Recherche
Logo Bebasket
Recherche
Logo Bebasket
  • À la une
  • Mon actu
  • Betclic Élite
  • Pro b
  • National
  • Pro Basketball Manager
  • Coupes d'Europe
  • Équipe de France
  • Féminines
  • Interviews
  • Boutique

[Rétro] Alexis Ajinça livre ses souvenirs : « J’ai toujours mis ma famille en premier »

Parfois critiqué, souvent incompris, Alexis Ajinca (33 ans, 2,18 m) a tracé sa propre carrière. Comme il l’entendait, à sa manière. Après avoir été plus de deux ans et demi sans club, le Stéphanois, d’origine guadeloupéenne, a annoncé sa retraite officiellement fin novembre. Auteur du doublé U16 – U18 avec la génération 1988 (Nicolas Batum, Adrien Moerman, Edwin Jackson, Jessie Begarin, Ludovic Vaty etc.), l’ancien pensionnaire du Centre fédéral est surtout connu pour avoir été le pivot titulaire lors du premier et seul titre de champion d’Europe de la France, en 2013. 

LIRE AUSSI. Coaching et maternité, le double projet de Lauriane Dolt

Drafté en 20e position par Charlotte en 2008, il a fait un premier tour en NBA chez les Raptors de Toronto avant d’étrenner les couleurs des Pelicans de La Nouvelle-Orléans, où il a rarement eu la confiance du coaching staff. Le pivot de 2,18 m, qui dit se sentir différent des autres, vient d’ailleurs de sortir un livre autobiographique aux États-Unis, « The view from here », dont le but est de permettre à ses lecteurs de « s’accepter et ne pas laisser les gens s’effondrer de mauvais commentaire. » 

Mari et papa comblé de deux petits garçons, Alexis Ajinça a choisi six faits marquants qu’il a acceptés de raconter à BeBasket. De ses premiers titres en équipes de France jeunes au sacré en 2013, sans oublier son explosion lors de la Semaine des As 2008 et ses années à la SIG Strasbourg.

Champion d’Europe en 2013 : 
« Un énorme souvenir »

« Tout le monde pensait qu’on n’allait rien faire alors qu’on gagne la médaille d’or. Les gens voulaient Joakim Noah, Ian Mahimi et Kévin Séraphin. Avec Johan Petro, on nous a parfois craché dessus, en tant qu’intérieur titulaire de l’équipe de France. Ce championnat d’Europe 2013 est un énorme souvenir car on est entré dans l’histoire du basket français. C’est un sentiment de joie de faire partie de ce groupe-là et de gratitude au niveau du coach et du joueur. Ça me fait chaud au cœur.

alexis-ajinca-livre-ses-souvenirs--1639424570.jpegInvité surprise en 2013, Alexis Ajinca a été sacré champion d’Europe avec la génération Parker
(photo : Bellenger / IS / FFBB)

Je ne suis plus revenu en équipe de France depuis ce titre, c’est comme ça… Ce n’est pas une frustration car il y a différents évènements qui se sont passés dans ma vie. Une fois, ma femme a fait une fausse couche et elle aurait pu perdre la vie si elle était venue 30 minutes plus tard à l’hôpital. Dans ces moments-là, le basket passe après. Une autre année, c’était le tendon d’Achille, je ne voulais pas jouer à 40% pour l’équipe… Ce n’était pas intéressant ni pour moi, ni pour l’équipe. »

Ses années en équipes de France juniors : 
« J’étais l’ambianceur du groupe »

«  La génération 1988, c’est un groupe de potes, on a tellement déliré en équipes de France jeunes, que ce soit sur ou en dehors des terrains, qu’on est tous restés très proches. Même si on a eu des chemins différents, on s’appelle et on s’envoie des messages très souvent. J’étais l’ambianceur du groupe, j’essayais de détendre l’atmosphère.

alexis-ajinca-livre-ses-souvenirs--1639424693.jpegAvant la génération 1998, la génération 1988 a fait le doublé au championnat d’Europe U16 et U18 !
(photo : FIBA)

On faisait tellement les c***… On adorait rigoler. Je me souviens qu’on n’avait pas le droit au téléphone jusqu’au jour où une certaine personne – je ne veux pas donner le nom – avait besoin d’appeler sa maman car c’était difficile. C’était l’époque de Facebook et de MSN, on était tous sur nos téléphones et le staff nous les avait enlevés pour qu’on reste concentrés sur la compétition.

Si on a eu autant de succès, c’est qu’on était vraiment une bande de potes. On n’avait pas des egos de ouf donc il n’y avait jamais de mauvaise ambiance, on rigolait tout le temps. Il n’y avait pas du tout de jalousie. C’est pour cela que cela a très bien fonctionné.

On était vraiment au-dessus athlétiquement des autres équipes. Tout le monde pouvait dunker sur tout le monde, y compris les meneurs. On était comme une équipe américaine en championnat d’Europe. Pas mal d’équipes avaient peur de nous. On était redouté et ça s’est ressenti sur le jeu.

De tous les joueurs de notre génération, c’est sûrement Nicolas Batum qui a fait la plus belle carrière. Je suis fier de ce qu’il a fait. C’est quelqu’un que j’apprécie depuis la première fois qu’on s’est côtoyé. J’adore sa mère et sa sœur. Le voir réussir me fait énormément plaisir. J’adore son histoire car beaucoup de personnes auraient pu ne pas aller au bout de leur rêve. Son père est mort sur le terrain quand il était petit, il y a beaucoup de joueurs qui aurait eu peur de faire du basket par rapport à cet événement tragique mais ça lui a donné une hargne et ça lui permet de rendre son père fier. »

Son explosion lors de la Semaine des As en 2008 : 
« À ce moment-là que je me fais découvrir »

« C’était l’un de mes plus gros matchs quand j’étais entre Espoirs et le groupe pro. Avec Hyères-Toulon, je fais 8 points, 14 rebonds et 8 contres contre Nancy qui était le champion. C’est un très gros souvenir, j’ai fait de jolis dunks, de jolis contres.

C’est à ce moment-là que je me fais découvrir au niveau des scouts NBA. C’est stressant d’avoir sans cesse des scouts en train de regarder. Tu joues la peur au ventre les premières minutes mais après, le jeu prend le dessus et tu es motivé et tu prends le dessus. »

Ses années à la SIG Strasbourg : 
« Un club en or »

« Je me suis vraiment épanoui à la SIG Strasbourg. C’était de gros souvenirs avec de vrais supporters et un club en or. J’ai eu une très bonne relation avec Vincent (Collet). Il m’a remis en jambes et il m’a aidé à me remettre à mon niveau. 

alexis-ajinca-livre-ses-souvenirs--1639424749.jpegComme en équipe de France, Alexis Ajinça a joué sous les ordres de Vincent Collet à la SIG Stasbourg
(photo : Sébastien Grasset) 

C’est rageant parce qu’on perd la finale contre Nanterre en 2013, après avoir gagné le premier match de 35 points. Ça m’a déçu car je sais qu’il y avait certains coéquipiers qui étaient partis en soirée et ils n’avaient pas répondu présent sur le 2e match… »

Le dernier match de Kobe Bryant à La Nouvelle-Orléans : 
« À la fin du match, Kobe m’a dit… »

« C’était très important pour moi car j’ai montré ce que j’étais capable de faire. Je mets 28 points et je prends 15 rebonds (pour une victoire 110 à 102, le 8 avril 2016), c’est un match que je garderai en tête.

Je me souviens d’avoir été un peu ennuyé par les supporters car on jouait chez nous, tout le monde avait le maillot de Kobe. Je peux comprendre parce que c’était son dernier match ici mais ça restait un match de championnat. D’autant plus qu’on essayait d’accrocher les Playoffs.

alexis-ajinca-livre-ses-souvenirs--1639424847.jpegAlexis Ajinca a joué 4 ans à La Nouvelle-Orléans, de 2013 à 2017
(photo : DR)

Sachant qu’on avait pas mal de joueurs de blessés, j’ai voulu prendre le match à mon compte. Faire un tel match contre Kobe a forcément une valeur à mes yeux car avant que je commence le basket, j’avais Kobe (Bryant) et Shaquille (O’Neal) dans ma chambre. À cette époque-là, je ne kiffais pas vraiment le basket mais je kiffais leur jeu. À la fin du match, il me dit « continue à jouer comme tu le fais, tu joues très bien ». Entendre de tels compliments de la part de l’un de mes idoles m’a donné confiance. »

Sa famille d’abord : 
« Mes fans ne seront pas là à mon enterrement »

« Dans ma vie et dans ma carrière, j’ai toujours mis ma famille en premier, peu importe ce que les coachs et les fans pensaient de moi. Parce que je sais que quand l’heure sera venue de partir, ce sera ma famille et mes enfants qui seront là pour moi et il n’y aura personne d’autre. Mes fans ne seront pas là à mon enterrement. Dans les moments difficiles, on ne peut compter que sur la famille et c’est quelque chose que mon père m’a instauré très jeune.

Il y a certains choix dans ma carrière que certains peuvent ne pas comprendre mais j’ai toujours été guidé avec mon cœur et ma famile. »   

Commentaires


Veuillez vous connecter afin de pouvoir commenter ou aimer
Connexion