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Après l’Espagne, le phénomène iranien Mohammad Amini (Monaco) s’attaque aux Bleus

Coupe du Monde 2023 - Deuxième joueur le plus jeune du Mondial, Mohammad Amini a planté 19 points face à l'Espagne mercredi. Membre des Espoirs de l'AS Monaco, il va affronter Yakuba Ouattara, Terry Tarpey et Élie Okobo ce jeudi à Jakarta à l'occasion d'un match de classement de la Coupe du Monde.
Après l’Espagne, le phénomène iranien Mohammad Amini (Monaco) s’attaque aux Bleus
Crédit photo : Tuan Nguyen

Bien sûr, le scouting d’un match de classement 17-32 n’a sans doute pas été le plus poussé pour l’équipe de France. Mais quand on a demandé à Vincent Collet son regard sur l’équipe iranienne, c’est le nom de Mohammad Amini qui est ressorti en premier dans les mots du sélectionneur, assorti de la mention de « bon shooteur ». Soit une menace offensive principale incarnée par un gamin de 18 ans, encore pensionnaire du centre de l’AS Monaco, qui a même pris part à un match du championnat U18 France l’année dernière ! Le 13 novembre dernier, Mohammed Amini (2,00 m, 18 ans) s’est ainsi rendu, avec les cadets de l’AS Monaco, en périphérie lyonnaise afin de défier Oullins-Sainte-Foy. La Roca Team a perdu (81-93) mais l’international iranien a laissé une ardoise qui fera date dans l’histoire du championnat U18 : 44 points et 17 rebonds, la meilleure performance offensive répertoriée depuis que les statistiques sont archivées par MR STATS. Le tout en une seule rencontre, restée sa seule apparition à ce niveau. « C’était mon premier match avec Monaco, j’avais juste tellement envie de jouer », se souvenait-il la semaine dernière à Jakarta, alors qu’il va affronter trois des joueurs (Élie Okobo, Yakuba Ouattara, Terry Tarpey) avec qui il est appelé à s’entraîner quotidiennement tous les jours cette saison sur les lattes de Gaston-Médecin.

Le deuxième joueur le plus jeune de la Coupe du Monde

La fin, à l’époque, d’un long tunnel administratif pour Amini, embauché très tôt dans l’été par Monaco et qui avait dû attendre son visa jusqu’au milieu de l’automne avant de débarquer en Principauté. Ce qui représentait une petite prise de guerre pour la Roca Team, jusque-là très peu concernée par le domaine de la formation, surtout affairée à ses rêves de grandeur européenne, avec, pour une fois, la venue de l’un des prospects les plus intrigants de la scène mondiale, super-scoreur des championnats asiatiques juniors l’été dernier (n°2 des U16 et n°3 des U18). « Je le scoutais depuis très longtemps », raconte son entraîneur Mickaël Pivaud. « On voulait un garçon de premier choix. C’était difficile d’aller sur un profil français donc on a pris la décision de prendre quelqu’un de très jeune, qui avait la possibilité de devenir JFL. »

Amini dispose encore de trois ans de contrat à Monaco (photo : Tuan Nguyen)

Enfant de Bandar Abass, formé dans plusieurs clubs de Téhéran, dont le prestigieux Mahram, Mohammad Amini voulait venir jouer en Europe et, surtout, quitter l’Iran, où il ne sentait plus la possibilité de progresser. « J’avais plusieurs options mais Monaco était le meilleur projet pour moi », glisse-t-il. Quitte à consentir à quelques sacrifices, notamment celui de couper le cordon à 17 ans avec sa terre natale. « Les Iraniens sont des jeunes hommes qui restent très longtemps au pays », avance Mickaël Pivaud. « Il n’est pas facile de les enlever du cocon familial. Mais il s’est vite adapté, la famille a fait passerelle et on a joué le jeu en donnant très souvent des nouvelles. » Reste que certaines soirées en Principauté ont été longues, avec un Amini qui s’est régulièrement « senti seul ». C’est là où se situe, aussi, sa marge de progression selon le manager général Oleksiy Yefimov, qui lui a imposé cet été d’améliorer son niveau en anglais. Peu à l’aise dans la langue de Shakespeare, il a fait appel aux services d’un traducteur pour notre entretien et s’est exprimé en farsi.

19 points contre l’Espagne

Au moins, sur le parquet, l’adaptation s’est mieux passée. Le lendemain de son carton à Oullins, l’Iranien a voyagé avec les Espoirs de Monaco à Carpentier et a récidivé face à Paris (23 points à 8/12 et 9 rebonds). Des belles promesses confirmées tout au long de la saison (18,3 points à 49%, 6,1 rebonds et 2,6 passes décisives). « Il a dominé le championnat de long en large : il termine avec 18 d’évaluation alors qu’il n’est que cadets », applaudit Mickaël Pivaud. « Je suis persuadé qu’il n’a toujours pas montré son vrai niveau », tempère Oleksiy Yefimov. « Mais on a aimé ses progrès. On attend maintenant de lui qu’il continue à développer son jeu, qu’il progresse dans sa lecture et sa compréhension des situations. Il est déjà un vrai leader avec l’Iran mais on veut qu’il soit capable d’accepter un rôle différent à l’échelle EuroLeague. »

Avec l’Iran, Air Amini va successivement affronter le Brésil, la Côte d’Ivoire et l’Espagne (photo : FIBA)

Une petite phrase qui prouve tout l’intérêt qu’accorde la Roca Team à sa pépite iranienne. Lié avec Monaco jusqu’en 2026, Amini a été engagé pour quatre ans, une durée censée l’amener vers un statut de JFL, « la priorité » dixit Pivaud. Avant de revenir à Gaston-Médecin, et d’affronter les Espoirs de Limoges pour démarrer mi-septembre, il connait actuellement un apprentissage grandeur nature, théoriquement inédit pour un U21 : une participation à une Coupe du Monde. Le seul Espoir qui va pouvoir se confronter à des joueurs de la trempe de Sergio Llull, Rudy Fernandez, Marcelinho Huertas ou Vitor Benite, avant de retrouver la confidentialité des salles vides en lever de rideau des pros… Derrière le phénomène sud-soudanais Khaman Maluach, né en septembre 2006, Air Amini est le deuxième joueur le plus jeune de ce Mondial asiatique, à 18 ans et 4 mois. « Je suis tellement heureux d’être ici », lâche-t-il. « Je ne me suis jamais confronté à ce type d’opposition donc ça va être bien. On veut faire du mieux possible et obtenir le meilleur résultat de l’histoire de l’Iran. » Si sa sélection est toujours fanny (0v-3d), il prouve qu’il assimile très vite les leçons : à ses débuts ratés contre le Brésil (4 points à 2/10 et 7 balles perdues) ont succédé deux performances abouties, face à la Côte d’Ivoire (15 points à 6/11, 3 rebonds et 4 passes décisives) et surtout l’Espagne (19 points à 7/12 et 3 rebonds). Depuis la brume de Jakarta, il n’en oublie pourtant pas le soleil monégasque et demeure en contact permanent avec Mickaël Pivaud. « Il est très motivé et déterminé. Il prend surtout un plaisir absolu dans ce qu’il vit en ce moment. La Coupe du Monde va lui servir à prendre de l’expérience, à continuer de changer de statut avec sa sélection et à s’exposer, car le fait d’être sous-coté reste son plus gros problème. »

« Il jouera à très haut niveau, c’est certain »

Alors qu’il rêve de devenir le deuxième joueur iranien en NBA (derrière son coéquipier Hamed Haddadi) et le premier en EuroLeague, lui qui a déjà fait le banc de la compétition phare à trois reprises l’an dernier, Mohammed Amini a également découvert la Betclic ÉLITE, au printemps, dans des conditions particulières, envoyé au feu à Blois avec les autres jeunes monégasques lors du match pré-Final Four (12 points à 4/7 et 3 rebonds en 37 minutes). « Il a fait une bonne évaluation avec très peu de ballons pour lui », souligne Mickaël Pivaud, qui croit énormément en lui. « Il a un vrai profil, un vrai talent : un 2-1 de grande taille, capable de jouer juste, pour lui, pour les autres, qui attaque, qui défend… Ça lui fait beaucoup de qualités ! Il peut déjà jouer en Pro B sans problème. C’est un garçon à très fort potentiel qui jouera à très haut niveau, c’est certain, mais lequel ? Ça découlera de la suite de sa saison, de comment il digère la Coupe du Monde, de comment la presse le relaye. Restera-t-il un jeune sous-coté de 2005 ou aura-t-il la lumière sur lui, et comment la gèrera-t-il ? » Pour la première interrogation, passer 19 points à la défense des champions du monde en titre, à seulement 18 ans, est déjà une belle façon d’attirer les projecteurs.

À Jakarta,

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