, la première place aujourd’hui est presque inaccessible, sauf revirement de situation. « On était déjà en mode play-offs avant ce match, avouera Alexandre Ménard. On va tout faire pour aller chercher la meilleure place possible afin d’avoir l’avantage du terrain jusqu’au bout. »

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