Les vérités de Mike James sur sa frustration à Monaco : « Je n’ai pas de réponses à mes questions »
Les interactions entre Mike James (33 ans ce vendredi) et l’AS Monaco ont été l’un des feuilletons les plus incompréhensibles de l’été dans le basket français. Initialement, dans la foulée du titre de champion de France, c’est le club qui laissait planer quelques doutes sur l’avenir du joueur sur place, alors que le natif de Portland montrait publiquement son engagement. Puis tout a été bouleversé avec la signature de Kemba Walker mi-juillet. Le discours officiel a radicalement changé : d’un coup, toutes les incertitudes monégasques s’étaient évaporées, pour dire que James faisait toujours partie des plans. La confirmation officielle est tombée le 26 juillet : « Notre meneur a choisi de rester sur le Rocher », indiquait l’ASM. Puis, dans l’ordre inverse, les premières rumeurs sont venues après l’officialisation : Mike James fait le forcing pour partir, Mike James est prêt à baisser son salaire pour aller à l’Olympiakos, etc. Au final, l’ancien leader du CSKA Moscou est revenu cette semaine en Principauté pour la présaison, avec le traditionnel camp d’entraînement à Bormio. Non sans une certaine frustration, comme il ne l’a pas caché au micro de BasketNews. Extraits choisis.
Son envie de partir :
« Si je n’ai pas de perspective au-delà de cette saison, je ne vois pas l’intérêt de rester »
« J’avais des interrogations sur mon avenir à Monaco, qui n’ont pas vraiment été répondues, mais ce n’est pas très grave. Je ne sais pas si je suis une pierre angulaire du projet monégasque, si je fais vraiment partie des plans du club mais on m’a dit que j’allais rester alors je suis ici… J’avais des questions, je n’ai pas eu de réponses, toujours pas d’ailleurs, donc je n’ai fait qu’examiner mes options. Je voulais savoir si j’avais un futur à Monaco. S’il n’y a pas de perspective à Monaco pour moi au-delà de cette saison, alors je pensais qu’il n’y avait vraiment aucun intérêt à rester cette année. Je ne cherchais pas spécialement une prolongation de contrat, simplement des indications sur ce qui allait se passer après, plus de communication. Je n’ai eu aucune réponse. On m’a simplement dit que je restais, que je n’étais pas autorisé à partir. Cette saison, je suis là. On verra ce qui se passera l’été prochain lors de la free agency. »
L’arrivée de Kemba Walker :
« Quatre arrières, ça semble pratiquement impossible »
« Je ne pense pas que ce soit la signature de Kemba Walker qui m’a fait dire que mon avenir à Monaco sentait mauvais. Mais c’était déjà difficile de bosser avec trois arrières la saison dernière. Maintenant, avec quatre, ça semble pratiquement impossible. J’imagine qu’on va arriver à se débrouiller. Honnêtement, je ne sais pas comment ça va se passer, il y a beaucoup de monde. Ça va être intéressant de trouver une solution. Je suis heureux que Kemba soit ici, heureux s’il est en mesure de nous aider. Il va falloir qu’il s’adapte car c’est un basket différent mais nous sommes juste là pour gagner des matchs. J’ai eu énormément de conversations avec le coach (Sasa Obradovic) mais je ne suis pas sûr qu’il soit vraiment maître du recrutement à Monaco. Je ne crois pas que c’était son choix, lui aussi va devoir trouver une solution. L’an dernier, quand on jouait avec trois arrières, c’était souvent moi qui défendait sur le poste 3 adverse. C’était cool mais je ne voulais plus vraiment le faire, je ne suis pas la plus grande personne au monde. Avec Elie Okobo et Jordan Loyd, ça nous a pris beaucoup de temps pour construire une alchimie. C’était déjà assez difficile de faire cohabiter trois joueurs aussi talentueux qui ont besoin du ballon alors en ajouter un quatrième, qui est vraisemblablement le plus talentueux de tous, semble difficile. Ça va changer toute une dynamique qu’on a pris du temps à créer. J’ai beaucoup de questions. »
Son lobbying pro-Monaco pour Mirotic :
« Ça s’est joué entre le Partizan et nous au début »
« On a joué ensemble à New Orleans, on se connait depuis longtemps. Niko et moi rentrons dans la même catégorie : celle des gros joueurs EuroLeague n’ayant jamais remport l’EuroLeague. J’ai vu un article qui disait que nous étions les deux meilleurs de l’histoire sans titre. Après avoir joué le Final Four l’an dernier, nous avons évoqué la possibilité d’évoluer ensemble cette saison, peu importe la destination. Il avait des problèmes à Barcelone et j’ai essayé de faciliter son arrivée à Monaco. Mais je ne suis pas GM, je ne pouvais rien lui promettre (il sourit). Je lui dis tous les bons et mauvais côtés, je lui ai dit que je voulais jouer avec lui mais il a pris une autre décision. J’ai essayé de ne pas trop l’embêter mais je lui écrivais quand même pratiquement tous les jours pour voir quelle était la tendance. Ça aurait été génial de récupérer Mirotic mais on ne l’a pas fait, il faut avancer maintenant. Selon ce que j’ai compris, ça s’est joué entre le Partizan et nous au début. Il a choisi au début, Monaco est donc parti sur d’autres options (Petr Cornelie), il s’est passé ce qu’il s’est passé avec le Partizan et il ne restait plus que Milan dans la course. C’est ma lecture de l’histoire mais je pourrais avoir tort. J’ai tenté de lui dire que je lui trouverais des shoots ouverts (il sourit) mais je suis heureux pour lui s’il est heureux. »
L’œil de Sasa Obradovic
Interrogé par MozzartSport, l’entraîneur monégasque Sasa Obradovic a donné son point de vue sur toutes les rumeurs entourant Mike James. « Les gens vont toujours essayer de créer une mauvaise ambiance. En prenant en compte nos deux personnalités, on peut arriver à toutes les conclusions. Les gens connaissent mon caractère, connaissent le sien. Pourtant, il devrait être important de souligner que je suis l’un des rares qui a réussi à trouver la façon adéquate de l’utiliser, malgré tous ses bugs. Au final, on a profité l’un et l’autre de la situation et c’est le plus important. » Plus tôt cette semaine, Mike James avait posté en story Instagram le représentant aux côtés d’Obradovic, avec la légende évocatrice : « All love » (que de l’amour, ndlr).
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