Paul Rigot (Évreux) : Le déclic, après la colère ?
« Je suis déçu de toute la sphère basket. Quand je vois BeBasket qui rédige un article sur moi, à charge, sans aucun intérêt, juste pour dire Paul Rigot est mauvais, que je leur demande de supprimer le post, et qu’on me répond « non, on doit dire aussi quand le joueur est mauvais », ça ne me plait pas. C’est juste un média en manque d’inspiration qui essaie de faire du bruit. Je n’aime pas du tout ça. » On laissera à d’autres juger sur le manque d’inspiration, mais toujours est-il qu’il est légitime, au bout d’un temps, de mettre en lumière les performances décevantes d’un joueur attendu comme un leader. Tout comme il n’est pas légitime d’exiger la suppression d’un article, pour la simple et la bonne raison qu’il ne nous plait pas… On se réjouira juste qu’il ait pu contribuer au déclic que toute l’ALM Évreux attendait depuis deux mois…
« J’ai très mal pris les remarques du club »
Arrivé mi-septembre à Évreux, Paul Rigot était, jusque-là, loin des espérances placées en lui au moment de sa signature. Le voir tourner à une moyenne de 2 points en 7 matchs et surtout à 6,7% à 3 points (!), lui qui pourtant possède un vrai bras, interrogeait. Touché par les critiques (voir ci-dessous), le Manceau a parfaitement répondu vendredi soir contre Nantes (78-70) en inscrivant la bagatelle de 15 points dont 3/4 à longue distance. C’est lui qui mis sur de bons rails son équipe avec six points en tout début de match. Et de le clore avec un triple décisif à 1 minute du terme (74-68, 39e). « Le déclic s’est fait à partir du moment où la plupart des gens du club n’étaient pas satisfaits de moi et m’ont fait des remarques », assurait-il en conférence de presse dans la foulée. « Je l’ai très mal pris. J’ai fait en sorte de m’en sortir tout seul en mettant plus d’intensité dans ce match, et surtout, prendre mes responsabilités. Ça a payé et je suis content. »
Si l’ancien monégasque assume parfaitement être arrivé dans l’Eure en méforme et avoir mis du temps à retrouver le rythme de la compétition, il a aussi évoqué le fait que le jeu ne venait pas toujours à lui en ce début de saison, alors que l’ALM était pourtant en difficulté dans l’exercice du tir extérieur. « Ces critiques, je les ai trouvés injustes. On est une équipe, j’ai essayé de rentrer dans le système pour driver les jeunes, apporter mon expérience, jouer le plus juste possible. Je n’ai jamais rien eu en retour sur le plan offensif. Les choses qu’on me reprochait ne sont pas cohérentes avec le jeu qu’on proposait. Et ça, c’est un problème pour moi. Si demain, le jeu ne tourne pas bien, qu’on perd des ballons et que je ne bénéfice pas du collectif, on ne peut pas me reprocher grand-chose. Surtout que je faisais d’autre chose à côté pour combler mon manque d’adresse comme prendre des rebonds, délivrer des passes décisives. »
Toujours à l’aise contre Nantes
De nature introverti, timide, l’ailier s’est grandement ouvert, après le match contre Nantes, sur cette mauvaise passe traversée, qui doit être désormais derrière lui et lancer définitivement sa saison. Où il n’a que peu goûté aux critiques extérieurs du club, tout en assurant, dans un paradoxe certain, ne pas lire les réseaux sociaux… « J’ai mal pris l’acharnement des supporters. On m’envoie plein de messages sur les réseaux sociaux pour soit me demander « Paul ça va ? », soit m’insulter, soit me dire qu’il est préférable que je quitte le club. Aujourd’hui, tout le monde me félicite et me dit qu’ils ont toujours cru en moi. Ça me fait rire. »
Dix mois après un match XXL contre l’Élan Béarnais (24 points) en Betclic ÉLITE, Paul Rigot dépasse pour la première fois la barre des 10 points dans un match, qui plus est face à la formation nantaise qu’il aime décidément bien. Il y a 4 ans, presque jour pour jour, le 29 novembre exactement, l’Ébroïcien établissait son record de points en carrière contre cette même équipe, déjà avec le maillot de l’ALM. Une saison qu’il lui avait souri, la meilleure en professionnelle (16,7 d’évaluation au final). Alors, était-ce la soirée déclic pour Paul Rigot ce vendredi 24 novembre 2023 ? Espérons…
À Évreux, avec Alexandre Lacoste,
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