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Qui est Carla Leite, le talent brut du Tarbes Gespe Bigorre ?

Après trois saisons au centre de formation de l'ASVEL Féminin, Carla Leite réalise ses débuts sur les parquets professionnels cette saison avec Tarbes (LFB). Partons à la découverte de cette joueuse pétrie de talent, encore trop méconnue.
Crédit photo : Ann-Dee Lamour / FFBB

À l’occasion du meilleur match en carrière de Carla Leite, à créditer de 26 points contre Basket Landes ce dimanche, retrouvez ici le portrait publié dans nos colonnes le 21 janvier dernier.

À 18 ans, Carla Leite, est une joueuse de grande talent, sortie de la Tony Parker Académie l’an passé. Du haut de ses 1,75 m, la jeune meneuse a signé son premier contrat professionnel avec Tarbes l’an passé. Elle a su se révéler lors de ses huit premiers matches disputés en Ligue Féminine de Basket (LFB) sur les neuf jusqu’ici joués par le TGB cette saison en championnat. Dès la première rencontre face à Landerneau, Carla a su faire ses preuves (14 points) et montré à son coach François Gomez, qu’à seulement 18 ans, elle peut jouer dans la cour des grandes. Portrait d’un jeune espoir du basket français.

Carla Leite est sortie de la Tony Parker Academy en juillet dernier après trois années passées à Lyon. Pour elle, le choix de Tarbes était le plus intéressant, car son but était d’avoir du temps de jeu dès sa première année en LFB. Le projet tarbais est celui qui lui correspondait le plus parmi ceux qui lui avaient été proposés, malgré l’intérêt du BLMA. « J’ai légèrement hésité avec Lattes-Montpellier, pour Valéry Demory, avec qui je me suis déjà entrainé à Lyon et qui est un coach que j’ai beaucoup apprécié. Mais le projet du TGB était plus attrayant. »
Avant d’entrer au centre de formation de Lyon, Carla avait fait plusieurs tests dans de nombreux clubs disposant d’un centre de formation, notamment Tarbes. « J’avais rencontré François Gomez qui m’avait proposé un projet : être au centre de formation et m’entraîner avec l’équipe fanion tous les jours. Ce qui signifie qu’il avait déjà cette confiance en mon jeu. J’ai toujours gardé dans un coin de ma tête qu’il était intéressé par moi. »

Premiers pas en Ligue Féminine

La découverte de la Ligue ne fut pas une surprise. En effet Carla, avait déjà cet objectif dès sa sortie du Pôle Espoir et durant ses années au centre de formation de l’ASVEL, où elle évoluait avec l’équipe espoir en Nationale 1 féminine. Pour elle, aujourd’hui, le niveau a augmenté de deux catégories. Quand elle compare les deux divisions, elle y trouve de nombreuses différences : « En Ligue féminine, il y a vraiment beaucoup plus d’intensité, et beaucoup plus d’espace pour jouer, pour trouver mes coéquipières. En revanche, dès que tu vas commettre une petite erreur, l’adversaire va le prendre en compte et ça peut être fatal. »

Concernant ses débuts en Ligue, son ancien coach en U18 à Lyon, Earvin Schneider, a retrouvé ses facilitées en attaque, c’est ce que a toujours caractérisé Carla, malgré une légère naïveté. Néanmoins, pour lui : « Elle a du talent et encore beaucoup de choses à montrer. C’est une joueuse qui est assez impactante »

Son début de saison avec le TGB

Arrivée en août à Tarbes, la Varois a du retarder ses débuts à la suite d’un blessure avec l’équipe de France U18 (déchirure du psoas). Toutefois, son coach, François Gomez a su se montrer patient à son égard. La jeune joueuse a du faire face au stress, surtout qu’elle ne se sentait pas forcément en forme et pas à son meilleur niveau durant la préparation. Cependant, son premier match contre Landerneau fut une agréable surprise : « J’étais stressée, mais le match s’est bien déroulé. J’ai fait un bon match, ce qui m’a mis en confiance pour la suite. » Malgré une légère appréhension concernant son rôle dans l’équipe en tant que poste 1 (meneuse), Carla se dit satisfaite de ses débuts.

Tarbes, une équipe jeune et 100 % française

La jeunesse de l’équipe montée par François Gomez a facilité l’intégration de la meneuse. En effet, elle a su se montrer moins stressée et plus ouverte à l’intégration d’un nouveau groupe. « Au début, j’appréhendais, car je suis timide au premier abord, mais je pense que la jeunesse du groupe a aidé à ce que cela se fasse rapidement. Il y avait moins de pression. » L’apport de l’expérience d’Isabelle Yacoubou amène beaucoup à Carla Leite : « Cela fait du bien, tu sais que tu ne peux pas faire n’importe quoi, elle t’encadre. De plus, la relation intérieure-meneuse est importante, et elle me donne des conseils pour progresser. »

Découverte du basket

Le basket ne fut pas le premier terrain de jeu de Carla. Elle a pratiqué différents sports tels que le football – la passion de son père -, le tennis ou encore l’athlétisme… Le basket est venu un peu plus tard dans la cour de récréation, en jouant avec ses amies. Un matin, un instituteur lui a proposé de commencer à pratiquer cette discipline en club. Elle a donc débuté donc dans son village au sein du club de Lorgues avant de poursuivre son apprentissage à Draguignan, et ce tout en continuant à taper du pied dans d’autres ballons ronds. « Jusqu’à ce que j’intègre le pôle espoir, j’hésitais entre les deux sports. Mais l’opportunité qui s’ouvrait à moi a mis fin à toute hésitation. J’ai donc pris la décision d’arrêter le football et de pratiquer le basket à temps plein. » Devenir professionnelle n’était cependant pas le rêve de petite fille de Carla, mais celle-ci a passé les étapes une à une jusqu’à arriver au niveau où elle évolue aujourd’hui.

 Les études et le sport à haut niveau

Pour parvenir là où elle aujourd’hui, Carla a dû faire certains sacrifices. Elle n’est actuellement pas en étude supérieure, ce qui du à un retard dans le passage de son baccalauréat. L’ancienne pensionnaire de la Tony Parker Academy a effectivement passé le bac en septembre dernier et non en juin comme les autres candidats. Elle avait en effet retardé ses épreuves pour pouvoir se rendre au stage de l’équipe de France U18 au mois de juin. Elle reprendra donc ses études l’année prochaine, dans une filière associée au sport. Durant ses années en centre de formation, tout était mis en œuvre pour que les joueurs soient suivis sur le plan scolaire en plus du plan sportif. Pour eux, le programme était simple, « nous suivions deux heures de cours le matin puis nous enchaînions avec deux heures d’entraînement. L’après-midi, nous avions deux heures de cours et deux heures d’entraînement le soir. »

La Tony Parker Academy

Son cursus au sein du centre de formation du FC Lyon ASVEL Féminin fut rempli d’émotions, de progression, de rencontres… Une expérience humaine et basket qui a permis à Carla d’arriver là où elle en est.

Pour Earvin Schneider, Carla est dotée d’un talent offensif naturel. Au sein de l’institution, elle a su évoluer sur son tir car c’est une travailleuse. « Quand elle est arrivée, elle n’avait peur de rien. C’était difficile par la suite de la retenir, elle savait ce qu’elle voulait. »

Pour l’ancienne Lyonnaise, l’académie mise en place par Tony Parker était composée de très bonnes infrastructures avec trois terrains de basket, une salle de musculation, l’école à côté et la restauration sur place.

Justine Mouyokolo a été l’une des nombreuses rencontres faites par Carla. Les deux jeunes femmes ont joué cote à cote durant leurs trois années au centre de formation de l’ASVEL. Pour elle, Carla sur le terrain, « est une compétitrice qui déteste perdre, une joueuse très hargneuse. »

Concernant sa personnalité en dehors, Justine pense que Carla est une personne qui, de prime abord, peut être froide et calme. Mais avec son cercle proche, c’est tout le contraire : « C’est une personne drôle, avec la joie de vivre, qui aime beaucoup rigoler ».  Au bout d’un moment, une routine s’est installée à Lyon et Carla avait besoin de changement. Aujourd’hui, le plus important est son indépendance. Un changement de vie qui a entraîné un changement de statut. « Je joue et je m’entraîne tous les jours. Ce qui est différent, c’est que je n’ai pas l’école et que je suis rémunérée. De plus, je ne peux pas faire n’importe quoi, je suis dans une position avec plus de responsabilités envers le club. »

L’équipe de France, une expérience pour le moment frustrante

Âgée de 18 ans, Carla Leite a fait ses premiers pas en bleu lors de la coupe d’Europe 3×3 U17, durant l’été 2021, après un été 2020 marqué par les annulations du au COVID-19. Malheureusement, cette année, elle n’a pas pu participer à l’EuroBasket U18 puisqu’elle s’est blessée durant le stage de préparation en juin. Cela lui a mis un coup au moral : « Je n’ai jamais joué de compétitions internationales avec l’équipe de France en 5×5 et j’ai déjà 18 ans », regrette-t-elle. Cette expérience unique dans une vie permet de se jauger au niveau international et donne des idées concernant la suite de sa carrière : « Durant les compétitions européennes, tu peux voir si tu as le niveau.  C’est une fierté de se dire que tu fais partie des meilleures jeunes de ta génération. » Concernant, ses ambitions prochaines en équipe de France, elle porte un intérêt maximal pour la Coupe du Monde U19 qui se déroulera durant l’été 2023. A plus long terme, il y a bien sûr l’objectif de jouer en équipe de France A dans le coin de sa tête. Mais pour l’instant, elle se projette sur l’évènement d’Izmir (Turquie) qui aura lieu du 30 juillet au 7 août 2023.

Outre cette volonté internationale, elle souhaite être la meilleure jeune joueuse de LFB. Elle espère quoi qu’il en soit réaliser une belle saison et découvrir l’EuroCup avec Tarbes par la suite, avant d’ambitionner un avenir dans un club d’EuroLeague.

Basketteuse professionnelle à 18 ans

La question sur son statut de basketteuse professionnelle à 18 ans la fit sourire, mais pour elle, elle n’a pas lieu d’être. « Je me suis déjà dit que je ratais des choses, des sorties avec des amies, des moments avec mes proches. Mais, quand j’ai été amenée à penser cela, c’était dans un moment d’énervement, que j’étais déçue d’un match. Finalement, je ne sais même pas si ce serait une vie qui me conviendrait, car pour moi sans le basket, je ne sais plus qui je suis. » Pour occuper ses journées et penser à autre chose, Carla aime regarder des émissions de téléréalité, mais aussi des séries Netflix tels que Prison Break, Murder ou The 100. Toutefois, cela reste compliqué de penser à autre chose : sa passion, c’est le ballon orange. Son équipe préférée est le Fenerbahçe en Europe et Las Vegas en WNBA, avec sa meneuse créative Kelsey Plum, également joueuse du Galatasaray SK sur le circuit européen. Pour s’occuper lors des déplacements, elle prend du plaisir à jouer à Mario Kart avec Serena Kessler sur la switch, ou bien écouter de la musique, regarder des séries, et même des matches de basket sur YouTube.

Une autodidacte

Après seulement neuf années de pratique, ce qui paraît peu pour une arrière au haut-niveau, Carla Leite est d’ores et déjà fière de son parcours. Dans sa famille, il n’y a pas de basketteur, il ne peut donc pas y avoir de point de comparaison. De plus, elle est fière de dire qu’elle y est arrivée par elle-même, par persévérance, mais aussi grâce aux coachs qui l’on fait progresser, et même ses coéquipières. « Je suis contente de là où je suis et je n’ai aucun regret. »

D’après Earvin Schneider, elle n’a jusqu’ici jamais été mise en avant. Cependant selon lui « elle a toujours réussi à inverser la tendance et être devant tout le monde, le bon exemple est ce qu’elle a fait en Coupe de France (27 points en finale U18 perdue contre Mondeville, NDLR). Elle a forcé le destin pour qu’on mise sur elle, Carla a un gros caractère et une grosse envie de réussir. » 

Pour la fin de saison, la meneuse du TGB évoque dans un retour à Bercy, avec une possible finale de Coupe de France puisque son équipe est qualifiée en demi-finales. De quoi se faire un peu mieux connaître du grand public qui saura tôt ou tard de quel type de talent elle est faite.

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