Monaco – ASVEL : Et à la fin, c’est la Roca Team qui gagne…
À quoi cela tient un match ? Au talent d’un joueur, déjà. Mike James, en l’occurrence, auteur d’une performance discrète (15 points à 6/15) mais capable d’aller planter le tir bascule à trois minutes du buzzer final (68-68), complètement arrêté devant Timothé Luwawu-Cabarrot à sept mètres. À des gamelles, avec ces shoots de Nando De Colo puis de Joffrey Lauvergne qui ressortent. À la main trop baladeuse de Timothé Luwawu-Cabarrot sur le poignet incandescent d’Alpha Diallo, causant un 3+1 dévastateur à 99 secondes du buzzer final (74-68) ? Et puis, à beaucoup d’autres choses, y compris les fondamentaux les plus basiques, comme ces multiples balles perdues de l’ASVEL (17), aux intentions aussi louables que lisibles, avec une pelletée de possessions rendues aux Monégasques en tentant d’aller mettre la balle à l’intérieur.
Pozzecco réclame du respect
Gianmarco Pozzecco souhaitera sûrement ajouter les décisions arbitrales à cette liste. Récipiendaire de sa première faute technique avec l’ASVEL, le technicien italien est sorti de ses gonds à plusieurs reprises, notamment en voyant Jaron Blossomgame scorer un panier crucial (66-64, 35e minute) après une action très litigieuse de Donta Hall, qui a sauté et est retombé avec le ballon entre ses mains, sans qu’un marcher ne lui soit sifflé. « Certains sur le parquet ne nous ont pas respectés », fulminait le Poz’ en conférence de presse. « On mérite les mêmes chances que tout le monde de gagner. Depuis ma première année dans le basket, je n’ai jamais vu quelque chose comme ça ! Je veux du respect pour mes joueurs ! On n’a qu’une seule victoire mais on a besoin de respect ! C’est aux joueurs de décider où va le match, à personne d’autre. »
Avant ces trois dernières minutes catastrophiques, ponctuées par un 2-12 (de 68-68 à 70-80), l’ASVEL avait pourtant rendu une copie convaincante, ses 17 balles perdues mises à part. « On était dans le match, on montre des bonnes choses, c’est positif pour la suite », voulait croire Timothé Luwawu-Cabarrot, brillant à quelques encablures de ses origines (18 points à 8/13, 3 rebonds et 4 passes décisives), interrogé par SKWEEK. « On voulait avoir le même finish qu’à Kaunas mais Monaco a été plus intense défensivement, on a eu du mal à scorer. » Soit à la fois une marge d’amélioration évidente et des certitudes pour l’avenir, si l’on prend en compte les belles séquences délivrées par les Villeurbannais, à l’image de cette fin de troisième quart-temps, de -7 à +6 (de 53-46 à 57-63). « On est sur la bonne voie », appuie Gianmarco Pozzecco. « Il faut continuer de progresser mais je suis très fier de mes joueurs, on a joué un bon match. »
Alpha Diallo crucifie l’ASVEL
Cela n’aura toutefois pas suffi pour briser l’hégémonie monégasque dans la nouvelle rivalité du basket français. Depuis que Paris Lee, désormais Villeurbannais, a vu son lay-up être scotché sur la planche par William Howard le 25 juin 2022, la Roca Team a remporté les sept derniers duels face à l’ASVEL (trois en EuroLeague, trois en Betclic ÉLITE et la finale de la Coupe de France). « C’est bien de gagner tout en jouant mal », relevait Jordan Loyd au micro de SKWEEK. « On a su le faire avec de l’énergie et du rebond. » Et un Alpha Diallo qui a su dépasser sa fonction, terriblement clutch (12 unités dans le dernier quart-temps) tout en explosant son record à trois points en carrière (6/9). « On ne va pas s’attendre à un 6/9 tous les soirs mais si on le met sur le terrain, de bonnes choses vont arriver », glissait Sasa Obradovic à propos de son ailier guinéen, auteur de 21 points, 9 rebonds, 3 interceptions et 2 passes décisives. « On lui donne de la liberté. Il a beaucoup de qualités et ce soir, il a fait pencher la balance de notre côté avec son adresse longue distance et sa défense. » Comme si face à l’ASVEL, ces temps-ci, il y avait toujours un petit quelque chose qui offrait la victoire à Monaco…
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