Meilleur marqueur de l’histoire de l’EuroLeague, Mike James dans la légende !
Mike James est désormais seul dans son monde en EuroLeague !
C’étaient les douze derniers coups de Mike James. Les douze points qu’il manquait au glouton de l’Oregon pour dépasser Vassilis Spanoulis et devenir le meilleur marqueur de l’histoire de l’EuroLeague. Presque une bagatelle pour un joueur qui n’a jamais fait moins que 10 unités sur la scène européenne. Et un soir où les yeux de toute l’Europe étaient braqués sur lui, le Monégasque a décidé d’enfiler ses habits de lumière (20 points au total) pour détrôner la légende absolue de l’Olympiakos. Sous les yeux embués de sa mère, Lisa Behrndt, venue spécialement de l’État de Washington avec son beau-père, Stephen, et de nombreux proches, il a atteint cet marque dès la 17e minute, sur son tir signature. Le jeu a ensuite été arrêté quelques instants, pour lui laisser savourer l’instant, avec remise du ballon et ovation de Gaston-Médecin devant une nuée de photographes, mais c’est comme si le joueur était gêné, presque désireux de renouer de suite avec le cours de la rencontre. Jouer, jouer, toujours jouer : le parfait symbole d’un homme qui s’est toujours défini comme un geek du basket.
📚 𝑳𝒆𝒈𝒆𝒏𝒅𝒂𝒓𝒚.
👑 𝐌𝐢𝐜𝐡𝐚𝐞𝐥 𝐏𝐞𝐫𝐫𝐲 𝐉𝐚𝐦𝐞𝐬. pic.twitter.com/PutDCkQ788— AS Monaco Basket 🇲🇨 (@ASMonaco_Basket) March 7, 2024
Parti de la troisième division italienne !
Et pourtant, le chemin semblait immensément long il y a dix ans. Quasiment impraticable. Début mars 2014, loin de toute l’attention européenne, Mike James était en représentation à Bari, pour un obscur match de… troisième division italienne. Ce soir-là, le 2 mars 2014, son équipe d’Omegna s’était livrée à une véritable démonstration sur les bords de l’Adriatique (99-49) et lui avait inscrit 26 points. Le reflet d’un début de carrière dans l’anonymat, à des années lumières de sa gloire actuelle, obligé d’emprunter les chemins de traverse les plus absurdes pour parvenir à des sommets inespérés : d’anonymes programmes américains, un contrat rookie à Zadar où il n’est pas payé, un crochet par la D2 israélienne, une saison d’incendiaire en chef dans les tréfonds du basket transalpin puis la révélation à Rhodes. Huit matchs pour se faire voir en ESAKE, huit matchs pour se faire débaucher par Vitoria, huit matchs pour effectuer le grand saut de la D3 italienne vers l’EuroLeague.
Le 12 décembre 2014, sa toute première sortie continentale laissait déjà poindre le talent offensif du bonhomme : 8 points en 13 minutes à Valence. Moins d’un mois plus tard, il atteignait déjà les 19 unités sur le parquet du CSKA Moscou. Les prémices d’un parcours légendaire, certes facilité par le nombre accru de matchs dû au changement de format de l’EuroLeague (en 2016), entrecoupé de trois passages peu fructueux en NBA : le statut de sixième homme à Baskonia, et le premier Final Four (en 2016), l’ascension validée au Panathinaïkos, cimentée à Milan, avec le trophée de meilleur marqueur de la saison, puis au CSKA Moscou, avant de s’établir à Monaco.
La figure du projet monégasque
Bientôt trois ans en Principauté, une éternité pour un homme qui n’avait jamais passé plus de 18 mois dans le même club. Une éternité pour celui qu’on qualifiait de recrue de la décennie en Betclic ÉLITE en septembre 2021, mais dont la réputation était escortée d’un passé parfois sulfureux, marqué par des polémiques avec Ettore Messina et Dimitris Itoudis. En décembre 2021, Zvezdan Mitrovic a d’ailleurs fait les frais d’une relation détériorée avec sa star sur le Rocher. Un an plus tard, le natif de Portland a été suspendu deux semaines par son club à la suite d’une sortie trop arrosée. Mais James a fait disparaître tous les doutes pour devenir la figure du projet monégasque, tout proche de parapher une prolongation de contrat. La signature one shot pour décrocher les playoffs a finalement contribué à transformer l’ASM en une place forte du basket continental, prétendant crédible au titre de champion d’Europe. Et il y a dix ans pile, où en était la Roca Team ? L’équipe de la Principauté étouffait Cergy-Pontoise en Nationale 1 (74-60), avec… Derrick Obasohan (19 points) en MVP du soir. À l’époque, le vétéran nigérian était la recrue sensation de l’ASM, la première preuve éclatante des ambitions démesurées de la Principauté. Une décennie plus tard, le club monégasque abrite le meilleur marqueur de l’histoire de l’EuroLeague ! Presque irréel.
La répartition des 4 464 points de Mike James :
- 467 avec Vitoria (2014/16)
- 522 avec le Panathinaïkos Athènes (2016/18)
- 595 avec Milan (2018/19)
- 1 112 avec le CSKA Moscou (2019/21)
- 1 768 avec l’AS Monaco (depuis 2021)
Le Top 10 des meilleurs marqueurs de l’histoire :
- Mike James : 4 464 points
- Vassilis Spanoulis : 4 455
- Nando De Colo : 4 383
- Juan Carlos Navarro : 4 152
- Sergio Llull : 3 872
- Sergio Rodriguez : 3 731
- Jan Vesely : 3 684
- Georgios Printezis : 3 599
- Kostas Sloukas : 3 489
- Nikola Mirotic : 3 416
Commentaires